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Pacifique 43-45

Dans cet espace, sont rassemblés sous forme de fiches l'ensemble des biographies, résumés de bataille, thèmes importants concernant la seconde guerre mondiale.
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Pacifique 43-45

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de hilarion  Nouveau message 07 Nov 2006, 19:37

Alors que 1942 aura été 1’année des engagements à grande échelle, la terrible lutte pour Guadalcanal, qui s’achève définitivement en février 1943, a épuisé les deux marines, tant sur le plan matériel qu’au point de vue pertes humaines. L’année qui débute va marquer une trêve relative dans les combats d’importance, laissant la part belle aux destroyers des deux camps qui vont lutter pour la maîtrise des eaux des Salomons, notamment aux alentours de Bougainville, île principale de l’archipel. C’est d’ailleurs lors d’une visite de garnison sur cette île que Yamamoto sera abattu par des P-38 américains basés à Guadalcanal. Avec l’amiral, c’est une figure emblématique de la marine japonaise qui disparaît. Maître incontesté de la stratégie nippone, Yamamoto était vénéré par ses hommes et aucun amiral ne sera en mesure de reprendre le poste laissé vacant.

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Le dernier vol de Yamamoto

Mais que l’on ne pense pas que le pacifique sud soit la seule zone de combat de cette année 1943. Les japonais s’étaient, comme on s’en souvient, rendus maîtres des Aléoutiennes lors de la diversion de Midway.

Le 26 mars, une escadre américaine se heurte à une force adverse bien supérieure en nombre :
2 croiseurs lourds et 2 croiseurs légers engagent 1 croiseur lourd et un croiseur léger. Les américains se battent donc à 1 contre 2 et, à l’issue de plus de trois heures de combat acharné, voient la formation japonaise faire demi-tour : les japonais sont à court de munitions et quasiment à court de fuel .Une fois de plus, une force inférieure en nombre et ayant subi des dommages plus importants que la formation ennemie peut estimer avoir remporté une victoire importante : les troupes qui devaient rejoindre l’île d’Attu ne sont pas débarquées !

Petit à petit les troupes US prennent pied sur les Salomon et Bougainville, l’île principale de l’archipel, est prise le 1er Novembre. Une contre-attaque navale japonaise va se solder par un échec cuisant : ils perdent 1 croiseur et 1 destroyer et toutes leurs unités regagnent Rabaul sérieusement endommagées alors que les américains ne déplorent que des dégâts légers sur un croiseur.

Devant la menace que représente la base de Rabaul, 2 raids aériens sont lancés coup sur coup depuis les porte-avions Saratoga et Princeton, ne coulant aucune unité mais endommageant gravement 6 croiseurs lourds et sécurisant ainsi les positions de Bougainville.

En août le haut commandement américain décide de lancer l’offensive dans le pacifique central, visant les îles Marshall qui serviront ensuite de rampe de lancement pour attaquer les Mariannes et, plus directement, l’Empire japonais en lui-même.

Avant tout, il va falloir se débarrasser d’un autre point fort japonais : les îles Gilbert, archipel situé à 500 miles au Sud-est des Marshall. L’une de ces îles possède un terrain d’aviation (dont on a vu l’importance après la prise de Guadalcanal) et représente donc un danger réel : Tarawa.

L’assaut est prévu pour le 20 novembre.
La flotte va soutenir les troupes de débarquement et l’on va s’apercevoir que l’effort de guerre américain transforme le pays en une terrible machine de guerre.
Alors que nous avons vu que l’aéronavale américaine avait quasiment été anéantie et que seul l’Enterprise était encore à flot à l’issue de la bataille des îles Santa Cruz, les américains ont rassemblé une véritable armada au large de l’atoll de Betio Tarawa : 17 porte-avions, 12 cuirassés, 8 croiseurs lourds et 4 croiseurs légers, 66 destroyers.

Il faudra aux américains 3 jours de combats meurtriers pour s’emparer de l’île, faisant plus de 5.000 morts côté japonais pour seulement 17 prisonniers.

L’année qui s’achève voit donc la marine américaine définitivement prendre le dessus sur son homologue japonais mais l’Empire du soleil levant ne s’avoue pas vaincu. Ses derniers sursauts d’envergure vont se dérouler en 1944 lors des batailles des Mariannes et du golfe de Leyte.

Les japonais ont réuni en juin une puissante flotte qui va engager la flotte américaine qui couvre les débarquements de Saïpan. Si on s’en tient aux seuls chiffres, elle est impressionnante : 9 porte-avions (dont le flambant neuf Taiho), 5 cuirassés, 24 croiseurs, 28 destroyers et 24 sous-marins plus 680 avions (dont 250 basés à terre).
En face, l’armada américaine oppose 15 porte-avions, 7 cuirassés, 20 croiseurs, 67 destroyers et 22 sous-marins.

Le manque de coordination dans les attaques et la totale inexpérience des pilotes japonais, va transformer cette confrontation en cauchemar pour la force nippone. Un groupe de 27 chasseurs US engagea une escadrille de 35 Zero et les abattit tous, ne perdant qu’un seul appareil. C’est pour cette raison que la bataille des la mer des Philippines est restée célèbre sous le nom de « tir au dindon des Mariannes ».

