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Heinz Reinefarth : le bourreau de Varsovie

Nouveau messagePosté: 07 Jan 2007, 16:26
de hilarion
Un portrait écrit par Kelilean.

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Début 1945 : le SS-BrigadeFührer Heinz Reinefarth sort de son poste de commandement de combat dans la Festung (forteresse) de Küstrin, assiégée par l'Armée Rouge, sur l'Oder.


Heinrich Reinefarth (plus communément appelé Heinz Reinefarth, 26 décembre 1903-7 mai 1979), était un officiel et un officier militaire allemand durant, puis après la Seconde guerre mondiale. Pendant le soulèvement de Varsovie de l'été 1944, ses troupes commirent de nombreuses atrocités. Après la guerre, Reinefarth devint le maire de la ville allemande de Westerland et membre du Landtag (parlement régional) du Schleswig-Holstein. Il ne fut jamais poursuivi pour crimes de guerre.



Les premières années

Heinz Reinefarth est né le 26 décembre 1903 à Gniezno (Gnesen en allemand). Après être sorti du Gymnasium (lycée) en 1922, il rejoint la faculté de droit de l'université de Jena. Il est diplômé en 1927 et passe l'examen d'Etat du premier degré. Jusqu'en 1930, il complète sa formation à la cour locale de Jena avant d'être promu juge. Le 1er août 1932, il rejoint le NSDAP et reçoit une carte du parti d'un numéro relativement précoce pour l'époque (1 268 933). En décembre de la même année, il entre dans la montante SS.


La Seconde guerre mondiale

Peu de temps avant le déclenchement des hostilités, Reinefarth est conscrit en tant que sergent (Feldwebel) de réserve. Pour ses mérites durant la campagne de Pologne, en septembre/octobre 1939, il est décoré de la Croix de Fer 2ème classe. Il prend part ensuite à la campagne de France en mai/juin 1940, et il est le premier Waffen-SS à être décoré de la Croix de Chevalier de la Croix de Fer (Ritterkreuz).


Après la défaite de la France, il est rapidement promu et le 20 avril 1942, il devient SS-BrigadeFührer, l'équivalent d'un général de brigade classique. Il est assigné au poste d'Inspecteur Général de la SS pour le protectorat de Bohême-Moravie. En septembre 1943, il est transféré à Berlin où il sert au sein du Ministère de la Police (Hauptamt Ordnungspolizei).

Le 29 janvier 1944, Reinefarth devient commandant des SS et de la police dans le territoire du Reich correspondant aux terres polonaises annexées après l'écrasement de la Pologne en 1939 : le Reichsgau Wartheland. A ce poste, il est responsable de la répression organisée contre les Polonais ainsi que contre les autres minorités privées de tous leurs droits par les nazis.

Après le déclenchement de l'insurrection à Varsovie, Reinefarth se voit confier la tâche d'organiser une unité militaire avec la 16ème compagnie de police et d'autres petites unités avant d'être expédié sur place. Ces forces sont alors incluses au Korpsgruppe von dem Bach du général Erich von dem Bach, chargé par Himmler de mater la rebéllion.

A partir du 5 août 1944, les hommes de Reinefarth combattent dans le secteur de Wola. En quelques jours, ses soldats passent par les armes, autant que l'on puisse en juger d'après les différentes sources, près de 50 000 civils, pour la plupart habitants de Varsovie ; c'est ce que l'on a appelé le massacre de Wola. Dans un de ses rapports au commandant de la 9. Armee, Reinefarth précise : "Nous avons trop de prisonniers et pas assez de munitions pour les tuer." . Après avoir sécurisé Wola, les hommes de Reinefarth luttent contre l'Armia Krajowa dans la Vieille Ville. En septembre, ils sont engagés contre les partisans des faubourgs de Powisle et Czerniakow. Le nombre exact de victimes des soldats sous les ordres de Reinefarth est inconnu. Pendant les combats, ceux-ci ont exécuté la plupart de leurs prisonniers de guerre, des civils et des blessés capturés dans les hôpitaux. Pour son action dans la répression du soulèvement, Reinefarth est décoré des feuilles de chêne de la Croix de Fer le 30 septembre 1944. Le total des morts pourrait être supérieur à 100 000.

En décembre, Reinefarth reçoit le commandement du XVIII. SS-Armeekorps stationné dans la zone centrale de la rivière Oder. Entre janvier et mars 1945, il est à la tête de la Festung (forteresse) de Küstrin, ville située sur le même cours d'eau. Il refuse de la défendre jusqu'au dernier homme et est en conséquence condamné à mort pour une cour martiale. Pourtant, la sentence n'est jamais éxécutée et il continue d'assurer son commandement, parvenant à faire retraiter ses troupes ou ce qu'il en reste, lesquelles sont bientôt regroupées dans un XIV. SS-Armeekorps.

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Des combats acharnés ont lieu autour de Küstrin entre la fin janvier et début avril 1945 : ils sont l'exemple même des affrontements dans la pause entre l'arrivée de l'Armée Rouge sur l'Oder et la reprise de l'offensive sur Berlin à partir du 16 avril.

Après la fin de la guerre, les autorités polonaises demandent son extradition. Mais les Britanniques et les Américains n'en ont cure, car ils considèrent que Reinefarth peut être un témoin précieux lors du procès de Nuremberg à venir. Après le procès, il est arrêté pour crimes de guerre, mais la cour locale de Hambourg le relaxe peu de temps après, à cause du manque de preuves. En décembre 1951, il est élu maire de la ville de Westerland, la capitale de la petite île de Sylt. En 1962, il est élu au Landtag du Schleswig-Holstein. Son mandat touchant à sa fin, en 1967 il commence une carrière d'avocat.

En dépit de nombreuses demandes, il n'est jamais extradé vers la Pologne. En lieu et place, le gouvernement de la RFA lui accorde une pension de général ! . Il décède le 7 mai 1979 dans son manoir de Sylt.

Source :

Traduction de
http://en.wikipedia.org/wiki/Heinz_Reinefarth

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