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Georges Smith Patton

Dans cet espace, sont rassemblés sous forme de fiches l'ensemble des biographies, résumés de bataille, thèmes importants concernant la seconde guerre mondiale.
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Georges Smith Patton

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de Origfild  Nouveau message 15 Fév 2004, 13:34

larry a écrit:Le général Patton et peut-être le seul général américain de la Seconde Guerre mondiale - excepté, sur un autre registre, le général MacArthur - qui merite pleinement le titre de seigneur de la guerre.
Il a même poussé jusqu'à la caricature les qualités et les défauts sans jamais flatter les journalistes et les politiciens qui lui auraient permis de faire carrière. Son seul souci est de foncer sans prêter le moindre intérêt à ce qu'on peut penser ou dire de lui. Quand ses soldats le surnomment Old Blood and Guts, (le Vieux Sang et Tripes), il se contente de sourire en pensant que ce sera finalement lui qui rira le dernier dans cette aventure de la guerre en Europe, qu'il a mené de bout en bout au rythme haletant d'une charge de cavalerie.
Né a San Gabriel, en Californie, George Smith Patton est l'heritier d'une famille sudiste qui a quitté ses plantations de Virginie apres la guerre de Sécession. Les Patton appartiennent au camp des vaincus et ont gardé de la haine et du mépris pour ces yankees qui se sont abattus sur le Sud, écrasé par le fer et par le feu, sans comprendre qu'ils allaient detruire une civilisation encore marquée du sceau de la vieille Europe. Certes, la guerre est terminée depuis une vingtaine d'années quand, en 1885, naît le jeune George Patton, mais il en conservera longtemps des séquelles sentimentales.
En compensation, il decide d'être soldat. Et soldat de l'armee des Etats-Unis, puisque les forces conféderées n'existent plus. Comme cela, il continuera a faire partie d'un monde chevaleresque qui désteste les marchands, les industriels, les bavards, les démagogues, bref tous ceux qui n'ont pour devise que « Enrichissez vous » et qui croient qu'un homme vaut ce qu'il pèse en dollars. A ses yeux, l'ordre militaire permet d'échapper a cet univers de l'argent et du bluff.
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[jusque là le texte a été relu et corrigé par Origfild le 15/09/04 à la demande d'un membre.]
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En 1909, quand il sort de l’école militaire de West Point, le sous lieutenant Patton, agé de vingt quatre ans, choisit tout naturellement la cavalerie, la vraie, celle qui sent la sueur et le crottin. C’est non seulement un cavalier de classe, mais un athlète complet. Lors des jeux Olympiques de 1912, il figure dans l équipe américaine du pentathlon et s’y comporte vaillamment. Quelques années plus tard, en 1916, il franchit la frontière mexicaine pour participer aux opérations militaires contre le célèbre justicier bandit Pancho Villa.
L année suivante, le capitaine Patton va connaître la grande aventure de la guerre en Europe. Il débarque avec les troupes américaines du général Pershing et se porte aussitôt volontaire pour une arme nouvelle : les chars de combat. Il a compris que la cavalerie de l’avenir sera motorisée, blindée et hérissée de canons. Avec le grade de major, il commande à Langres le centre de formation des équipages de chars de l armée américaine.
Promu lieutenant colonel, il demande a partir dans la zone des combats. A la tête de la 304e brigade de chars, il prend part a l’offensive de Saint Mihiel en septembre 1918. Très grièvement blessé peu après son arrivée au front, il est nommé colonel à titre temporaire, et la guerre cessera avant qu’il ait pu reprendre la tête d’une unité combattante.
Pourtant sa brève expérience du feu restera pour lui inoubliable.
Entre 1919 et 1941, il va connaître une carrière normale, mais assez lente, tour à tour affecté dans des corps de troupe et dans des écoles. Il fait un séjour à Hawaii, mais il reste d’abord et avant tout un cavalier. Vingt ans après l’armistice de 1918, il n’est toujours que colonel, mais à titre définitif, cette fois, et il commande le 3e de cavalerie, a Fort Myer.
Patton passe enfin général de brigade de division en avril 1941. Cette fois, il retourne à l’arme blindée et va commander successivement une brigade, puis une division et enfin un corps d armée blindée. Il entraîne ses hommes à la dure en Californie et passe désormais pour un chef dont l’énergie confine à la brutalité. Mais il sait que le succès est à ce prix et comprend parfaitement le vieil adage : « La sueur épargne le sang ».
Le 8 novembre 1942, le général Patton fait partie de ces soldats américains qui débarquent au Maroc et vont contribuer à relancer l’Empire Français dans la guerre. Il commande ensuite un corps d armée en Tunisie et réussit la jonction avec la célèbre VIIIe armée britannique de Montgomery.
Au mois de juillet 1943, le général Patton débarque en Sicile à la tête de la VIIe armée américaine. De Palerme a Messine, en à peine plus d un mois, il va aller de victoire en victoire, battant sans trop de mal des italiens découragés et des allemands surclassés par le poids des effectifs et du matériel alliés.
