Dog Red a écrit:HITLER comme ses généraux me semblent tout pétris de logique clausewitzienne... ...et c'est bien normal ! On n'échappe pas à un siècle de pensée prussienne pour les derniers, on n'admire pas Frédéric le Grand pour rien pour le premier. Toute la pensée allemande du Blitzkrieg me semble par ailleurs aller dans ce sens. L'obtention de victoires décisives successives peu couteuses en temps et en moyens permettant de signer la paix du prince. Rien de neuf. La guerre est la poursuite de la politique (restauration de la puissance allemande et établissement d'un Lebensraum à l'Est) par d'autres moyens.
C'est cette vision classique, et européenne, de la guerre qu'ont les Allemands. C'est cet état d'esprit qui leur laisse croire en l'illusion d'une paix séparée possible avec les occidentaux contre le communisme.
Merci de la remarque, et je crois que ça touche un point fort profond. La logique nazie n'est pas la recherche d'une "paix du prince", d'un nouvel équilibre en des puissances qui, de toutes les façons, continueront d'exister. Et cela se distingue de la vision précédente d'une guerre "à buts limités". Je pense à la Pologne ou à l'URSS, où l'état d'esprit des dirigeants allemands découle de leur vision raciale (y compris dans le raisonnement "nous ne faisons que nous défendre contre une menace visant notre sang") et nullement dans la recherche d'un équilibre qui laisserait quelque chose au parti défait. On n'entend jamais, par exemple, "avoir une paix comme celle du traité de Brest-Litovsk de 1918 nous suffirait" - alors que ce traité était punitif.
Cette même logique se traduit aussi dans l'exploitation forcenée des territoires conquis ou dans la mainmise sur toute la main d'oeuvre disponible, y compris à l'ouest. Le seul facteur limitant semble être le risque, à tout piller trop vite, de ne pas parvenir à piller autant qu'en y allant pas à pas.
On peut d'ailleurs trouver des antécédents à cette démarche dans les aventures coloniales des allemands, car, comme tu le suggères, il y a aussi des continuités.