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Kommando de landerneau

Dans cet espace, sont rassemblés sous forme de fiches l'ensemble des biographies, résumés de bataille, thèmes importants concernant la seconde guerre mondiale.
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Kommando de landerneau

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de hilarion  Nouveau message 22 Mai 2010, 06:52

Rédacteur Kristian Hamon
Toutes les divisions allemandes comportaient un service chargé de la police, du contre-espionnage et de la lutte contre les partisans dans les territoires soumis à l’action de cette division. En général, un Kommando se composait de 25 hommes et gradés, tous militaires et volontaires. Le Kommando prêtait également assistance aux autres services de police allemande.
Le Kommando I.C. de Landerneau a été créé le 17 avril 1944 auprès de la 343ième Division d’Infanterie. Il ne s’agit donc pas de la SD ou de la Gestapo, mais d’une unité de soldats de la Wehrmacht.
Chef : Willy Kruger
Adjoints : Friedriech Horch et Heinz Roosen-Rugen (tous parlent parfaitement le français)
Sous-officiers : Meier / Otto Marhon / Fritch
Soldats : Smith / Karl Thomas / Willy Schermann / Bruno Reiners / Peter Baus / Eliersch / Rechneck / Walluch / Koppe / Hametner / Peter. (Liste non exhaustive)
Le véritable chef des opérations est Herbert Schaad, sous-officier qui était interprète à la Kommandantur de Landerneau. Schaad n’est pas n’importe qui, c’est un intellectuel connaissant très bien la culture française. Avant-guerre il a même fait une thèse à la Sorbonne !
Afin d’accroître son efficacité, le Kommando s’appuie sur une douzaine d’agents et indicateurs locaux. Essentiellement des « Breiz Atao » issus du PNB, et surtout anciens proches de l’abbé Perrot, qui a été abattu cinq mois auparavant. Ce qui explique assurément leur volonté d’en découdre avec la Résistance. Il y a là André Geffroy, ami de l’abbé, qui avait réceptionné les armes allemandes débarquées en août 1939 sur la plage de Locquirec. Paul Le Reste, dentiste à Landerneau, chef d’arrondissement du PNB. René Le Hir, garagiste à Landerneau. René et Henri Caouissin, imprimeurs à Landerneau, fidèles de l'abbé. Enfin, et probablement le plus redoutable, Hervé Botros, de Lanmeur. Je ne citerai pas les indicateurs (trices), car ils ne semblent pas avoir participé aux opérations.
A ces nationalistes bretons, il convient d’ajouter deux autres jeunes agents, et non des moindres : Jean Corre, 21 ans, de Hanvec. Il avait rassemblé chez lui des revolvers et des cartouches dans l’intention de s’en servir contre les Allemands. Dénoncé, il est arrêté par Schaad le 1er mai 1944. Gabriel Poquet, 24 ans, de Quimper. Inspecteur de police stagiaire en 1942 à Calais, il quitte la police pour revenir à Quimper où il intègre la Résistance, membre du corps franc du groupe « Vengeance ». Dénoncé, il est arrêté par le Kommando le 8 mai 1944. Comment ces deux résistants ont-ils pu en arriver là ?
Voici ce que raconte Paul Le Reste (PV 14/9/44) : « Vers mars je crois, j’ai appris qu’une formation allait être constituée à Landerneau par la Division pour sa protection. J’y allais pour la première fois un soir en compagnie des deux frères Caouissin et de René Le Hir (…) Pendant nos discussions, Schaad allait et venait et obtenait des renseignements d’un prisonnier se trouvant dans le couloir. Ce prisonnier prétendait connaître la région de Daoulas et donnai son avis à Schaad. Celui-ci nous apprit alors qu’il s’agissait d’un homme dont le cas était très grave mais qui acceptait de travailler pour l’Allemagne. Quelques temps après, Schaad demanda s’il pouvait le faire rentrer. Je répondis que rien ne s’y opposait. A ce moment là, j’étais en discussion philosophique avec un sous-officier. C’est ainsi que je vis Jean Corre pour la première fois sans connaître son identité. A une remarque qui lui fut faite sur son changement de camp, il répondit que cela correspondait mieux à son idéal. Corre parti, le lieutenant me demanda ce que je pensais de lui, je répondis qu’il avait l’air d’être sincère (…) Un jour je vis un autre jeune homme avec Corre au Kommando. Il ne m’a pas été présenté mais j’ai appris que c’était un nommé « Gaby » de Quimper qui était dans la même situation que Corre. » Retournés, ces résistants vont bien évidemment donner les noms de leurs camarades.
Gabriel Poquet est formel (PV 7/12/44) : « J’ai connu Le Reste qui assistait aux réunions avec Le Hir, les frères Caouissin et Toullec, organisées dans un local du Kommando à la prison de Colleville. Tous ces autonomistes étaient armés de pistolets, portaient des papiers allemands, des laissez-passer de nuit. » Henri Toullec, 39 ans, charcutier à Landerneau, fait du commerce avec le Kommando : « Les 28 soldats qui s’y trouvaient avaient le droit de prendre de la marchandise chez moi. » A sa décharge, il faut reconnaître qu’il est intervenu en faveur de quelques résistants de Landerneau : Lizerin, Le Page, Lagadec, Bellon, les frères Begot.

