Etreux (02) Des ossements humains découverts chez Nestlé
Posté: 17 Fév 2015, 21:32Le mystère du corps du soldat à Nestlé est peut-être levé
ÉTREUX (02). L’ancien maire de la commune, Eugène Mouton, a été témoin d’une scène clé entre les résistants et les Allemands, sur place en 1944.
Mercredi dernier, alors que des travaux de terrassement avaient lieu dans l’enceinte de l’entreprise Nestlé, un ouvrier d’une entreprise intervenante découvrait des ossements humains, et d’après les effets personnels retrouvés sur place, il s’agissait d’un soldat allemand.
Suite à cette découverte, une unité d’investigation de la gendarmerie nationale s’était rendue sur place pour déterminer l’identité de ce soldat et les circonstances de son décès.
Un témoignage de dernière minute peut apporter quelques éclaircissements sur les circonstances de ce décès, il s’agit de celui d’Eugène Mouton, maire honoraire d’Étreux. « En lisant dans la presse cette découverte, j’ai immédiatement fait le rapprochement avec un événement dont j’ai été le témoin oculaire le premier septembre 1944, la veille du massacre du Gard d’Étreux. J’habitais entre les usines Materne et Nestlé dans la voie qui, depuis la gare, menait à cette entreprise. Curieux comme tout gamin de 19 ans, je me trouvais sur la place de la Gare à deux pas de chez moi, le 1er septembre à midi. En fin d’après-midi, des voitures de liaison allemandes passaient fréquemment et à toute allure par le passage à niveau de Boué en direction d’Etreux. » Voilà pour le contexte.
Il poursuit : « Un groupe de résistants, vraisemblablement abrités dans la forêt toute proche avait repéré ce manège et est venu se poster derrière le café Hauet (l’actuel café des sports). Passa alors une première voiture allemande qui s’est retrouvée sous le feu des résistants mais a continué sa route, puis deux minutes plus tard a surgi, en venant du même sens, un second véhicule allemand. Les tirs des résistants ont repris à nouveau et la voiture s’est immobilisée sur le passage à niveau, le conducteur effondré sur le volant. Deux autres soldats se sont extirpés de la voiture et se sont enfuis vers la forêt, poursuivis par de nouvelles rafales. Ils ont été retrouvés morts quelques centaines de mètres plus loin, dans les buissons, trois ou quatre jours plus tard. »
Une infirmière aussitôt à son chevet
Le récit continue : « Quant au chauffeur grièvement blessé, des témoins dont je faisais partie, se sont portés à son secours, l’ont extrait du véhicule, installé sur une brouette pour l’emmener à l’infirmerie de l’usine Nestlé. Prévenue, l’infirmière, Mademoiselle Dagneaux, s’est aussitôt rendue à la rencontre du blessé mais n’a pu que constater son décès. Une balle lui avait traversé le cou de part en part, laissant un trou béant. Il a néanmoins été transporté jusqu’à l’usine. » On en arrive donc à la conclusion : « Le lendemain matin, il a été enterré vite fait derrière l’usine Nestlé. Je n’avais pas à me mêler de cette affaire mais je n’ai jamais compris pourquoi il ne fut pas exhumé un peu plus tard dans une sépulture plus digne. Les témoins directs de la mise en terre de ce soldat sont restés muets. Je pense, sans aucun doute, que les ossements retrouvés sont les siens ».
Pour la gendarmerie, il s’agit bien du cadavre un soldat, qui pourrait effectivement dater de la Seconde guerre mondiale. Plus de 70 ans après, le cadavre a peut-être livré ses secrets…
L'union-L'Ardennais
http://m.lunion.com/region/le-mystere-d ... b26n489006
ÉTREUX (02). L’ancien maire de la commune, Eugène Mouton, a été témoin d’une scène clé entre les résistants et les Allemands, sur place en 1944.
Mercredi dernier, alors que des travaux de terrassement avaient lieu dans l’enceinte de l’entreprise Nestlé, un ouvrier d’une entreprise intervenante découvrait des ossements humains, et d’après les effets personnels retrouvés sur place, il s’agissait d’un soldat allemand.
Suite à cette découverte, une unité d’investigation de la gendarmerie nationale s’était rendue sur place pour déterminer l’identité de ce soldat et les circonstances de son décès.
Un témoignage de dernière minute peut apporter quelques éclaircissements sur les circonstances de ce décès, il s’agit de celui d’Eugène Mouton, maire honoraire d’Étreux. « En lisant dans la presse cette découverte, j’ai immédiatement fait le rapprochement avec un événement dont j’ai été le témoin oculaire le premier septembre 1944, la veille du massacre du Gard d’Étreux. J’habitais entre les usines Materne et Nestlé dans la voie qui, depuis la gare, menait à cette entreprise. Curieux comme tout gamin de 19 ans, je me trouvais sur la place de la Gare à deux pas de chez moi, le 1er septembre à midi. En fin d’après-midi, des voitures de liaison allemandes passaient fréquemment et à toute allure par le passage à niveau de Boué en direction d’Etreux. » Voilà pour le contexte.
Il poursuit : « Un groupe de résistants, vraisemblablement abrités dans la forêt toute proche avait repéré ce manège et est venu se poster derrière le café Hauet (l’actuel café des sports). Passa alors une première voiture allemande qui s’est retrouvée sous le feu des résistants mais a continué sa route, puis deux minutes plus tard a surgi, en venant du même sens, un second véhicule allemand. Les tirs des résistants ont repris à nouveau et la voiture s’est immobilisée sur le passage à niveau, le conducteur effondré sur le volant. Deux autres soldats se sont extirpés de la voiture et se sont enfuis vers la forêt, poursuivis par de nouvelles rafales. Ils ont été retrouvés morts quelques centaines de mètres plus loin, dans les buissons, trois ou quatre jours plus tard. »
Une infirmière aussitôt à son chevet
Le récit continue : « Quant au chauffeur grièvement blessé, des témoins dont je faisais partie, se sont portés à son secours, l’ont extrait du véhicule, installé sur une brouette pour l’emmener à l’infirmerie de l’usine Nestlé. Prévenue, l’infirmière, Mademoiselle Dagneaux, s’est aussitôt rendue à la rencontre du blessé mais n’a pu que constater son décès. Une balle lui avait traversé le cou de part en part, laissant un trou béant. Il a néanmoins été transporté jusqu’à l’usine. » On en arrive donc à la conclusion : « Le lendemain matin, il a été enterré vite fait derrière l’usine Nestlé. Je n’avais pas à me mêler de cette affaire mais je n’ai jamais compris pourquoi il ne fut pas exhumé un peu plus tard dans une sépulture plus digne. Les témoins directs de la mise en terre de ce soldat sont restés muets. Je pense, sans aucun doute, que les ossements retrouvés sont les siens ».
Pour la gendarmerie, il s’agit bien du cadavre un soldat, qui pourrait effectivement dater de la Seconde guerre mondiale. Plus de 70 ans après, le cadavre a peut-être livré ses secrets…
L'union-L'Ardennais
http://m.lunion.com/region/le-mystere-d ... b26n489006
