Daniel Laurent a écrit:
Car, a mon sens, l'erreur qu'ils ont commise en agressant l'URSS n'est pas militaire mais metaphysique. Le nazisme est une foi, une croyance basee sur des principes racistes faux mais auxquels il croyaient dur comme fer.
Ils etaient sinceres quand ils proclamaient que les Slaves etaient des "sous-hommes" vivants dans un regime "judeo-bolchevique" pourri de l'interieur par "le Juif" et qu'il suffisait d'enfoncer la porte pour que tout l'edifice vermoulu s'ecroule.
Une erreur métaphysique? Cela signifierait-il qu'Hitler s'est laissé berner par lui-même? Je suis assez d'accord avec toi sur la sous-estimation des possibilités soviétiques, mais alors on s'éloigne dangereusement de la thèse d'un Staline berné par Hitler, pour arriver à quelque chose qui est strictement l'inverse. Et de fait, Staline, et c'est ce qui en fera le vainqueur de la guerre, refuse dès le début de Barbarossa de se laisser impressionner par les Allemands, il refuse simplement les victoires allemandes, il se nourrit des victoires ennemies qui le renforce et le radicalise. La vie n'a pas plus d'importance pour lui aujourd'hui qu'hier, et il plonge l'Allemagne dans le cauchemar d'une guerre totale. Cette guerre totale qui dépasse complètement l'Allemagne, car les Nazis ne pourront l'exprimée que par les péroraisons radicales d'un Goebbels ou d'un Himmler (le pathétique discours de Posnan en est la preuve). Et dans ce contexte l'extermination des Juifs d'Europe est l'aveu de cette impuissance à ne pouvoir vaincre l'adversaire: les camps de la mort seront une des rares "victoires" de la "guerre totale" allemande.