D’après Jean Corre (PV 22/9/44) : « Tous ces hommes participaient activement à de nombreuses opérations du Kommando revêtus de l’uniforme allemand et armés. Poquet et Corre participent aux tortures à coups de cravaches. Deux fois par semaines Le Hir et Le Reste assistaient aux réunions du Kommando. Eux aussi portaient l’uniforme allemand régulièrement. C’étaient plutôt des agents de renseignement. »
Les opérations commencent le 25 avril avec la recherche de dépôts d’armes dans la région du Faou. Plusieurs dizaines d’arrestations, dont un résistant abattu.
Le 6 mai c’est à Saint-Evarzec, le jeune Jean Auffret arrêté et torturé, trainé dans la rue une corde au cou. Il sera déporté.
Le 21 mai, c’est l’affaire du patronage des « Gars d’Arvor » de Landerneau, le jeune François Pengam sera fusillé à Brest. Il y aura d’autres arrestations à Landerneau, à Carhaix, à Ploudalmézeau, Lesneven.
Le 11 juin, le Kommando se rend à Guémené-sur-Scorff, où il sévira pendant 3 semaines.

De retour début juillet à Landerneau, l’objectif est de retrouver le résistant qui a tué l’abbé Perrot. André Geffroy en fait une question d’honneur. L’expédition va se diriger vers trois objectifs : D’abord Bourbriac, ensuite Huelgoat et Scrignac.
Jean Corre (PV 30/11/44) : « Je dois préciser que quelques jours suivant mon arrestation, me trouvant dans la pièce voisine de celle où discutaient Le Hir, Le Reste et les Caouissin, j’avais entendu qu’ils signalaient à Schaad l’affaire Perrot exécuté à Scrignac et donnant des renseignements sur Stéphan et une autre personne demeurant à la Croix-Rouge en Scrignac. Ils donnèrent également le signalement de l’exécuteur de l’Abbé Perrot. Expédition de Bourbriac, Schaad nous chargea Le Hir et moi de vérifier à Bourbriac la présence des deux frères Plassard en nous faisant passer pour des résistants venant de la part de Simon qui les avait signalés. »
Schaad, Geffroy et Corre dirigent alors les opérations de Scrignac et Huelgoat : « Cette expédition eu lieu début juillet. Nous avons quitté Landerneau après avoir revêtu la tenue allemande vers 23 heures. En passant à Sizun une cinquantaine de parachutistes en renfort. L’opération débuta dans une ferme où l’on supposait que Stéphan se cachait. Une dizaine de maisons furent incendiées. L’opération se poursuit à Huelgoat. Arrestation de Louis Guillou, Antoine Aubry, Le Seach. Je reste à Huelgoat avec Le Reste. Les autres continuent vers Scrignac, 4 ou 5 arrestations dont Guyomarc’h, les frères Hennaf. Interrogées à Landerneau toutes ces personnes sont relâchées. » Pierre Caouissin participe à l’expédition de Scrignac et Huelgoat, il reconnaît avoir revêtu l’uniforme allemand avec Geoffroy, Botros, Corre à la recherche de l’assassin de l’abbé Perrot. Malgré tous ces efforts déployés, le Kommando ne mettra pas la main sur l’exécuteur de l’abbé Perrot.
Les opérations reprennent :
12 juillet, encerclement du maquis du Bot en Quimerc’h, un jeune maquisard abattu.
14 juillet, attaque du maquis de Saint-Méen, le Kommando incendie deux maisons au village de Kerougon. 8 jeunes maquisards plus le fermier qui les cachait sont retrouvés abattus dans la cour de la ferme de Kerougon-Vian.
Le 15 juillet, attaque du maquis de Scaër, qui fait 18 tués ou fusillés.
3 août, encerclement du maquis du Nivot en Lopérec, cinq morts.

