Forum Le Monde en Guerre

Jomaxi a écrit:Il y a une différence de taille entre les 2 photos : sur celle de 1944 on remarque une surélévation du terrain sur le fond du paysage qui ne se trouve pas sur la photo de 2015. Ce genre de relief ne peut pas disparaître facilement.

C'est lié à la hauteur de la prise de vue. Lorsqu'on se déplace le long de la route, on aperçoit par moment ces reliefs entre les arbres.

J'ai l'impression que la route est légèrement montante et que les prisonniers marchent dans le sens de la montée. Or sur la photo 2015 point de pente. C'est pas le bon endroit.

La route Abbeville - Picquigny par Michelin :
http://www.viamichelin.fr/web/Itinerair ... &corridor=

C'est à partir de Liercourt que la voie de chemin de fer est parallèle à la route jusqu'à Picquigny mais il y a beaucoup de plans d'eau parce que nous nous situons dans la vallée de la Somme et de son canal (par endroit). Cela exclu, pour moi, la photo de 1944 car son relief surélevé est incompatible avec la vallée d'un fleuve.

La vallée de la Somme n'est pas si large que ça.
Sur Google earth, on voit clairement les hauteurs, au-delà de la vallée.
Les vues Google earth sont prises tout juste à hauteur d'homme. Donc, sur une vue prise à environ trois mètres comme celle de 1944, les hauteurs sont encore plus visibles.

Il nous faudrait le journal de marche du photographe Jim Maphan pour recentrer les recherches.

Jomaxi a écrit:J'ai l'impression que la route est légèrement montante et que les prisonniers marchent dans le sens de la montée. Or sur la photo 2015 point de pente. C'est pas le bon endroit.

Attention à la parallaxe entre les 2 prises de vue. Une "impression" de pente peut être donnée à une route plane. Le point de vue est très élevé, photo prise debout à l'arrière d'un camion par exemple, ou sur le capot de la jeep du photographe (les reporters se déplaçant généralement par groupes de 2, 3 ou 4 et en jeep) ou tout autre promontoire de circonstance.

Vous avez raison Daniel l'oeil peut être trompé par la perspective. C'est pour cela que je donne mon point de vue pour que celui-ci soit infirmé ou confirmé par d'autres personnes. Ainsi nous éliminons les mauvaises pistes pour rechercher la bonne route !

Bonjour,

schmol80 a écrit:Je viens de faire la route Abbeville - Picquigny (rive gauche de la Somme).
Seul un tronçon de 300m rassemble les caractéristiques de terrain de la photo de Septembre 1944 à la sortie de St Pierre à Gouy vers Crouy St Pierre !
Pour l'instant c'est le lieu le plus probable ...

A l'endroit indiqué par Manu, en tenant compte de la date de la photo et de la direction d'où vient la colonne, il ne peut s'agir que de
soldats retardataires qui n'ont pas pu traverser la Somme avec leur division (le matin du 1ier septembre, tous les ponts entre Abbeville et Amiens
sont détruits, il me semble) . Au vu du nombre de divisions Allemandes qui passent la Somme dans ce secteur ( parties de la 245.ID à Pont-Remy,
711.ID à Pont-Remy, 346.ID et attachements à Longpré,(Hangest),Picquigny, 331. ID et attachements à Picquigny) il me paraît difficile d'attribuer ces prisonniers à l'une ou l'autre
division . Même si la 346.ID semble être la plus plausible, Pont-Remy se trouvant en secteur Canadien, Picquigny étant plus à l'est .
La présence de Mapham dans les environs immédiat est prouvé, puisqu'il prend des photos d'une rampe de lancement V1 à Belloy-sur-Somme
(sans indication de date) .
Si Didier Lodieu indique ces prisonniers appartenant très précisément à la 346.ID, il se peut qu'il détient d'autres informations plus explicites .
Il faudrait peut-être le contacter par mail ou par MP (il me semble qu'il est déjà intervenu sur ce forum, au moins pour la présentation d'un de
ses livres)

Roger

C'est fait
Sa légende au sujet de cette photo : il pense que des éléments de la 346 figurent parmi cette colonne
Il n'a pas plus d'info que cela !

schmol80 a écrit:Je précise : cette photo date du 1er Septembre 1944 sur une route non identifiée au sud d'Abbeville...

Abbeville est libérée le 3 septembre 1944 à 12h00 (Général Maczek). Or la légende de la photo indique le 1 septembre. Donc il n'est pas possible que ces prisonniers sont ceux capturés sur Abbeville.

Par contre Maczek indique dans son livre "Avec mes blindés", Presses de la cité, 1967, p 241 et 243.

"Quelques cours d'eau, plus ou moins importants, coupent notre ligne de marche en direction du nord-est. Je suggère au commandant du corps canadien de dévier légèrement de notre axe vers le sud(est afin d'éviter les obstacles et de profiter des passages des rivières moins profondes et moins larges. Il accepte mon idée, mais l'applique aux Canadiens. Nous, nous devons avancer sur l'axe Abbeville-Yprès.
Une fois de plus nous suivons les panneaux de signalisation portant l'inscription : "Polish priority", priorité aux Polonais, pour traverser les lignes de communication des divisions canadiennes qui nous précèdent.
Nous rattrapons notre retard rapidement, et nous voilà aux premières lignes.
[...]
Conformément à la tradition, le premier jour des combats - et c'est symboliquement le 1er septembre 1944, donc le 5è anniversaire de l'agression allemande contre la Pologne - s'inscrit glorieusement pour le 10è régiment de chasseurs à cheval. Après une poursuite de soixante kilomètres les chasseurs, renforcés par un escadron de dragons, un groupe antichar et des sapeurs, surprennent la défense allemande sur la Bresle près de Blangy, s'emparent du matériel ennemi, du pont sur la rivière et font plus de 200 prisonniers."
[...]
La prise d'Abbeville [le 3/09/1944] présente cet avantage que nous pouvons enfin progresser simultanément sur deux axes parallèles. Jusqu'à présent l'absence de ponts et de passage sur les cours d'eau nous contraignait à avancer en une seule colonne. Ayant intercepté un ordre du LXXXVIe Corps allemand, nous apprenons que les troupes ennemis, prises de court par la rapidité de la poursuite alliée, ne peuvent plus se replier vers l'est. Les Allemands décident de se diriger vers le nord-est, de concentrer trois divisions, les 331e, 346e et 711e, sur les plages de Dunkerque et de laisser sur notre axe des groupes de combat, organisé "ad hoc", placés le long des cours d'eau et ayant pour mission de retarder notre avance."

Soit c'est une erreur sur la légende de la photo.
Soit les soldats correspondent plus à ceux capturés sur Blangy (76) le 1 septembre et longeant l'axe routier et ferroviaire Abancourt-Le Tréport.