Laurent Busseau, historien canadien, que l'on peut penser un peu plus au-dessus de la mêlée, et qui a travaillé sur cette même période et dans la même région s'interroge: "Quand les archives parlent… Faut-il réécrire l’histoire de la Libération en France ?" (2)
Le colloque fait référence au massacre de Bourg-Archambault dans la Vienne. En juillet 1944, 27 habitants du village (dont une jeune femme et son enfant de 5 ans) sont arrêtés et exécutés d'une balle dans la nuque. Un maquis noir comme dit Fabrice Grenard, des bandits ou des FTP? Localement l'affaire est tabou et la stèle commémorative aux victimes (déclarées "Morts pour la France") a été régulièrement, jusqu'à récemment, vandalisée. L'article de Laurent Busseau sur cette affaire montre une complexité très éloignée de l'interprétation basique de Fabrice Grenard.(3)
Les historiens locaux, qui n'appartiennent pas au sérail, ont souvent été accusés de n'avoir pas lu, ou ne pas savoir interpréter les Archives et de ne se fier qu'aux témoignages et histoires locales qui ont une part de subjectivité évidente. Pendant longtemps il a fallu se fier à la parole des universitaires et thésards, les seuls à obtenir des dérogations pour consulter les Archives sensibles. Il ne s'agit pas de jeter l'opprobre sur eux mais il n'empêche que leurs intéprétations des Archives a occulté certains aspects de l'Histoire.
N'y a t'il pas une part "d'idéologie officielle" ? Personnellement la lecture de certaines Archives m'ont fait réaliser que certains Historiens considérés comme des références incontestables, ont écrits des choses qui allaient bien au-delà de la seule subjectivité de l'interprétation des Archives, des documents et des témoignages.
(1) https://hsco-asso.fr/compte-rendu-collo ... region-r5/
(2) https://www.historien-sans-frontiere.co ... en-france/
(3) http://www.historien-sans-frontiere.com/2017/02/28/350/