Je viens de récupérer auprès de ma famille des journaux hebdomadaires "AVIATION FRANCAISE" datant pour deux exemplaires d'avril 1945. Dans le numéro 11 du 18 avril 1945, le général Bouscat commandant les forces aériennes françaises justifie le bombardement de Royan. Cet article pris à "chaud" quelques jours après l'opération décrit le bombardement vu par le général depuis une Forteresse. On ressent de la joie dans les propos du général pour l'action bien menée, il ne devait pas encore connaitre les dégâts causés à la population de Royan. Il précise les actions menés par l'aviation française. Je vous laisse une copie de l'article recopié. Je suis en train de scanner les pages pour vous monter les originaux.
ROYAN VICTOIRE DE L'AVIATION !
Déclaration du général BOUSCAT commandant les forces aériennes françaises
Nous avons pu joindre le général BOUSCAT alors qu'il rentrait à Paris, lundi matin, venant du front de l'Atlantique, où il avait participé, à bord d'une forteresse volante, au pilonnage de Royan.
On sait déjà que 1200 forteresses et libérators ont participé dans la seule journée de dimanche, à cette opération qui permit aux troupes des F.F.O commandés par le général de Larminat, d'entrer sans coup férir dans la ville intenable.
_ C'est une illustration typique du rôle de l'aviation stratégique dans la préparation des opérations, nous dit le général. Les forces aériennes alliées qui nous ont prété leur concours, les forces aériennes françaises qui ont effectuées plus de 3000 sorties ont en réalité épargnés des vies françaises. Car l'assaut de l'infanterie et même des blindés contre les casemates du Mur de l'Atlantique aurait été extrêment couteux.... pour des résultats sans doute problématiques !
_ » J'étais, nous dit le général, dans une forteresse. Nous avons bombardé de 2000 mètres environ. Au début, il y a eu une forte réaction de la flack, notamment par des projectiles fusées. Mais les batteries allemandes ont été réduites aussi bien par le pilonnage des « lourds » que par les remarquables bombardements en piqués des « A24 », des « Dewoitine » et des « JU 88 » français. Toute l'aviation française de l'atlantique a participé à l'attaque. Nos petits « Morane 500 » se promenait avec un tranquille courage au milieu de cet enfer pour régler les tirs de l'artillerie à terre...
_ C'était véritablement une vision dantesque ! Les alliés expérimentait de nouvelles bombes incendiaires... La terre , le sol flambaient ! Tout grillait après le passage des « Forteresses », les points de résistance, un à un , ont été réduits par nos « Dewoitine », opérant à basse altitudes en chasseurs bombardiers.
_Sans doute , toute les armes ont coopéré à la prise de cet ilot ennemi qui va permettre de rendre son activité au port de Bordeaux. Mais il faut dire que l'aviation a joué un rôle déterminant et que sans elle les opérations auraient été extrêmement couteuse en vie humaine et en matériel. »
_ « Mais la population civile ?
_ Elle avait été concentrée dans une zone neutralisée, dans une forêt, que le haut commandement avait formellement interdit de survoler, même pendant les manoeuvres de dégagement. La consigne fut respectée et il n'y a eu t sans doute pas de pertes parmi la population déjà si éprouvée de Royan.
_Les troupes terrestres n'eurent en suite aucune peine à pénétrer dans la ville, qui n'était qu'un infernal amas de pierres calcinées et de ferrailles tordues. L'aviation avait terminée son rôle »
Article paru dans « AVIATION FRANCAISE « du 18 avril 1945