François Delpla a écrit:Thierry, c'est beau de ferrailler dos au mur, mais il faudrait de temps en temps tenir compte de l'apport des autres.
La France a encore en 1939 une puissance considérable, et tout particulièrement elle a des moyens de pression sur la Pologne, dont elle a porté l'armée sur les fonds baptismaux, qu'elle soutient financièrement et qu'elle pourrait effectivement, comme l'idée en vient à Daladier après la bataille, priver à bon droit de sa garantie si elle s'obstine dans l'irréalisme. Toutes sortes de solutions sont possibles pour garantir que l'entrée des troupes soviétiques ne se transforme pas en pillage ou en occupation permanente. Rien n'est esquissé. Et le problème est pendant depuis 1935 !
La France a encore une puissance en 1939 ...laquelle ? Citez-moi une mesure qu'elle ait prise pour soutenir les républicains espagnols ? Pour arrêter les exigences hitlériennes ? Toujours à la remorque des anglais, le traité franco-russe se transformera vite en coquille vide et l'accord de
Stresa, en 1935, initié par les britanniques, sera un échec, puisque
Mussolini attaquera bientôt l'Ethiopie et s'alliera avec l'Allemagne !
La France, dans les années 30, ne se persuade même plus de sa puissance, voir les attitudes pusillanismes des chefs d'Etat-Major de l'armée, qui, je pense à la réoccupation de la Rhénanie en 1936, répondent à
Albert Sarraut, qu'il est impossible de mobiliser ...
Nos hommes politiques des années 30 n'ont pas la stature des
Clemenceau et
Poincarré, ils sont fragilisés par les crises successives qui minent la IIIe République, par les partis extrêmistes qui haïssent la gueuse !
Cette crise touche d'ailleurs toutes les composantes de la nation. La démographie, l'armée, incapable de se rénover (à part la Marine), et peu républicaine (voir les ramifications de la
Cagoule), mais aussi la politique, entre la peur du parti communiste, qui effraie le bourgeois, et les partis de droite extrême, comme le PPF, pris dans le tourbillon des champs magnétiques fascistes, comme dirait
Philippe Burin sans oublier la faillite de la sécurité collective avec l'échec de la SDN !
Nous sommes donc, ici, en désaccord ...La France esseulée et fragilisée des années 30, n'avait guère les moyens de s'opposer toute seule à
Hitler. Elle a été spectatrice de sa future déchéance, hésitante sur la voie à choisir, entre l'alliance avec le diable bolchevique et le rapprochement, sous la pression des anglais, avec les fascismes triomphants !
Ses tentatives d'alliance de revers, notamment avec la Petite Entente, et la Pologne, ont été des échecs patents, preuve de la perte de prestige de la patrie des droits de l'homme !