Re: Gouesnou : crimes de guerre du 7 août 1944.
Posté: 07 Aoû 2015, 09:10
pili a écrit:C'est curieux tout de même ces massacres quand on sait que tout est fini. Que l'on tue des militaires; soit ! Mais des civils ? Il serait plutôt de bon ton de se montrer magnanime afin de passer devant les vainqueurs dans de bonnes conditions. Avoir des témoignages favorables.
En 1940, un soldat allemand (ivre ?) tua la bonne et viola la fille du poète St Pol Roux, dans le "manoir" de Camaret (où se rendit Jean Moulin, sous-préfet à Chateaulin). On a dit que ce soldat fut fusillé.
La grand-mère d'une copine fut fusillée par deux soldats ivres dans la cour de la ferme; au moment de l'arrivée des US dans la périphérie brestoise. Ils voulaient du beurre; elle ne voulait pas en donner !
Il y a l'effet d'entrainement dans toutes ces horreurs. Un fruit pourri contamine la corbeille.
Pour info, l'ordonnance Speerrle, février 44, réglemente clairement ces massacres, en résumé:
Ordonnance concernant la lutte contre les terroristes
1) - Il faut riposter de suite avec les armes à feu; s'il arrive que soient frappés des innocents, le fait est regrettable mais il n'est imputable qu'aux terroristes.
2) - Cerner immédiatement le lieu de l'attentat et contrôler tous les civils se trouvant dans les parages sans distinction de personne ni de rang.
3) - Incendier immédiatement les maisons d'où sont partis les coups de feu. Ce n'est qu'après l'exécution de ces mesures ou de mesures semblables immédiates qu'un rapport sera transmis au commandement militaire et au SD lesquels doivent continuer l'affaire avec la même sévérité.
4) - L'esprit de décision et la rapidité avec lesquels agira le chef de corps sont de toute première importance. S'il agit avec mollesse et indécision, il sera puni très sévèrement parce qu'il aura mis en danger la sécurité des troupes placées sous ses ordres ainsi que le respect dû à l'armée du Reich.
5) - En raison de la situation actuelle, une sévérité excessive dans les mesures prises ne pourra entraîner aucune sanction.