Post Numéro: 87 de juin1944 16 Fév 2006, 08:07
Trois remarques au sujet de l'affaire Hess
1 - en premier lieu, la photo d'autopsie ne montre qu'une nuque portant une cicatrice. Aucun indice ne permet d'identifier le corps comme étant celui de Rudolf Hess. Autre élément curieux : il ne s'agit en aucun cas du corps d'un homme de 93 ans, le corps autopsié est beaucoup plus jeune, pas plus de 65 ans. j'observe aussi l'absence de cyanose sur le corps, ce qui signifie que l'autopsie, si c'est bien d'une autopsie qu'il s'agit, a été faite dans les quatre heures qui ont suivi sa mort mais guère plus. Il s'agit pour moi non pas d'une autopsie mais d'un examen de medecin légale post-mortem. La blessure est cicatrisée : en tout état de cause, ou elle est très antérieure à la mort et donc sans lien ou bien, elle a été pratiquée post mortem car aucune trace de sang n'est visible. En tout état de cause, il ne s'agit pas d'un suicide par pendaison, il n'y a aucune trace de cyanose autour de la gorge, or ce genre de traces apparait 30 minutes tout au plus après la mort. On n'a quand même pas autopsié Hess alors qu'il était en train de se pendre, que diable.
je me permets enfin de mettre un certain bémol sur le site où cette photo a été publiée, en voyant la référence en bas de page consacrée à David irving, dont les talents négationnistes sont uninamement reconnus.
2 - a qui profite le crime au moment des faits ? Je pense que quelques uns avaient tout intérêt à voir Hess partir très loin : Himmler, Goebbels et Bormann pour ne citer qu'eux. Le complot pouvait tout simplement venir du Reich intra muros. Je ne vois d'ailleurs pas très bien où les anglais voulaient en venir car rien ne permet d'affirmer qu'ils espéraient épingler hess avec ce stratagème, ce qui est d'autant plus plausible qu'il ne s'attendaient qu'à voir un porte serviette et non Hess. Observons enfin qu'à cette époque, Hess était déjà tombé en disgrâce et ne représentait plus un rouage essentiel de l'organigramme nazi.
3 - Pourquoi Hess aurait il été tué en 1987 et pas avant ? là, le mobile m'échappe un peu. Avancer que les Britanniques craignaient que certaines informations ne soient divulguées ne me semble pas crédible. En effet, la partie de la prison de Spandau ou Hess était détenu était gardée à tour de rôle par des militairs français, américains et anglais et je suis formel sur ce détail, puisque j'étais à Berlin à cette époque . Si des informations ultra secrètes devaient être conservées, la garde de hess n'aurait jamais été partagée.
Je ne suis pas contre la démarche de Allen car revisiter l'histoire amène souvent un éclairage supplémentaire, mais son argumentation me laisse un peu sur ma faim. J'aurais été plus intéressé par un livre-enquête sur la fuite d'Alois Bruner qui déjoue les filatures depuis 62 ans maintenant (si tant est qu'il soit encore en vie maintenant) .