tietie007 a écrit:Bruno Roy-Henry a écrit:tietie007 a écrit:"La gauche radicale ou socialiste, nourrit de tout temps une sympathie de principe pour la Grande-Bretagne, quel que soit le parti au pouvoir. Le premier geste du Président du Conseil, Edouard Herriot, est de rendre visite au premier ministre britannique pour rétablir avec l'Angleterre des relations étroites, distendues depuis l'occupation de la Ruhr. (...)
Ce sera dès lors, un trait constitutif de notre politique étrangère que de ne pas se dissocier de la Grande-Bretagne. Le précédent de la Ruhr, où l'initiative de Poincarré avait isolé la France, le sentiment qu'elle serait de moins en moins à même d'imposer seule sa volonté à une Allemagne révisionniste (*d'ailleurs le Cartel adoptera une position conciliatrice, en août 1924, en acceptant le plan Dawes qui réevaluera à la baisse les réparations de l'Allemagne), imposeront à presque tous les gouvernements l'entente avec Londres, condition catégorique de la sécurité française. Comme la Grande-Bretagne ne déviera pas de la ligne de ses intérêts propres, c'est la France qui fera ordinairement les concessions à ce qu'on a joliment appelé la "gouvernante anglaise".
A quelques exceptions près, dont le plus notable est le revirement amorcé en avril 1934, par Louis Barthou, mais qui ne lui a pas survécu, les gouvernements français s'aligneront sur les positions du Foreign Office avec l'espoir d'infléchir, à la longue, ses vues : cette docilité rend compte aussi bien de la politique de non-intervention en Espagne, en 1936, que des fluctuations dans la crise tchèque, en 1938."[/align]
En effet, c'est indéniable. Or l'Angleterre a choisi de s'entendre avec Hitler, depuis le 18 juin 1935 et ne variera pas de politique jusqu'en mars 1939 ! Mais si la France a été contrainte de s'aligner derrière l'Angleterre, c'est bien parce qu'elle sait qu'elle n'a aucun secours à attendre des USA qui lui sont hostiles : d'abord, avec l'administration républicaine jusqu'en 1932, ensuite, avec les démocrates...
Les investissements américains jusqu'en 29 se font en Allemagne, pas en France. La France doit payer sa dette, et il y aura -à ce sujet- une partie de bras de fer avec les USA... Les investissements américains reprendront après 1933, toujours en Allemagne, pas avec la France. Curieux, non ?
1°) L'administration républicaine, par le biais d'
Hoover, a essayé de mener une politique de désarmement, qui n'était pas acceptée par les européens et les japonais. Voir les 4 Conférences initiées par les américains, dans les années 20 et 30.
2°) Que font les USA dans le duo franco-anglais ? Pourquoi les USA seraient-ils hostiles à la France ? La 3eme loi de neutralité, votée, en 1937, et consacrant le "
cash and carry", prouve le contraire, puisque ce sont les alliés, et donc la France, qui ont la maîtrise des océans ...
3°) Les dettes de guerre n'ont pas été réglées ...d'où, l'isolationnisme américain et la loi "
cash and carry" ... Non, après la crise de 29, les fonds américains vont fuir l'Allemagne et l'Europe. Par la suite, le commerce américano-allemand va se réduire fortement sous l'impulsion de la politique autarcique menée par le
Reich, en 1937, avec un
Goering qui prend les rênes du Ministère de l'Economie et du plan de 4 ans.
Source :
Le mythe de la bonne guerre, de
Jacques Pauwels, p. 68.
Entre 1933 et 1938, le volume des exportations américaines vers l'allemagne plongea de 8,4 % à 3,4%. En 1938, leur valeur était estimée à seulement 406 millions de $ contre 2 milliards de $, 10 ans auparavant.Une source inattaquable, puisqu'on ne peut pas accuser
Pauwels d'américanophilie !
1°)
Alfred Wahl, dans
L'Allemagne de 1918 à 1945, Cursus, Armand Colin, 1993, confirme, page 111, la réorientation du commerce allemand, à partir de 1933. Le Reich était tributaire des importations pour les minerais et les produits alimentaires, et la crise des liquidités, suite à la crise de 1929, gréva fortement les exportations allemandes. Le déficit de la balance commerciale allemande s'aggrava donc, et les réserves de la
Reichsbank, qui se montaient encore à 395 millions de RM en décembre 1933, tombèrent à 100 millions de RM, en juin 1934.
Le pouvoir nazi prit alors des mesures pour juguler ce déficit avec la loi du 22 mars 1934, qui autorisait le gouvernement à contrôler totalement le domaine des matières premières. En mai, l'importation de la laine fut interdite.
Le 19 septembre 1934, le
Neue Plan alla encore plus loin dans le contrôle et orienta le commerce extérieur de l'Allemagne en fonction du besoin du réarmement. Le nouveau principe peut se résumer ainsi :
"
N'acheter que ce qui est absolument indispensable, ne pas acheter plus qu'il n'est possible de payer et enfin, si possible, n'acheter que là où l'Allemagne pourra obtenir des contreparties."
25 postes de contrôle distribuaient les devises pour les importateurs et l'Etat avait un monopole sur le commerce extérieur, privilégiant, d'ailleurs le troc !! Il s'orienta vers les pays, peu nombreux, qui acceptaient un échange avec les produits finis allemands. C'était le cas de pays en Amérique du Sud et dans l'Europe balkanique.
A cette nouvelle politique commerciale, se conjugua la politique des ersatz.
La conséquence se fit vite sentir, si e 1934, la balance commerciale allemande était encore déficitaire, elle devint positive par la suite, l'Allemagne était entrée dans la voie d'une certaine autarcie.
On peut donc comprendre aisément, avec cette politique, la baisse drastique des échanges commerciaux américano-allemands, dans les années 30.
2°) Sur le financement du réarmement allemand, page 111,
Wahl résume son fonctionnement. Selon
H.U.Thamer,
Verführung und Gewalt, Deutschland 1933-1945, Siedler Verlag, Berlin, 1986, les dépenses publiques en faveur du réarmement se serait montée à 4 % en 1933, puis à 18 %, en 1934, avant de s'envoler les années suivantes.
Pour financer ce réarmement, on utilisa, de manière camoufler, des techniques comme les bons
MEFO, une création de
Schacht, qui en fait était une monnaie déguisée. L'avantage était que l'inflation était contrôlé mais que le déficit budgétaire filait.
En résumé, l'état nazi a financé son réarmement non pas avec des investissements étrangers, même si ils ont pu exister, mais principalement en laissant filer le déficit budgétaire par des techniques subtiles pour le cacher à la communauté internationale.
De plus, il réorienta sa politique commerciale en favorisant un système de troc, surtout avec les pays balkaniques, nouveau pré-carré commercial allemand.