Le 3 septembre 1944 au matin, à Jemappes (Belgique), sur la route nationale venant de France et reliant Valenciennes à Mons, un fort parti d'Allemands (+/-350) en retraite sont canardés par des résistants installés en embuscade sur un terril surplombant la route.
Les Allemands (mélange de troupes à pied de la Luftwaffe et quelques Osttruppen) ripostent et dispersent facilement les résistants.
Ayant subi malgré tout quelques pertes, les Allemands vont s'en prendre aux civils de l'avenue Demerbe (actuelle rue Richebé)).
Les portes des maisons sont défoncées, les habitants jetés dehors manu militari, leur mobilier saccagé à coups de crosses voire de grenades.
Hommes et femmes sont séparés en deux groupes rassemblés dans la rue.
Des avions alliés passent à basse altitude et créent un "moment de flottement" dont les femmes profitent pour s'égayer dans les rues environnantes.
Les hommes n'ont pas le même réflexe. Ils le paieront de leur vie.
Les Allemands ne poursuivent pas les fuyardes. Faute de temps ? Faute d'envie de s'aventurer dans un réseau de rues qu'ils ne connaissent pas et où peuvent roder des groupes de résistants armés ?
Les hommes sont fouillés, dépouillés de leurs papiers d'identité et de leur argent.
Ils sont emmenés au fond de la rue, alignés le long du mur des laminoirs.
Un blindé mitraille alors les suppliciés.
Ne se relèveront pas :
Emile FAGNIART ;
René MAIRESSE ;
Frans SPLINGARD ;
Hector QUINTIN ;
Edouard SIRAULT ;
Joseph BECK ;
Gaston HOYOUX.
Extrait de : "Les crimes de guerre commis lors de la libération du territoire national - Septembre 1944 - Région de Mons" ; Commission des Crimes de guerre, Ministère de la Justice, Royaume de Belgique.