La fin de la RSI
Posté: 19 Nov 2017, 16:05
LA FIN DE LA R.S.I.
Alexandre SANGUEDOLCE
En avril 1945, alors que la guerre touche à sa fin, les Allemands demeurent toujours retranchés en Italie septentrionale derrière la ligne dite Gothique mais qui s'appelle Grüne Line II (ligne Verte II) ou Appeninenstellung. Le Heeresgruppe C du Feldmarschall Kesselring, avec quelques divisions de l'ENR (Esercito Nazionale Repubblicano, l'armée de la République Sociale Italienne) est toujours opérationnel et reste en mesure d'affronter le 15th Army Group du général Mark Clark.
(les positions des belligérants sont indiquées sur la carte).
OPERATION SUNRISE (ou Crossword).
Le 8 mars 1945, le SS-Obergruppenführer Karl Wolff, Hochster SS und Polizei-Führer in Italien (chef suprême des SS et de la police en Italie), accompagné du SS- Standartenführer Eugen Dollmann, représentant d'Himmler en Italie, du SS-Hauptsturmführer Zimmer et de l’industriel italien baron Luigi Parilli rencontrent Allen Dulles, le chef de l'OSS à Zurich. Des sondages avaient été réalisés précédemment par Dollmann.Wolff affirme pouvoir persuader le Feldmarschall Albert Kesselring à mettre fin aux combats en Italie du Nord. Pour montrer sa bonne foi, il a fait sortir de prison Ferruccio Parri, un antifasciste et échangé (pour ne pas attirer les soupçons) contre un général allemand. Il assure également arrêter toute opération militaire contre les partisans italiens et faciliter le passage de la frontière suisse aux Juifs. En contrepartie, il demande à ce que les troupes allemandes puissent se rapatrier aux travers des cols alpins autrichiens.
Averell Arriman, ambassadeur US à Moscou, informe Molotov, le ministre des Affaires Étrangères de Staline des tractations et propose qu'un officiel soviétique soit présent pour participer à ces entretiens secrets.
Le 19 mars, Dulles rencontre à nouveau Wolff à Ascona en Suisse, près de la frontière italienne. Pour Wolff , convaincre le général Heinrich von Viegtinghof, qui a remplacé Kesselring à la tête du Heeresgruppe C, ne sera pas aisé (le Feldmarschall a été victime d'un accident de voiture avant d'être nommé à la tête de l'OB West). Pour lui, le projet de réduit alpin (Alpenstellung)ne servira qu'à prolonger la guerre inutilement.
Roosevelt a mis Staline au courant des tractations secrètes, qui est irrité que celles-ci se passent sur les dos de l'URSS. Il appréhende qu'une paix séparée en Italie puisse permettre aux Allemands de reporter des troupes sur le front de l'Est.
Le 6 avril, Wolff ordonne aux commandants des unités stationnées en Italie de ne commettre aucune destruction contre l'appareil industriel italien, comme il avait été conclu avec les Alliés. Himmler exigeant son retour afin d’éclaircir la situation, Wolff retarde son voyage à Berlin mais se décide finalement à entreprendre dans le voyage le 19 avril dans la capitale du Reich où les Russes sont arrivés à la périphérie. Mais le 21, Sunrise est annulée sous la pression soviétique, Staline craignant que les troupes stationnées en Italie puisse être envoyées contre l'Armée Rouge. Revenu de Berlin, Wolff repart pour Lucerne le 24 avril, averti que les pourparlers sont interrompus, il retourne à son QG de Fasano. Devant accélération de la situation, Wolff prend contact avec la CLN (Comité de Libération National) local de Cernobbio pour négocier la reddition allemande. Envoyé à Lugano, un représentant de Dulles lui apprend que les négociations de Sunrise peuvent reprendre, les Alliés craignant l'annexion de Trieste par les troupes de Tito et d'être mis sur le fait accompli. Deux plénipotentiaires allemands sont envoyés à Caserte pour y signer l'acte de reddition le 29 avril à 14h00.
Kesselring, ayant repris son poste de commandant du Heeresgruppe C, s'oppose à toute reddition. Wolff, craignant d'être arrêté, se retranche à Bolzano le 1er mai, avec ses SS et sept chars Tigre. Il destitue le général Schulz et le fait remplacer par son prédécesseur, le général von Vietinghoff, favorable à la reddition. Ayant appris la mort d'Hitler le jour même à 23 heures, Kesselring se résout à capituler finalement.
