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Mon engagement dans l'US Army, suite et fin.

Tout ce qui concerne la libération de l'Europe et qui n'est pas développé au sein des sections ci-dessus.
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Mon engagement dans l'US Army, suite et fin.

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de Stevenot Gilbert  Nouveau message 10 Sep 2007, 12:19

1er épisode.

J'avais dix-sept ans un mois et dix jours, lorsque les troupes allemandes, venaient nous rendre visite pour la deuxième fois en 36 ans. C'était le 10 mai, et dans l'après-midi,nous étions déjà loin dans la France.
Lors de ma présentation je relatais que ma date de naissance était inscrite dans les quatres premiers chiffres de l'alpabet numérique, mais dans le désordre.1423.C'était donc le 1 avril 1923.
Etrange départ en exode en France pendant deux mois avec mon frère, mes 2 cousine et cousins, et un vieil oncle.Nous partions en voiture Opel, une allemande... Mes parents partent,à vélo avec ma soeur. Mon frére est à l'université de Liège. La famille est décomposée et enfin recomposée 4 mois plus tard.
Mon emploi au service de ma commune, au service du ravitaillement, mon " travail obligé " pour l'occupant, et celui de l'ombre, aussi. La libération guide mes pas vers une autre destinée.
Je me suis rendu à Virton au" Civil affair", sur les conseils d'un leader du Tank Bat de la 28e Inf Div, le Capitaine Robert L. Lybarger.
A Virton, les responsables m'ont expliqué que je pouvais être engagé immédiatement au RTO, Raylway Tansportation Office. Je me suis donc rendu à Verdun, que je connaissais très bien, et où nous allions souvent visiter les champs de bataille.
Pendant quelques temps j'ai travaillé à Conflans-en-Jarnisy, qui était une importante gare de formation et de transit, qui comportait 54 voies. Notre bureau de transmissions était à mi-voies. S'y pressaient des trains chargés d'essence, de munitions, de véhicules de tous genres, blindés, camions, jeeps, ravitaillement, bref de tout ce que nécessitait le front.
2e épisode.
_________

J'avais égaré cette demi-page qu!un journal m'avais consacré pour le 50e anniversaire, dont je reprends deux colonnes. et je réédite le tout.

En quoi consistait mon travail. Je relevais toutes les données correspondant aux convois pour les transmettre par code secret au front.C'était un travail, très méticuleux et aussi dangereux, car il fallait regagner la waggon-office, traverser les voies, surtout de nuit, escalader les échelles, ou passer sous les tampons. Il faisait très froid.
Pendant les alertes, comme les soldats de garde, circulant entre chaque rame, je restais à mon poste et continuais mon travail, la chasse américaine éloignait l'ennemi, pour protéger cet immense dépôt.

Mais rapidement, je suis rentré à Verdun, et suis devenu assistant du "town major". Là, mon rôle consistait à organiser l'hébergement et la restauration des officiers américains en transit. J'étais, en outre, chargé de recruter du personnel-- chauffeurs, hommes de peine-- pour accompagner les troupes en Allemagne.
Fin mars 1945, notre détachement, le 6000 Hqs Special Troops, du 12th Army Group du général Bradley, était transféré à Wiesbaden. Là, nous avions pour mission de réquisitionner des hôtels, des restaurants, et des logements pour les troupes d'occupation.
Ce n'était le métier le plus agréable. Certains hôtels étaient occupés par des sinistrés et nous devions les expulser. Des quartiers résidentiels étaient clôturés, et tout le monde devait sortir avec l'indispensable mobilier pour s'installer ailleurs. Tout ne s'est pas passé au mieux. Dans un de ces quartiers, deux vieilles personnes ont fait de la "résistance", et j'avais cependant voulu les aider en trouvant un appartement en ville.
Et puis un jour le major Bill Brooks, me demande d'en finir. Je suis allé un beau matin, les portes étaient closes, la clef sur la serrure intérieure.

Pas de réponse,j'ai cassé la vitre avec mon révolver et j'ai tout de suite compris qu'un drame s'était joué.Et je les ai découvertes pendues.
Et je me sentais coupable et pourtant...

Pendant deux ans encore, j'ai vécu à Wiesbaden et pratiqué le même job. Mais cette fois pour héberger des familles entières. Nos quartiers réquisitionnés étant fonctionnels, je poursuivais ce travail que j'aimais. J'étais bien payé, je faisais partie de l'état-major de Bradley, la ville était très intéressnte, légèrement bombardée, la contrée était merveilleuse. bon nombre de personnes payaient très cher pour y passer des vacances et jy étais en permanence, tout en étant rénuméré.

Mais, fin avril 1947,mon père étant gravement malade, je suis rentré au pays. J'aurais bien aimé rester dans l'armée américaine et devenir Américain.

Mais je le suis resté de coeur et d'esprit depuis plus de 63 ans.
Cordialement.
Dernière édition par Stevenot Gilbert le 20 Déc 2007, 16:12, édité 2 fois.


 

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Re: Mon engagement dans l'US Army

Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de Shiro  Nouveau message 10 Sep 2007, 14:00

Un grand merci pour votre message tres interessant.

