orpo57 a écrit:La dernière phrase de Pätzold et Weissbecker traduit bien l'état d'esprit de Bormann.
"Il apparut au fil des années que le chef d'état-major n'aspirait à aucune autre place que celle qu'il avait acquise si vite à la surprise de bien des dirigeants nazis.""
A son poste de chef d'état-major avec le plus haut grade du parti en dessous de Hitler et Hess (Reichsleiter) il pouvait agir à sa guise avec la bénédiction de Hess. L'étape supérieure celui du poste d'adjoint du Führer "Stellvertreter des Führer" n'était pas à sa portée : il avait une dimension publique (meetings, discours, vie sociale) pour laquelle il n'était pas taillé. C'était un fonctionnaire du parti.
Hitler l'a bien compris. C'est pourquoi après le départ de Hess pour la Grande Bretagne. Le poste d'adjoint a été supprimé et remplacé par celui de Directeur de la Chancellerie du NSDAP (Leiter der Parteikanzlei der NSDAP). Bormann est devenu le plus haut fonctionnaire du parti mais il ne sera jamais un porte parole du NSDAP
Je souscris pleinement.
En dépassant les considérations sur le "vizir" -qui doivent beaucoup au mythe d'une survie en Amérique latine de ce surhomme !-, on ramène le personnage à ses justes proportions : un admirateur éperdu de Hitler, qui n'a de cesse de recueillir sa pensée et de la traduire en orthodoxes paperasses.
Sur le fait -trop peu remarqué- qu'il hérite des fonctions de Hitler moins le titre de "Stellvertreter" (représentant) du Führer : d'une part ses limites intellectuelles assumées font qu'il se sent à sa place, d'autre part le Stellvertreter est toujours en vie, et bien traité dans une prison anglaise. Il demeure un atout possible, en fonction de la tournure de la guerre.