Il y a presque un demi-siècle, un an après la Révolution d'octobre, éclatait la Révolution allemande. Les communistes russes étaient fermement persuadés qu'elle serait le tremplin de la Révolution mondiale. Or il n'en a rien été car le 9 novembre 1918 n'a pas marqué, comme on pouvait le croire, l'avènement du prolétariat d'outre-Rhin, mais seulement la chute du régime impérial au profit d'un régime démocratique bourgeois.
Cette importante défaite prolétarienne est essentiellement due à la division de la classe ouvrière, à un certain manque d'organisation au sein du mouvement révolutionnaire.
La révolution allemande n'a pas été l'oeuvre d'un ou de plusieurs partis. Elle a éclaté spontanément, à la suite de l'effondrement militaire, de la décomposition du régime impérial et de l'armée, de l'exaspération des masses. Elle a été la conséquence logique de la première guerre impérialiste mondiale et de la défaite de l'impérialisme allemand.
Désordonnée, sans direction ni objectifs précis, elle était animée à ses débuts d'un esprit profondément libertaire. Les revendications, alors essentiellement sociales, en sont une preuve.
Surpris par cet élan populaire, les partis de gauche ne le canaliseront et ne lui donneront une orientation politique qu'après coup.
Je trouve que cette révolution en quelque sorte oublié de l'histoire, pose des questions, en effet, comment un pays fortement communiste et socialiste a pu voter massivement une dizaine d'années plus tard pour un gouvernement d'extrême droite...
Clément