pierma a écrit:On compte deux jours pour l'ensemble des manoeuvres navales à compter de la sortie de la Kaiserliche Marine en mer du Nord, mais les affrontements proprement dits ont duré plus de deux heures.
Il y a eu deux phases :
- l'affrontement des croiseurs de l'amiral Beatty face aux croiseurs allemands, catastrophique (d'où la phrase célèbre "il y a quelque chose qui ne va pas avec nos navires, aujourd'hui !" - le problème résidait dans des procédures relâchées de manutention des explosifs, conduisant à l'explosion totale de plusieurs croiseurs)
- puis la rencontre entre les deux flottes principales, les cuirassés donc, qui obligea l'amiral allemand Scheer, pour éviter une destruction totale de sa Hochseeflotte, à se faufiler de nuit vers Kiel en s'abritant derrière des champs de mine.
Tout cela prend forcément plus de deux heures de combat.
(On disait de l'amiral Jellicoe, avant cette bataille, qu'il était l'homme "qui pouvait perdre la guerre en une après-midi". Dans les faits sa supériorité en nombre de navires, même un peu entamée par cette bataille, n'a jamais été en danger.)
La bataille du Jutland est déjà une victoire du renseignement britannique, le MI6 avait déjà cassé le code de flotte allemande.
L'idée de V. Tirpitz était d'envoyer une petite escadre attirée les allemands dans un piège, ici d'abord des sous-marins puis une fois étrillée la flotte britannique, la homefleet tomberait dans un piège fait par les croiseurs de batailles allemands attirant le reste vers toute la flotte combinée allemande.
L'idée était de faire des dégâts suffisant à la home fleet pour se trouver à égalité ou presque et casser le blocus.
Qui était très consommateur de navire, car il ne s'agissait pas seulement de faire barrage , mais surtout de surveiller tous navires , d'inspecter, de faire des registres, cela représentait une grosse présence en mer, beaucoup de données à traiter, de centraliser cela dans des registres, une foule de données, on peut se demander comment ils ont pu faire cela sans ordinateurs, avec seulement des classeurs, du papier et des crayons. La présence en mer constante demande une grosse rotation de navire, à l'inverse d'une sortie en force qui pouvait être dévastatrice, donc des pertes conséquentes auraient sans doute mis à mal le blocus.