Mais les Américains approchent. Le 6 août le Kommando se replie sur Brest puis entame une fuite pitoyable sur la presqu’île de Crozon où ils ont troqué leurs uniformes pour des vêtements civils et des faux papiers. Ils seront pratiquement tous arrêtés par les FFI.

Voilà, résumée, ce qu’a été l’itinéraire macabre de ce Kommando. Par ses exactions, il n’a rien a envier au Bezen Perrot : des centaines d’arrestations et de morts. En tous cas, cette histoire prouve que les confusions étaient possibles et qu’il n’y avait pas qu’au Bezen Perrot que l’on trouvait des autonomistes sous l’uniforme allemand, et capables d’interpeller leurs victimes dans la langue bretonne.

L'abbé Perrot et le Kommando.

Décidément, la mémoire du recteur de Scrignac hante toujours les esprits ! Depuis sa disparition tragique un 12 décembre 1943, tout a été dit ou écrit. Martyr pour les uns, « collabo » pour les autres, pas tout à fait résistant, mais c’est en bonne voie depuis peu. Pourtant, interrogé sur la provenance des informations fournies à la Kommandantur de Quimper, un jeune interprète cite son nom. J’en parlerai plus tard.

Le livre le plus sérieux sur cette affaire est sans conteste celui de Thierry Guidet « Qui a tué Yann-Vari Perrot ? ». Pour l’auteur, l’identité du meurtrier de l’abbé ne fait aucun doute (P.79) : « L’homme qui tua Yann-Vari Perrot se nommait Jean Thépaut. Né en 1923 à Scrignac, fils d’un cheminot et d’une garde-barrière, il travaillait lui-même aux chemins de fer, au Réseau breton, dont le siège se trouvait à Carhaix. Jean Thépaut ne résidait pas à Scrignac, mais dans une petite chambre à Morlaix. Voilà pourquoi il ne connaissait pas physiquement sa victime (…) En fait, dès le printemps 1944, les Allemands parviennent à identifier l’auteur du coup de feu. L’enquête est alors conduite par le kommando Schaad, installé à Landerneau (…) Le sergent Schaad reçoit de la Gestapo de Rennes une liste de suspects qui lui avait été adressée par une femme originaire de Huelgoat et vivant à Rennes (…) Au cours d’une expédition à Scrignac et à Huelgoat, les Allemands, accompagnés de militants nationalistes bretons, dont André Geffroy, arrêtent certaines des personnes figurant sur la liste. Mais Jean Thépaut parvient à passer entre les mailles du filet. Il semble qu’il se soit mis à l’abri en Normandie. Le Kommando reviendra à deux reprises au moins à Scrignac : en juin où il arrête notamment deux cousins, membres des FTP, Armel et Francis Coant, qui seront fusillés à Rennes quelques jours plus tard ; le 19 juillet où il essuie le feu de trois résistants, en tue un, Jean Bernard, et met le feu à sa maison. »

Cette description des faits de Thierry Guidet, à quelques détails près, est confirmée par une déposition d’André Geffroy, agent du Kommando de Landerneau et proche de l’abbé Perrot : « Fin juin 1944 je suis venu à Landerneau en compagnie de Rohou de Landivisiau. Nous sommes allés voir Le Reste et je lui ai communiqué une feuille qui m’avait été remise à Rennes par Lainé. Cette lettre contenait quelques renseignements sur quelques personnes susceptibles d’avoir pris une part quelconque dans l’assassinat de l’abbé Perrot. Il y était désigné à Huelgoat Jean Seac’h, Louis Guillou, Antoine Aubry, deux frères dont le nom m’échappe déjà arrêtés et un autre surnommé Anatole, arrêté depuis quelque temps par les Allemands. A Scrignac, Guyomard, Laizet, Hénaff et Stéphan chef de gare.
Il y avait une mention spéciale pour le nommé Thépault Jean, dit Jos, habitant rue Gambetta à Morlaix. Leur signalement et domicile indiqués avec précisions. Toute la bande devait se trouver à Quinimilin en Berrien au Huelgoat.
Le Reste et moi avons lu la lettre et Le Reste a dit : « Oh ces renseignements vont intéresser Schaad »
Une semaine plus tard je suis revenu à Landerneau. Je me suis proposé pour prendre part à l’expédition. Au Huelgoat nous avons arrêté Le Seac’h et Guillou et Aubry. Frappés et interrogés ils ont donné quelques renseignements. A Scrignac arrestation de Guyomard, Hénaff le boucher, Laizet absent, Stéphan aussi.
Les interrogatoires effectués par Schaad « ne donnaient rien ». Les renseignements de Lainé et concernant la liste des personnes avaient été fournis par la dame X.X., 25 ans, demeurant à Rennes et originaire du Huelgoat.
Après le fiasco de l’expédition j’allais en compagnie de Chanteau voir cette dame. Elle maintint ses dires et ajoute même qu’elle avait omis de nous signaler un dépôt d’armes chez Aubry dans la cour. L’arrivée des Américains ne m’a pas permis de revenir à Landerneau. »