Stevenot Gilbert a écrit:Je me suis rendu à Virton au" Civil affair", sur les conseils d'un leader du Tank Bat de la 28e Inf Div, le Capitaine Robert L. Lybarger.A Virton, les responsables m'ont expliqué que jje pouvais être engagé immédiatement au RTO, Raylway Tansportation Office.


En fait dans mon message precedent sur un autre topic, je me suis permise de vous demander des renseignements a propos de votre engagement. Je n'ai nullement ete tres explicite. Je suis desolee.

Si je puis me permettre et ce que je voulais savoir, c'est comment cela se passait a cette epoque. Car pour ma part, je ne savais pas qu'on pouvait appartenir a une Armee sans en avoir la nationalite, la Legion mise a part.

Au plaisir de vous lire

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Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de Prosper Vandenbroucke  Nouveau message 10 Sep 2007, 18:06

Voici la suite de l'histoire de Gilbert.

Episode 2

Notre travail de jour et de nuit, consistait à relever les données de chaque porte-étiquettes, correspondant aux convois et les transmettre par code au front, sur les standards téléphoniques de l'époque que j'avais connus au village. Il ne fallait pas se tromper de lignes et interrompre les conversations des chefs. Nous avions nos lignes directes principalement avec les centres de commnunications Liège et surout Montjoie.
Nous avions la petite lampe flash adaptée sur le casque pour voir, non seulement, ces documents secrets, mais être vus par les soldats qui patrouillaient entre les rames. Ils arrivaient parfois de surprendre des chapardeurs qui s'attaquaient aux trains de ravitaillement.
Pour les trains à l'arrêt nous passions entre deux wagons, et pour ceux qui étaient en partance, nous escaladions les échelles, ou attendions que la voie soit libre. Le grand problème, c'était pendant les alertes qui étaient assez fréquentes, quel était notre choix, sachant qu'il nous étaient impossibles de rejoindre les sous-sols de la gare où autres abris de fortune. Le seul choix c'était de rester sur place, dans le bruit des sirènes, de la défense anti-aériennes qui huralaient dans la nuit noire et qui écartaient le danger. En espérant que tout se passe au mieux. Ce fut le cas, fort heureusement.
Ils venaient le plus souvent la nuit, en repérant les feux de signalisation des voies, mais à part quelques bombes qui tombaient dans les alentours , sans grands dégâts, le traffic suivait son cours. Il me revenait en mémoire le bombardement d'un train de munitions en gare de Marloie qui a fait d'énomes dégâts, un dimanche au sortir de la messe. Dieu n'était pas de service ! Beaucoup de tués et de blessés, et des dégâts énomes. Quand on pense que des boggies ont retrouvées à plus de 1km de l'exploision, on se fait une idée de ce qui aurait pu être notre destinée. C'était la peur dans l'instant, et le travail continuait jusqu'à la prochaine alerte.

P.S. Pour Gilbert.
Je me suis permis de supprimer ta contribution contenant ton 2ème épisode afin de la faire suivre dans le même topic.
Si tu as encore une suite à faire paraître il te suffit de cliquer sur le bouton "Répondre" ci-dessous et de la mettre en ligne
J'ai aussi supprimer la petite remarque de Shiro, laquelle n'avait plus lieu d'être ( la remarque, pas Shiro naturellement )
Amicalement

Prosper ;)
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Mon engagement dans l' U S Army.

Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de Stevenot Gilbert  Nouveau message 10 Sep 2007, 19:37

épisode 3.

Le capitaine William Brooks, Billeting Officer au 12th Army Group du Général Bradley, est venu me voir à Conflans et m'a félicité pour mon bon travail au RTO, et m'a ramené à Verdun après avoir partagé un bon repas avec lui. Une logement m'était réservé à l'hôtel Excelsior et le lendemain matin, je me présentais au "town major" de Verdun, et retrouvait le capitaine William Brooks, dont j'allais devenu son assistant et son second pendant une dizaine de mois.
On s'était souvenu que j'avais été le pouvoyeur de logements pour les Allemands. C'était déjà un premier stade vers mon ancienne fonction qui allait se compléter quelques mois plus tard en armée d'occupation, par des réquistions, mais cette fois chez les Allemands.
A Verdun, il fallait organiser l'hébergement des officiers américains qui étaient en transit à Verdun, les officiers de liaison qui venaient au rapport à l'état-major pour la conduite des opérations, l'état-major du 12th qui comportait des centaines d'officiers.Je me suis vite habitué aux différents grades du simple pivate aux généraux. Je me demandais au début pourquoi l'or valait mons que l'argent pour les lieutenant, major et colonel. C'était je pense une question de reconnaissance à distance, mais en fait je n'ai jamais posé la question.
J'avais deux hôtels en charge le Vauban et le Coq Hardi. Il y en avait d'autres, répartis dans la ville. Il fallait prévoir, le ravitaillement pour assurer les repas de chaque jour, prévoir plus, pour ne pas tomber de court. Je m'arrangeais avec le magasinier qui composait le menu du jour, avec le chef de cuisine. A l'époque ces deux hôtels étaient les Hilton ou Holidays Inn de nos jours jours. L'ancien propriétaire, Mr C....était un ancien 'collabo', c'est du moins ce qui me fut relaté, ne m'appréciait pas pas très courtois du tout, par compte son épouse et sa fille étaient très aimables et assuraient le service en salle. Verdun était un centre de ravitaillement important, Laon, l'était pour l'essence et Montmédy pour les véhicules.J'allais rester à Verdun jusqu'à l'offensive von Rundstedt.