Les retours des dernières vagues d’assaut américaines s’étant effectués de nuit, puisque durant jusqu’à 22h, l’amiral Spruance ordonna d’allumer entièrement les ponts des porte-avions, malgré le risque des sous-marins japonais. Il pensait ainsi faire économiser le carburant à ses pilotes qui avaient décollé à lalimite de leur rayon d’action pour attaquer les forces japonaises. La chance devait une fois de plus être au rendez-vous car aucune attaque ne fut à déplorer. Les aviateurs qui durent se poser furent de plus retrouvés dans les jours qui suivirent. Ainsi, la victoire américaine était écrasante : les japonais avaient perdu 3 porte-avions et près de la moitié des avions engagés. De plus, les porte-avions restant, vides d’appareils, ne serviraient que d’appât lors du prochain affrontement : le golfe de Leyte.

Ce dernier baroud d’honneur de la marine japonaise mériterait à lui seul une analyse d’une centaine de pages. Plusieurs livres ont d’ailleurs été écrits sur le sujet et nous allons tenter d’être aussi clair que possible.

Alors que les américains débarquent le 23 octobre sur l’île de Leyte, au centre des Philippines, la flotte japonaise fonce sur eux selon le plan Sho-Go (victoire)
L’idée est simple : les porte-avions japonais doivent attirer la flotte américaine le plus loin possible des troupes débarquées et de leur soutien afin que les escadres d’unités lourdes puissent leur infliger une défaite retentissante. Une fois encore, le plan japonais mise sur le bon vouloir des américains.

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Plan des Philippines

Alors que la 7ème flotte de l’amiral Kinkaid couvre le débarquement sur Leyte, la 3ème flotte de l’amiral Halsey protège de toute attaque japonaise. La puissance américaine est quasiment à son apogée, Halsey disposant de 4 groupes de porte-avions lourds et légers accompagnés de leurs escortes et de 6 cuirassés rapides alors que Kinkaid peut compter sur 3 groupes de porte-avions d'escorte + 1 groupe de bombardement.
Les deux détroits stratégiques, San Bernardino au Nord et Surigao au Sud, sont respectivement couverts par les unités lourdes d’Halsey et celles du groupe de bombardement de Kinkaid.
L’escadre japonaise du Sud (en fait les escadres de Nishimura et Shima qui doivent se rejoindre) est fermement attendue à l’entrée du détroit de Surigao et n’est donc pas un problème. Il n’en est pas de même en ce qui concerne les escadres d’Ozawa (loin au Nord) et Kurita (à l’Ouest).

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Kurita quitte Brunei en direction de Leyte
(on reconnaît les 2 géants Yamato et Musashi au centre)

Si Ozawa sert d’appât, Kurita représente une menace bien réelle : 5 cuirassées dont les deux géants de la classe Yamato, 10 croiseurs lourds, 2 croiseurs légers et 11 destroyers. Mais que vaut toute cette puissance sans la moindre couverture aérienne ? Les japonais comptent sur les bases de Manille pour protéger l’escadre et attaquer les porte-avions américains.

Lors de la nuit du 23 au 24, les navires de Kurita vont être attaqués par 2 sous-marins américains qui vont envoyer par le fond 2 croiseurs lourds en un troisième devra rebrousser chemin. Les forces de Kurita n’en restent pas moins imposantes mais il a perdu plus de la moitié du service des transmissions. Il poursuit néanmoins sa route et se trouve dans la mer de Sibuyan dans la mtinée du 24.
La journée sera marquée par l’attaque de l’aviation américaine sur les escadres de Nishimura et Kurita (essentiellement cette dernière) et celle, tout aussi acharnée, des japonais sur les porte-avions de la 3ème flotte.
Atteint par une torpille, le porte-avion s d’escorte Princeton devra être coulé en fin de journée malgré des efforts ininterrompus pour le sauver. Ce sera la seule perte côté allié.
Par contre, si l’on considère le nombre d’appareils à la disposition des américains, on est en droit de s’étonner du faible résultat : Nishimura ne perd aucune unité et Kurita voit le Musashi s’enfoncer dans les flots. Il aura fallu 19 torpilles et 17 bombes pour en venir à bout et sa DCA, aussi puissante était-elle, n’a en aucune façon remplacé une couverture aérienne digne de ce nom.
Ainsi, lorsque le soir tombe sur la journée du 24, Kurita, qui a reçu l’ordre de poursuivre sa route, et Nishimura sont à proximité des détroits qui vont les mener au golfe de Leyte où mouille la flotte de débarquement.

Le détroit de Surigao va voir le retour au premier plan des vétérans de Pearl Harbor : 5 des 6 cuirassés de l’escadre d’Oldendorf étaient les premières victimes des raids japonais. N’ayant subi que des dommages mineurs lors des attaques aériennes de la journée, Nishimura, contrairement aux ordres reçus, s’engage seul dans le détroit, sans attendre le soutien des croiseurs de l’escadre de Shima. Quoi qu’il en soit, le sort des navires japonais était scellé tant le passage était surprotégé.