Qui est Jean Thépaut ? Dans son ouvrage « 1270 militants du Finistère », Eugène Kerbaul en dresse une biographie plutôt élogieuse. Il le donne pour né à Scrignac en 1920, mais se trompe de date. Jean Thépaut y est né le 2 avril 1923 : « Il adhère à la J.C. ne 1938 puis au PCF. Cheminot à Morlaix. Sous l’occupation, propagandiste de la Résistance, il diffuse les tracts et journaux du PCF. En janvier 1941, il appartient à un groupe de l’O.S. et effectuera de nombreuses missions en France occupée, à Paris, Nantes, Bordeaux. A Paris il descendait dans un hôtel près de la gare Montparnasse. Il venait souvent à Paris, près d’une fois par semaine et en ramenait des armes, des revolvers surtout, des explosifs etc. A son actif, les sabotages en gare de Morlaix, des viaducs du Ponthou et du Relecq-Kerhuon, de la Soldatenheim de Morlaix, qui fit plus de 30 tués et blessés. Il l’exécuta tout seul en passant par les toits de la rue Longue en 1942. Il prit par à de nombreuses autres missions contre l’occupant et ses complices. A la fin de la guerre il s’engagea dans l’armée et devint officier. » Le plus étonnant dans cet ouvrage est qu’il n’y a rien sur l’abbé Perrot ! Thierry Guidet a fourni quelques explications intéressantes. Quoi qu’il en soit, on conviendra que pour un jeune homme d’une vingtaine d’années, et avec de tels « états de service », Jean Thépaut n’était pas un résistant comme les autres !
Raison de plus pour s’interroger sur la pertinence d’envoyer un élément de cette valeur effectuer une mission dans sa commune d’origine. Surtout pour abattre un modeste curé de campagne, avec le risque d’être reconnu.
Pour être franc, au début j’ai douté qu’il s’agisse bien du même Thépaut. Ce n’est qu’à la lecture du livre de Thierry Guidet en 2002, date de sa dernière édition, puisque lors de la première en 1987, j’avais quitté la Bretagne pour des raisons professionnelles, que j’ai compris qu’il y avait une homonymie.
En effet, lors de mes recherches sur le Bezen Perrot, je découvre une rafle effectuée rue Saint-Malo à Rennes le 10 mai 1944 par les Allemands. Parmi les jeunes gens arrêtés, figurent plusieurs stagiaires de l’Ecole Normale de Rennes. Ces instituteurs reconnaissent alors en uniformes allemands : Jean Bourhis, alias « Guével », et Alan Heussaf, alias « Professeur » au Bezen Perrot ! Leurs anciens camarades de l’Ecole Normale de Quimper. Vous imaginez leurs têtes ! Conduits au camp Margueritte, ces instituteurs vont être nargués en breton par Bourhis et Heussaf, mitraillettes au poing. Voulant connaître l’origine de ces instituteurs, je me suis rendu à l’Ecole Normale de la rue de Saint-Malo de Rennes, aujourd’hui IUFM, voire s’il y avait quelques archives et l’on m’a communiqué le registre des inscriptions de 1944 ! Parmi eux, un certain Jean Thépaut, né le 6 juin 1923 à Morlaix, son père étant mécanicien rue de Brest. D’après le témoignage d’un nommé Derrien (11/6/45), instituteur à Tréméven, Thépaut était à l’armée en 1945.
Je n’ai jamais su ce qu’est devenu cet homme, mais la similitude avec l’autre Jean Thépaut m’avait étonné.

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