Alexandre SANGUEDOLCE
En avril 1945, alors que la guerre touche à sa fin, les Allemands demeurent toujours retranchés en Italie septentrionale derrière la ligne dite Gothique mais qui s'appelle Grüne Line II (ligne Verte II) ou Appeninenstellung. Le Heeresgruppe C du Feldmarschall Kesselring, avec quelques divisions de l'ENR (Esercito Nazionale Repubblicano, l'armée de la République Sociale Italienne) est toujours opérationnel et reste en mesure d'affronter le 15th Army Group du général Mark Clark.
(les positions des belligérants sont indiquées sur la carte).
OPERATION SUNRISE (ou Crossword).
Le 8 mars 1945, le SS-Obergruppenführer Karl Wolff, Hochster SS und Polizei-Führer in Italien (chef suprême des SS et de la police en Italie), accompagné du SS- Standartenführer Eugen Dollmann, représentant d'Himmler en Italie, du SS-Hauptsturmführer Zimmer et de l’industriel italien baron Luigi Parilli rencontrent Allen Dulles, le chef de l'OSS à Zurich. Des sondages avaient été réalisés précédemment par Dollmann.Wolff affirme pouvoir persuader le Feldmarschall Albert Kesselring à mettre fin aux combats en Italie du Nord. Pour montrer sa bonne foi, il a fait sortir de prison Ferruccio Parri, un antifasciste et échangé (pour ne pas attirer les soupçons) contre un général allemand. Il assure également arrêter toute opération militaire contre les partisans italiens et faciliter le passage de la frontière suisse aux Juifs. En contrepartie, il demande à ce que les troupes allemandes puissent se rapatrier aux travers des cols alpins autrichiens.
Averell Arriman, ambassadeur US à Moscou, informe Molotov, le ministre des Affaires Étrangères de Staline des tractations et propose qu'un officiel soviétique soit présent pour participer à ces entretiens secrets.
Le 19 mars, Dulles rencontre à nouveau Wolff à Ascona en Suisse, près de la frontière italienne. Pour Wolff , convaincre le général Heinrich von Viegtinghof, qui a remplacé Kesselring à la tête du Heeresgruppe C, ne sera pas aisé (le Feldmarschall a été victime d'un accident de voiture avant d'être nommé à la tête de l'OB West). Pour lui, le projet de réduit alpin (Alpenstellung)ne servira qu'à prolonger la guerre inutilement.
Roosevelt a mis Staline au courant des tractations secrètes, qui est irrité que celles-ci se passent sur les dos de l'URSS. Il appréhende qu'une paix séparée en Italie puisse permettre aux Allemands de reporter des troupes sur le front de l'Est.
Le 6 avril, Wolff ordonne aux commandants des unités stationnées en Italie de ne commettre aucune destruction contre l'appareil industriel italien, comme il avait été conclu avec les Alliés. Himmler exigeant son retour afin d’éclaircir la situation, Wolff retarde son voyage à Berlin mais se décide finalement à entreprendre dans le voyage le 19 avril dans la capitale du Reich où les Russes sont arrivés à la périphérie. Mais le 21, Sunrise est annulée sous la pression soviétique, Staline craignant que les troupes stationnées en Italie puisse être envoyées contre l'Armée Rouge. Revenu de Berlin, Wolff repart pour Lucerne le 24 avril, averti que les pourparlers sont interrompus, il retourne à son QG de Fasano. Devant accélération de la situation, Wolff prend contact avec la CLN (Comité de Libération National) local de Cernobbio pour négocier la reddition allemande. Envoyé à Lugano, un représentant de Dulles lui apprend que les négociations de Sunrise peuvent reprendre, les Alliés craignant l'annexion de Trieste par les troupes de Tito et d'être mis sur le fait accompli. Deux plénipotentiaires allemands sont envoyés à Caserte pour y signer l'acte de reddition le 29 avril à 14h00.
Kesselring, ayant repris son poste de commandant du Heeresgruppe C, s'oppose à toute reddition. Wolff, craignant d'être arrêté, se retranche à Bolzano le 1er mai, avec ses SS et sept chars Tigre. Il destitue le général Schulz et le fait remplacer par son prédécesseur, le général von Vietinghoff, favorable à la reddition. Ayant appris la mort d'Hitler le jour même à 23 heures, Kesselring se résout à capituler finalement.