Post Numéro: 7 de PORTIER David 17 Nov 2009, 22:43
Bonsoir,
Je me permets d'intervenir sur ce sujet et je remercie Michel D de rappeler l'action des hommes du 3e SAS en Saône-et-Loire.
Juste quelques remarques:
- D'après mes informations, ce sont de Roquebrune et Jarrot qui ont décidé de cette opération. Le capitaine Boissonnas commandait alors la 1re compagnie FFI de Nanton du maquis de Corlay.
- Dans la nuit du 3 septembre, des convois ennemis s'installent pour passer la nuit. L'Etat-major est informé mais décide malgré tout de monter l'opération. Pourtant, dans la soirée, les maquisards doivent quitter Laives sous la pression ennemie et les patriotes devront donc s'élancer de plus loin.
- Le guide FFI qui se trouve à bord de la jeep de Roquebrune est André Rivot, originaire de Sennecey. Dès le premier virage en entrant dans Sennecey, celui-ci glisse du capot et tombe de la jeep. Le peloton poursuit sa route sans s'arrêter.
- D'après mes informations, les 4 jeeps font un premier passage sans problème mais au lieu de traverser le bourg, l'itinéraire est bloqué et elles doivent faire demi-tour. D'après le témoignage d'Alexis Beaude, membre d'équipage de la jeep Tramoni, ce n'est qu'au retour que les pertes commencent avec la destructions des jeeps de Roquebrune (lieutenant Guy de Combaud Roquebrune - S/LT J. Magdelaine - JP Pache - Ch Seither) et Benhamou (Adjt/C J. Benhamou - Sgt G. Djian - L. Djian - FFI F. Nectoux) puis la mort de Barkatz et Lombardi, détachés du stick Zermati et du sous-lieutenant Pierre Aubert-Stribi, jeep détruite par le tir d'un canon AC.
Seuls le sergent-chef J. Tramoni, A. Beaude et P. Bailleux parviennent à s'échapper.
Dans le même temps, le capitaine Boissonnas, le stick Zermati et les maquisards tentent de traverser Laives sous le feu ennemi. Ils progressent difficilement et Christian Boissonnas est abattu par le tir d'un sniper alors qu'il observe le secteur à la jumelle.
Il est important de noter que Christian Boissonnas, oublié, est le véritable héros du combat de Sennecey-le-Grand.
Né le 8 avril 1911, il était parvenu à rejoindre la Grande-Bretagne par l’Espagne en décembre 1940. Intégré à la 1re CIA du capitaine Bergé, il avait été grièvement brûlé en juillet 1941 dans un accident d’avion et avait dû subir plus de dix huit mois d’hospitalisation avant de retrouver les parachutistes à Camberley. Il est alors adjoint de Bourgoin à l'Etat-major du 4e SAS. Blessé au cours d’un saut d’entraînement courant 1944, il n’avait pu participer aux opérations avec le 4e SAS mais était parvenu à intégrer le 3e SAS pour partir en mission car il tenait à combattre.
Pour le reste, ce combat de Sennecey était loin d'être une charge héroïque et loin de l'idée du combat SAS. Il aurait été plus utile de monter des embuscades au nord du village sur la Nationale. Il ne faut pas oublier de mentionner que cette attaque a décidé les Allemands à prendre des otages qui ont ensuite été fusillés.
David