Post Numéro: 156 de tietie007 14 Sep 2009, 10:45
carlo a écrit:tietie007 a écrit:
J'ai déjà donné mon point de vue sur la question. Je n'ai pas de déclaration de Staline, ni de Molotov sur le désir de reprendre les territoires perdus ...Mais il suffit de voir que les territoires réannexés appartenaient tous, sauf la Bucovine du Nord, à l'ancien Empire russe ...
L'empire russe était territorialement plus étendu que l'URSS, ça me paraît une fatalité. Mais pourquoi, si Staline chausse les bottes des Tzars, ne pas revendiquer Varsovie, Helsinski ou même Harbin?
tietie007 a écrit:Donc c'est une interprétation personnelle, vous n'êtes pas obligé d'y adhérer. Les intérêts stratégiques de la Russie n'ont pas changé en passant du régime tsariste au régime soviétique, et on y retrouve des permanences malgré la différence des systèmes !
Bien sûr il y a des permanences géographiques, mais si Staline avait eu les obsessions grand-russes que vous lui prêtez il me semble qu'il aurait été moins prudent après-guerre, lâchant prise sur toute une série de dossiers: les détroits, l'Azerbaïdjan iranien, Port-Arthur ou la Grèce... Ce portrait d'une URSS impérialiste a bien sûr des aspects séduisants, mais comme pour la paranoïa sur un autre fil, il me semble insuffisant pour caractériser l'action de Staline en politique étrangère. Il me paraît extrêmement réducteur et de nouveau un peu simpliste, ceci dit sa politique a des aspects impérialistes et des justifications qui sonnent parfois grand-russes, mais généralement
a posteriori. La base de l'expansion étant essentiellement opportuniste et à vrai dire, même si je sais que vous n'aimez pas le mot, défensive.
2°)
Carrère d'Encausse, dans son
Staline, 1979, parle de la réhabilitation de la nation russe, dans les années 30, notamment par le biais des études historiques. Je n'ai pas le livre sous la main, mais il y a eu, dans les années 30, un changement radical dans l'objet des études historiques, se réduisant alors quasi-exclusivement à la génèse de la Révolution bolchevique et se concentrant désormais, sous l'impulsion de
Staline, sur la réhabilitation des grands hommes de l'histoire russe. Le cinéma soviétique connaîtra la même évolution, avec des sujets révolutionnaires, dans les années 20, jusqu'à l'
Alexandre Nevski de 1938 ou d'
Ivan le Terrible, en 1944. En fait, la nation qu'invoque les dirigeants bolcheviques, dans leurs discours post-invasion, en 1941, avait été réhabilitée depuis quelques années et le passé russe n'était plus occulté comme dans les années 20.
Evidemment, l'expansion soviétique, comme je l'ai déjà précisé, à d'autres raisons, mais il ne faut pas négliger cet aspect nationaliste qui revient avec le
Petit Père des Peuples.