Ainsi que je l'écrivais, François Delpla n'est pas en mesure de répondre à mes objections et de conforter ses propres "arguments".
Aussi use-t-il d'une méthode éprouvée : les considérations personnelles. Nombreux sont ses interlocuteurs à avoir constaté le phénomène.
Le dernier en date l'a réalisé sur le forum de cet historien.
Qu'on sache bien qu'il n'y a pas, de ma part, volonté d'agresser cet historien. Il s'agit juste de démonter une diversion rhétorique bien connue.
François Delpla a écrit:J'écris pour ceux qui veulent vraiment savoir ce qui s'est passé... donc pas pour Nicolas dont chacun peut voir qu'il est sur une position de blocage. Je peux juste dire que je le comprends et je l'ai rappelé hier.
François Delpla énonce une "thèse". Je rappelle au lecteur, en y consacrant un certain temps, que cette "thèse" ne repose sur rien d'autre que des documents fabriqués et des spéculations hypercritiques, des remarques personnelles et des omissions de fait. François Delpla n'en tient pas compte. Il n'y répond pas. Il n'y revient pas. Mais il maintient qu'il a raison. Il s'accroche à des arguments qui ont déjà été réfutés. Il se maintient sur des positions qui ont déjà été balayées. Il ressasse des affirmations dont il a déjà été démontré le caractère fallacieux ou frauduleux.
D'où ma question : qui est en position de blocage ?
Poursuivons.
Juste un point pour guider la lecture : j'essaye d'avoir une démarche historique, c'est-à-dire de tenir compte de toutes les données même dérangeantes, sans essayer de servir une thèse quelconque.
Nouvelle caractéristique de la méthode utilisée par François Delpla : la généralisation sur le métier d'historien, donc sur... François Delpla. Lequel, à l'en croire, serait soucieux de respecter la méthodologie historienne. Qu'on en juge :
1) La "thèse" qu'il défend - car sa thèse, tous l'auront compris, n'est autre que l'assassinat de Himmler - repose sur des faux, mais il s'y accroche malgré tout, refusant de considérer que tous les documents expertisés comme tels soient effectivement des montages.
2) Il énonce un certain nombre d'hypothèses invérifiables et spéculatives pour combler son manque total de preuves.
3) Il profite des lacunes mémorielles de témoignages énoncés vingt ans après les faits pour clamer haut et fort que ces témoins mentent en vue de couvrir une conspiration.
4) Il ne prend en compte aucune objection avancée par ses contradicteurs, comme le prouve le présent message. Les éléments qui militent contre sa théorie sont systématiquement écartés.
Ainsi que je l'écrivais, il s'agit là, non point d'une méthode historienne, mais de la rhétorique - usée jusqu'à la corde - typique des théoriciens du complot. Je le dis sans agressivité, et pour une raison très simple : telle est la réalité.
Nicolas cherche à sauver le communiqué officiel du lendemain des faits, en ne tenant pas compte de ce qui gêne ou en l'écartant rapidement et en se concentrant surtout sur les faiblesses réelles ou présumées des thèses qu'il entend combattre, ou des mises en cause de la vérité officielle, qu'il veut bannir.
Nouvelle étape de la méthodologie de François Delpla : prêter à l'autre ses propres tares. On aura remarqué qu'il ne répond toujours à aucune de mes objections, et préfère qualifier mes positions de fragiles, ma rigueur de contestable, mon honnêteté d'inexistante. Sans le démontrer. Mes (prétendues) erreurs ? Des manipulations. Mes (rares) imprécisions ? Des omissions délibérées. Quant à la réalité historique, la vérité historique, celle admise par tous les historiens (enfin, sauf
un), elle est expédiée en quelques mots significatifs :
"le communiqué officiel du lendemain des faits".
Nous sommes là encore en présence d'une rhétorique facile. L'agression personnelle, calomniatrice de surcroît, est effectivement moins malaisée qu'une démonstration imparable.
Et la dépréciation de la réalité historique par le biais d'un vocable de "version officielle" est hautement révélatrice de la mentalité de mon honorable interlocuteur.
Que François Delpla nous livre un tel discours est au fond significatif de l'absence d'arguments du personnage.
Si un observateur trouve que nous nous affrontons symétriquement, il relève de l'ophtalmologie.
Blair, le pauvre, je ne lui prête pas de complot, juste un comportement de piètre amant de la vérité qu'il n'a hélas pas montré qu'en cette occurrence.
L'expression - politiquement poétique - revient strictement au même. Elle signifie que Tony Blair n'est pas soucieux de défendre la vérité, et qu'il ne fait rien pour ouvrir les Archives. Pour quelle raison ? Sur votre forum, vous écriviez :
Quant à savoir quand les choses seront claires, la réponse est assez simple : le silence assourdissant depuis un an du cabinet Blair, qui se dispense de lever le voile davantage sous prétexte que d'après une expertise unique deux documents étaient des faux (sans que rien n'indique avec certitude que ce sont bien les deux feuilles expertisées que Martin Allen a consultées aux archives), suggère que la vérité, ou du moins d'amples pans de celle-ci, se trouve dans les documents archivés à Londres, et qu'il suffirait à présent d'un peu de pression démocratique pour qu'on cesse de nous prendre pour des enfants.
Vous dénoncez bel et bien une conspiration du silence, au nom d'intérêts inavouables.
Je déplore (sans en faire un argument de débat) avoir perdu en Nicolas un allié
Je ne suis pas votre allié.
qui me soutenait dans mon exigence d'ouverture des archives
A présent, François Delpla procède par imagination.
Inutile de rappeler que je n'ai jamais - au grand jamais - exprimé d'opposition à l'ouverture des archives. Je me suis contenté de faire remarquer à François Delpla que les retards pris par l'administration britannique ne résultaient certainement pas d'une conspiration au sommet.
et je réitère sous une forme, pour combattre l'ennui, légèrement différente, ma question, qu'il a négligée : à partir de combien d'années de silence, troué de communiqués bisannuels disant que les investigations continuent, commencera-t-il à s'interroger sur le brouillard londonien qui entoure l'affaire après les bribes de révélations du début juillet 2005 ?
François Delpla fait dans la répétition. Je me suis déjà, constamment, expliqué sur cette question. Voir les fils cités en référence.
Mais surtout, tous autant que nous sommes, nous devons réclamer un peu de courage au gouvernement du pays qui a très heureusement envahi l'Europe et ne devrait plus avoir le moindre sujet de nous cacher ce qu'il y a fait.
Certes.
Mais le problème n'est pas là. Qu'on le veuille ou non, il existe suffisamment d'éléments propres à établir, sans doute possible, que Himmler s'est bel et bien suicidé. Tant que François Delpla ne daignera pas "débattre" honnêtement sur cette question, il ne sera pas possible d'avancer.