Torpilles dans le Pacifique

Durant la guerre du Pacifique, les deux camps eurent très souvent recours à une arme redoutable : la torpille. Celle-ci fut à l’origine de la perte de nombreux navires, tels que le Wasp, le Prince of Wales et le Repulse, ou encore le Yamato et le Musashi. Une étude comparative des modèles utilisés permet de comprendre leur rôle au combat.

- Le Japon fut en avance sur les Américains. La Marine japonaise utilisait en effet des torpilles extrêmement efficaces, surnommés « longues lances ». A l’étude depuis 1912, elles équipaient en 1938 tous les destroyers et croiseurs. Ils en possédaient d’ailleurs un stock supplémentaire, afin de recharger la moitié de leurs tubes. Ces armes avaient une circonférence de 610 mm, au lieu du 533 mm pour les autres marines ( et 550 mm pour les français). Propulsées par de l’oxygène liquide, elles portaient une charge explosive double de celle des torpilles américaines. Les « longues lances » avaient une portée de 20 000 mètres à 36 nœuds, mais elles pouvaient aller jusqu’à 49 nœuds, soit 90 km/h ( pour une portée de 10 000 mètres). Les Alliés en firent la cruelle expérience, notamment au début de la guerre. Durant la bataille de la mer de Java, deux croiseurs hollandais succombèrent à ces terribles engins.

- De leur côté, les Américains accusèrent un net retard. Au début du conflit, leurs torpilles souffrent de nombreux défauts : elles plongent plus profond que prévu, de plus les percuteurs magnétiques et au choc accusent de nombreux ratés. L’obsession du secret paralysa les essais et la circulation des infos. Ce n’est qu’à partir de la fin 1943 que ces problèmes commencèrent à être réglés, lorsque furent mises en service des torpilles électriques ( copiées d’ailleurs sur un modèle allemand).
Les destroyers utilisent le modèle Mk 15, armé de 227 kilos de TNT, et pouvant subir 3 réglages ( 13 000 mètres à 28 nœuds, 9 100 mètres à 34 nœuds, et 5 500 mètres à 46 nœuds). Les sous-marins sont armés du modèle Mk 14, jusqu’à son remplacement par le modèle électrique Mk 18. Quand aux avions, ils utilisent les Mk 13.
Deux exemples permettent de mieux saisir les problèmes rencontrés par les marins américains. Le 24 juillet 1943, le sous-marin USS Tinosa lance 15 torpilles sur un pétrolier japonais : 13 touchent mais seulement 2 explosent. Le navire ne coule pas et peut regagner Truk. Autre exemple, à la mi-1943, des avions-torpilleurs effectuent 125 lancements au cours d’un exercice. Au total, 36 torpilles ne se mirent pas en marche, 20 coulèrent, 20 eurent une trajectoire défectueuse et 18 ne suivirent pas l’immersion réglée. Seulement 31 donnèrent satisfaction ! C’est à la suite de ces nombreux fiascos que des torpilles efficaces furent mises au point. Cela permit aux sous-marins américains de couler la quasi-totalité de la flotte marchande nippone, et ainsi d’asphyxier le Japon.


Voilà, j’espère que ce message ne vous paraîtra pas trop technique. Si vous avez des questions ou des corrections à faire ( il m’arrive de faire des erreurs), et bien n’hésitez surtout pas !

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