 

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Re: Mon engagement dans l'US Army

Nouveau message Post Numéro: 5  Nouveau message de Stevenot Gilbert  Nouveau message 11 Sep 2007, 00:26

[quote="Shiro"]Un grand merci pour votre message tres interessant.

Bonjour Shiro,

Ce n'est pas un question de nationalité, c'est un question de compétence dans chaque division il y avait un team interprètes et traducteurs.Et le fait d'être incorporés dans l'armée US me donnait les mêmes droits et privilèges, sans pour autant obtenir la nationalité. Et j'ai plusieurs diplômes relatant mon grade comme officier. Cétait la connaissance des langues qui était le facteur déterminant. Cordialement Shiro.


 

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Re: Mon engagement dans l'US Army

Nouveau message Post Numéro: 6  Nouveau message de Shiro  Nouveau message 12 Sep 2007, 14:51

Stevenot Gilbert a écrit:Ce n'est pas un question de nationalité, c'est un question de compétence dans chaque division il y avait un team interprètes et traducteurs.Et le fait d'être incorporés dans l'armée US me donnait les mêmes droits et privilèges, sans pour autant obtenir la nationalité.


Un grand merci d'avoir pris de votre temps pour me repondre.

Cordialement

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Re: Mon engagement dans l' U S Army.

Nouveau message Post Numéro: 7  Nouveau message de Stevenot Gilbert  Nouveau message 13 Sep 2007, 00:23

Episode 4

Je reviendrai plus tard, sur ma participation dans les Ardennes, car en dehors de mes fontions au Billeting Office et des hôtels, le capitaine Brrok William et moi devions nous mettre en rapport avec des garagistes pour remmetre des véhicules en état qui avaient été détériorés lors des combats. Ces véhicules, perforés de trous avaient comme une odeur de poudre, certains étaient maculés de sang et ce n'était pas rare de voir des lambeaux de vêtements, des plalanges de doigts qui étaient récupérés et incinérés.
C'était plus agréable d'aller choisir le ravitaiillement dans les vastes entrepôts, dont s'occupaient les prisonniers allemands, sous bonne guarde des MP. Certains s'amusaient à faire des petits trous, à peine visibles, dans les boîtes de conserve. On a du prendre dû prendre des mesures draconniennes et ce sont les saboteurs qui devaient les manger au lieu d'avoir le rata normal. En face il y avait, une énorme boulangerie, qui fontionnait déjà lors de la première guerre . Sept fours à pains qui fontionnaient jour et nuit, sept lignes d'enfournage. Je commandais ce qu'il fallait pour mes deux hôtels et un sac de farine pour les cuisines, et un soldat noir livraient effectuait les commandes. Il fallait aussi des logements dans ce Verdun américanisé et qui redevenant la grande ville de garnison du passé. Les casernes étaient les bienvenues pour les troupes.
Je me souviens d'un petit village pas très éloigné, Regret, où des hauteurs de Verdun on percevait les camions d'essnce qui se dirigeaient vers la Lorraine, c'était la Red Ball express. distante de Cherbourg de 313 miles. Ce n'était plus le plein régime l'essence commençait à manquer.
J'avais deux heures de libre le matin et près de trois heures l'après-midi. Il y avait forcément le travail de bureau que je faisais pendant les heures creuses et en soirée.
Comme je n'étais pas très éloigné de ma contrée, j'avais obtenu un congé de trois jours .Ce bref petit séjour me ramenait ainsii dans ma contrée, où le traffic des troupes était toujours intense.Mais je devais revenir à Verdun pour reprendre mes activités.


 

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Nouveau message Post Numéro: 8  Nouveau message de Stevenot Gilbert  Nouveau message 20 Déc 2007, 20:10

[quote="Prosper Vandenbroucke"]Voici la suite de l'histoire de Gilbert.

Bonsoir Prosper,

Je ne n'avais plus souvenance de mon premier message qui était un texte de mémoire, sur ma présentation, et ce dernier étant basé sur un article de presse, mais les deux se complètent. C'est l'essentiel.
Merci Prosper. J'ai beaucoup apprécié les bons articles de mon ami Henri Rogister, sur le massacre de Baugnez que je n'avais jamais lu de façon aussi approfondie. Et,aussi sur l'origine du jet de noix à Bastogne, qui n'a rien à voir avec le Nuts, qui n'est qu'une coïncidence de date.
Je dois encore te rédiger un article sur mon ami le Colonel Raymond Lallemant. Je vais revoir mes documents.
Bonne fin de soirée. Cordialement.


 

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