Après avoir essuyé sans dommages une première attaque des vedettes lance-torpilles, l’escadre japonaise est désorganisée. Les destroyers américains entrent alors en action et deux attaques endommagent gravement les 2 cuirassés japonais puis laissent les croiseurs et cuirassés envoyer par le fond les dernières unités de l’escadre. Les croiseurs de Shima arrivent alors et sont aussitôt pris à parti, deux d’entre-eux entrant en collision. Shima ordonne alors la retraite et les destroyers américains leur donnent la chasse.

Le détroit de Surigao ne représente cette fois plus la moindre menace.

Restent maintenant les porte-avions d’Ozawa, loin au nord et le unités lourdes de Kurita. L’amiral Halsey, commandant la 3ème flotte, se fie alors aux rapports des aviateurs qui ont participé aux attaques de la veille en mer de Sibuyan. "1 cuirassé de 63.000 tonnes coulé, un autre a subi de grands dommages, 3 cuirassés brûlent, un autre a chaviré".
Se fiant à ses données, au demeurant bien trop optimistes, il décide de former un groupe de surveillance au large de détroit de San Bernardino pour protéger les porte-avions d’escorte de la 7ème flotte de Kinkaid, plus au Sud. Ce groupe comprendrait 4 cuirassés, 7 croiseurs et 18 destroyers, lui laissant encore une force plus que conséquente pour attaquerOzawa. Kinkaid est rassuré, sachant qu’il n’aurait eu aucune chance contre des cuirassés nippons.

C’est alors que, reconsidérant les rapports, Halsey annule la création de ce groupe, fonce vers le nord avec toutes ses forces … sans prévenir Kinkaid qu’il devra faire face seul !

A 7h, le Yamato ouvre le feu sur les faibles unités américaines. Kinkaid ne comprend pas, persuadé que le groupe de surveillance est toujours en poste. Il demande à ses porte-avions de se mettre sous le vent pour lancer leurs appareils et ordonne à Oldendorf d’accélérer le ravitaillement en fuel et en munitions. Il sait pertinemment qu’il ne peut pas fuir, ses navires ne filant que 16 nœuds alors que l’adversaire est deux fois plus rapide.

A 7h40 les destroyers foncent sur les japonais pour les attaquer à la torpille et subissent sans dévier le tir des cuirassés et croiseurs. Ils lancent à 8.000 mètres et touchent un croiseur lourd.

Le Johnston, touché le premier, restera à flots pendant 2 heures, encerclé par les navires japonais qui le criblent d'obus.... et répondant à leur tir!

Kinkaid lance alors des appels désespérés en espérant le retour des cuirassés rapides de la 3ème flotte.

Pour gagner du temps, les pilotes usent alors d’une ruse : ils simulent des attaques à la torpille

4 des 7 destroyers engagés dans l’attaque parviennent à s’en sortir mais en piteux état, 2 des porte-avions d’escorte ont sombré et les 4 autres sont gravement endommagés.

Alors que l’escadre semble condamnée, Kurita fait demi-tour ! Chez la américains, c’est à la fois la stupeur et la joie.

Sans parvenir à justifier entièrement la décision de Kurita, il faut savoir que l’amiral japonais pensait toujours en priorité à la vie de ses hommes. D’autre part, déjà ébranlé par l’attaque sous-marine dans le passage de Palawan, il avait vu le géant Musashi céder sous les coups de boutoir de l’aviation américaine et redoutait donc un retour des forces ennemies. Il est vrai qu’il pensait toujours que les unités d’Halsey montaient la garde au large de San Bernardino.

Mais la si puissante 3ème flotte fonçait droit sur le piège tendu par les porte-avions d’Ozawa.
De 8h à 15h, les aviateurs vont pouvoir attaquer les vétérans de la marine impériale sans rencontrer de vraie résistance. Ils couleront 4 porte-avions et un croiseur léger, signant ainsi la fin de l’aéronavale japonaise.

Quand Halsey, à contrecœur, finira par céder aux appels à l’aide de Kinkaid (relayés par Nimitz), il sera trop tard : l’escadre de Kurita aura déjà tranquillement franchi le détroit de San Bernardino. Les cuirassés rapides de la 3ème flotte, qui étaient sensés porter les coups les plus durs à leurs homologues japonais, n’avaient pas tiré le moindre coup de canon !!

Lorsque 6 mois plus tard, le Yamato appareillera pour que son artillerie puisse anéantir un maximum de navires américains, l’aviation embarquée ne lui laissera aucune chance : 386 appareils vont se succéder et le cuirassé géant, atteint de 12 torpilles et 18 bombes, va se volatiliser quand les soutes à munitions explosèrent : 2.498 hommes périrent avec le géant.
Le souffle de l’explosion fut tel que plusieurs avions américains en furent victimes et le champignon de fumée qui en résultat fut aperçu à plus de 2.000 km

Début août, un champignon d’une ère nouvelle allait achever un ennemi déjà vaincu depuis longtemps.

Cette fois j'ai fini.....
Redacteur Jean "Nimitz "Secardin
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