J'avais indiqué cette sale histoire sur un forum des Troupes De Marine
1ER DÉCEMBRE 1944 : La France libre massacre les tirailleurs sénégalais à Thiaroye :
En novembre 1944, des tirailleurs africains démobilisés, certains libérés des camps de prisonniers allemands, débarquent à Dakar et sont rassemblés au camp de Thiaroye à quelques kilomètres de la capitale. Mais ils attendent de recevoir les arriérés de leur solde et de pouvoir échanger les Mark allemands touchés pendant la captivité. En France, malgré leurs réclamations, on le leur avait refusé sous divers prétextes, et on leur avait promis que tout se ferait au Sénégal. Ne voyant rien venir, les tirailleurs manifestent dans le camp et obligent un gradé à signer une déclaration promettant de leur payer leur solde. Le général est relaché et l’agitation se calme. La nuit suivante, le 1er décembre 1944, l’armée française bombarde et mitraille le camp faisant plus de cent morts parmi les anciens soldats. Les survivants et blessés sont jetés en prison, certains seront jugés et emprisonnés pour sédition. En France personne - mis à part Sedar Senghor et Lamine Gueye ne dénoncera ce massacre des « compagnons de la Libération ».
voici la réponse du Secrétaire Général du Comité National des Traditions des Troupes de Marine qui éclaire d'un jour nouveau cette affaire lamentable.
A vous de juger :
Dans la rubrique "Les soldats noirs dans les guerres françaises",
"Pierre" fait état de la mutinerie de Thiaroye (Sénégal) le 1er décembre
1944. Il n'est pas question de nier les faits mais de les replacer dans
leur contexte et de les ramener à leur juste échelle. Les tirailleurs en
question revenaient de captivité où certains d'entre eux avaient été
contaminés par la propagande allemande et peut-être aussi par certaines
marraines de guerre. Leur contigent (1 300 gradés et tirailleurs ) avait
séjourné longuement en métropole réparti entre Versailles, La Flèche et
Rennes où ils avaient été livrés à eux-mêmes et mal informés par les
services administratifs. Sous-encadrés par des personnels de réserve
qui ignoraient tout de leur psychologie, ils avaient créé des incidents
à bord du bâtiment britannique sur lequel ils avaient embarqué à Morlaix
pour rejoindre Dakar où leur débarquement n'avait donné lieu à aucun
incident. Transférés à Thiaroye, du 21 novembre au 1er décembre, arguant
de promesses invérifiables qui leur auraient été faites, et encadrés par
des meneurs qui exercaient une réelle autorité sur eux, ils réclamaient
des primes de plus en plus élevées tout en manifestant leur mépris pour
la France et ses représentants sur le terrain. Le commandant de la
région Sénégal-Mauritanie est lui-même personnellement menacé. Le drame
se situe le 1er décembre. Certains des mutins étant armés, ils manquent
de peu de s'emparer d'un half-track, exercent des voies de fait sur des
officiers et des coups de feu sont tirés. Les forces de l'ordre doivent
donc faire face à une mutinerie armée. Et c'est à ce moment seulement
que leur sont distribuées les munitions alors qu'au départ personne
n'avait de cartouche dans son fusil, Les sommations sont faites et une
salve est tirée en l'air. Elle n'a d'autre résultat que de provoquer les
lazzis des rebelles et quelques coups de feu de leur part. La procédure
des sommations est reprise et le feu ouvert. Le bilan est lourd 24 tués,
11 morts des suites de leurs blessures et 35 blessés auprès desquels
s'activent aussitôt les infirmiers. Côté forces de l'ordre, 4 blessés :
1 tirailleur et trois officiers. 48 meneurs sont arrêtés et conduits à
la prison de Dakar. 34 passeront en jugement. 9 écoperont de la plus
forte peine: 5 à 10 ans et 25 de 1 à 5 ans de détention mais toutes
seront sensiblement réduites, 9 n'accomplissant que le cinquième de
leur emprisonnement.
Que cela ne soit pas flatteur pour notre pays, c'est certain et l'on ne
peut que regretter qu'en dépit des urgences du moment (novembre 1944)
ces malheureux tirailleurs n'aient pas pu être accueillis à leur retour
de captivité par des cadres qui les connaissaient et rétablis
normalement dans leurs droits. Tous les anciens savent à quel point ils
sont sensibles aux inégalités. Rappelons-nous aussi que sans parler de
ceux qui servaient au sein de la 1re Armée, d'autres Africains souvent
livrés à eux-mêmes s'étaient distingués dans la Résistance.
Cordialement à vous.
Colonel (er) Jean Parisot.
Secrétaire Général du Comité National des Traditions des Troupes de Marine
Dont acte !!