Un incident manque toutefois de briser sa carrière.
Apercevant, dans une ambulance, un soldat qui a « craqué » et qui refuse désormais de combattre, Patton le traite de lâche et le gifle à toute volée. Des journalistes et des politiciens s’emparent de l’affaire. Le général n’a rien moins qu’attenté à « l’éminente dignité de la personne humaine » en rudoyant un froussard ! Le congrès s’empare de son cas et en fait une affaire d’Etat. Il s’agit de montrer à l’opinion publique que les soldats américains sont avant tout des citoyens et qu’ils ont au moins autant de droits que de devoirs.
Le bouillant Patton est obligé de faire des excuses à l’homme qu il a frappé. Pourtant, ceux qui se battent sans se poser de questions auraient plutôt tendance à penser que leur chef a fort bien fait de porter le fer rouge chez les planqués : la popularité de Patton auprès des soldats du front n’est pas le moins du monde entamée par ce mouvement d’humeur.
Les Etats-Unis ne peuvent se passer d’un chef militaire de cette valeur et, absous, Patton va se voir confier la IIIe armée américaine, celle qui doit réaliser la percée décisive de la bataille de Normandie.
L opération Cobra débute par la ruée sur le goulet d’Avranches, victorieusement franchi malgré la contre attaque allemande de Mortain. Il s’agit d’exploiter très vite cette rupture du front ennemi. Patton redevient alors un vrai cavalier et lance des raids blindés vers la Bretagne et les pays de Loire tout en débordant la Normandie par les marches du Sud, ce qui permet l’encerclement de deux armées allemandes dans la poche d’Argentan Falaise.
Fait encore plus méritoire, il ne s’arrête pas en si bon chemin et continue la grande marche vers l’est. Ses blindés s’arrêtent seulement sur la Moselle, à court d’essence.
Après la prise de Metz, tout le monde pense que l’armée Patton va poursuivre son offensive vers le centre du pays ennemi, mais la contre offensive allemande des Ardennes oblige le fougueux général à une rapide conversion vers le nord.
A la fin de l’année 1944, le danger est écarté. Il reste à Patton à percer la ligne Siegfried en février 1945 et à franchir le Rhin en mars.
Les blindés américains roulent désormais au cœur même de l Allemagne. Au lieu de freiner, leur chef les lance sans cesse en avant sans se soucier des dernières résistances adverses. Son objectif est clair : atteindre l’Autriche et la Bohême Moravie pour tacher d’arriver en Europe Centrale avant les soviétiques.
Plus qu’aucun autre chef militaire américain le général Patton prévoit le retournement des forces qui, dès la victoire, va opposer les anciens alliés. Il éprouve pour le communisme une haine viscérale qui ne fait que relancer une vielle hargne sudiste contre les « partageux » venus du Nord pour mettre le Sud en coupe réglée et imposer la loi de l utopie égalitaire, en bouleversant de fond en comble toute tradition. Cette fois en 1945, Patton flaire le même danger.
Sur un ordre formel, il s arrête à 100 km de Prague, maudissant ceux qui le freinent ainsi dans son élan victorieux. Si les blindés américains étaient arrivés les premiers dans la capitale de la Tchécoslovaquie, c’eut été tout un glacis du futur Empire soviétique en Europe centrale qui se serait écroulé. Mais les ordres sont les ordres. Patton ne peut que se soumettre tout en estimant que les grands chefs politiques et militaires d’Occident commettent une erreur capitale.
Le gouvernement des Etats-Unis le nomme enfin officiellement général de corps d’armée et lui donne, dès la fin des hostilités, un poste honorifique : celui de gouverneur militaire de la Bavière.
Cela ne calme pas ses ardeurs guerrières ni ses outrances verbales. Il a pris depuis longtemps l’habitude de tout critiquer, à commencer par ses supérieurs. Une fois encore, le terrible Patton se laisse aller à des propos déplacés. Le commandement américain ne sait trop comment se débarrasser du plus incommode des subordonnés du rassurant Eisenhower.
Un accident d’auto règle le problème avant la fin de l année 1945.
Grièvement blessé, le général Patton succombe le 21 décembre, à Heidelberg. Selon son vœu, il est enterré au Luxembourg, au milieu de ses soldats.
Certains ont suggéré que sa mort n a pas été aussi accidentelle que le prétend la version officielle. Un film sera même consacré à « l assassinat de Patton », que l’on représentera comme la victime de trafiquants de haut vol. Cette version semble bien romanesque, mais il est certain que l’encombrant Patton aurait posé de difficiles problèmes au pouvoir civil qui semblait bien décidé à tenir les rênes serrées au plus impétueux des chefs de guerre d’une nation qui ne les aime guère quand elle estime ne plus avoir besoin d’eux.
Mort à soixante ans, en pleine force de l’âge, le cavalier Patton est entré dans la légende héroïque du Sud et de son « blanc soleil ».
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[jusque là le texte a été relu et corrigé par le membre en question le 16/09/04.]
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