Post Numéro: 2 de Tom 13 Avr 2008, 15:05
Dans un domaine qui m'intéresse, à savoir les troupes alpines, je me permets de citer Jean Mabire,
La bataille des Alpes 1944-1945, Presses de la Cité, 1986 [livre qui retrace la campagne de haute Maurienne de la 7e demi-brigade de chasseurs alpins où se trouvait mon père :
http://alain.cerri.free.fr/index21.html] pages 16 et 17 :
L'équipement des bataillons destinés à monter en ligne en Maurienne dans les premiers jours de novembre 1944 a posé de graves problèmes à l'intendance.
Seules les unités faisant partie de la 1ère armée française du général de Lattre bénéficient du matériel américain.
Les autres, et notamment celles du front des Alpes, doivent "se débrouiller". Aussi les hommes seront-ils particulièrement mal lotis alors qu'on va leur demander de faire la guerre en haute montagne en plein hiver !
Certains touchent des équipements qui datent de la guerre de 14-18 ! [...].
Certains vont toucher des tenues bleues de coupe récente [comme mon père : voir photo sur ma page].
- Mais ce sont des uniformes de miliciens !
En réalité, il s'agit de tenues de chasseurs alpins de l'armée d'armistice, modèle 1941, dont une partie des stocks, il est vrai, a été ensuite récupérée [...] pour habiller les francs-gardes de la Milice française.
La plupart des maquisards, qui s'engagent désormais pour la durée de la guerre [plus trois mois], perçoivent des équipements hétéroclites, en général des pantalons "de golf" couleur "moutarde", des chandails bleu marine ou kaki à petits collets, des blousons vert bouteille des Chantiers de la Jeunesse. [...] d'autres exhibent des blousons beige clair américains...
Les chaussures [...] sont les brodequins de l'époque à la semelle cloutée et à l'empeigne en veau retourné.
Pour se protéger du froid [surtout des intempéries], des capotes ou des pèlerines de chasseurs à capuchon sont distribuées. La partie la plus appréciée de la tenue reste la fameuse "tarte" [grand béret] qui garantit du froid. Par un hasard inexplicable, il n'y a, en général, que des grandes tailles [...].
[...] certaines unités apparaissent correctement habillées, du casque "Adrian" aux guêtres de montagne lacées sur le côté en passant par la capote aux pans relevés [tenue typique de la campagne 1939-1940].
L'armement reste souvent celui qu'on traîne depuis le maquis [...].
En fait, il me semble que l'on s'est efforcé, dans la mesure du possible, de doter les combattants d'armes françaises : les pistolets-mitrailleurs anglais Sten, efficaces, mais peu sûrs, ont été remplacés par des P.-M. français MAS 38 originaux, mais au calibre insuffisant et très sensibles au froid ; les fusils anglais Enfield, parachutés en petit nombre, ont été complétés par des fusils français récents MAS 36, mais aussi par de vieux "Lebel" (en fait, des 07-15, 16 ou mousquetons). En outre, si l'on voit des carabines américaines M1, l'on rencontre encore des Mauser allemands !
Quant aux fusils-mitrailleurs, les Bren anglais sont toujours plus nombreux que les 24/29 français...
En ce qui concerne l'artillerie, les moyens organiques du Groupement
Maurienne sont les suivants :
- 1 pièce de 75/28 du 6e B.C.A.
- 1 batterie à 3 pièces de 75 américain
- 1 section à 2 pièces de 75 américain
- 2 batteries à 4 pièces de 105 allemand