Puisqu'il a été question de la vague de feu qui s'est abattue sur les villes allemandes en 1943, continuons à nous intéresser à ceux qui étaient sous les bombes et qui s'efforçaient de lutter contre les effets des bombardements. Aujourd'hui : Reichsluftschutzbund, Sicherheits- und Hilfsdienst, Luftschutzwarndienst. En quoi ces organisations étaient-elles distinctes ?
Reichsluftschutzbund
Dès la fin de la PGM, les autorités de la plupart des pays avancés prirent conscience de la vulnérabilité des infrastructures, des emprises industrielles et des zones résidentielles aux attaques aériennes. Des organisations se créèrent un peu partout. Celles qui existaient en Allemagne furent fusionnées en Allemagne, après 1933, sous l'autorité de H. Göring. La nouvelle organisation prit le nom de Reichsluftschutzbund. C'était une organisation de droit public dont le rôle était essentiellement préventif et pédagogique.
En gros, il s'agissait de préparer matériellement et psychologiquement la population à subir des attaques aériennes et à réagir en conséquence. Le président de la Reichsluftschutzbund était sytématiquement un officier général de la Luftwaffe. Comme avec le TeNo, on avait affaire à un important noyau de fonctionnaires et à un très grand nombre de bénévoles (on parle de 15 millions de membres à la déclaration de la guerre). Les activités avant le début des hostilités, furent préventives : édiction de normes pour les bâtiments, recensement et aménagement de caves destinées à devenir des abris, débarras de greniers lors de journées patriotiques, cours de secourisme, constitution de trousses de première urgence, dotation auprès des particuliers d'outils anti-incendie, etc.
Sicherheits- und Hilfsdienst
A partir de 1940, il s'avéra que des attaques aériennes pouvaient effectivement atteindre les villes allemandes. La Reichsluftschutzbund se dota d'une sorte de "bras armé" capable d'intervenir pendant les raids. Ce fut le Sicherheits- und Hilfsdienst (SHD). Il était divisé en plusieurs sections : Service de lutte contre les incendies, Service de réparation, Service médical, Service vétérinaire, Service de décontamination (dans ce cas, c'est un peu l'équivalent du service "Z" français de 1940). Les membres adultes du SHD étaient encasernés. Ils étaient dispensés d'entraînement et de service militaire mais ils n'avaient pas le droit d'exercer une occupation salariée. Le SHD est devenu la Luftschutzpolizei en avril 1942.
Luftschutzwarndienst
C'était en partie l'équivalent de l'Observer Corps (puis Royal Observer Corps) britannique. Ce service (civil) avait pour mission de retracer au profit des autorités civiles la progression des formations de bombardiers ennemis en liaison avec la police et de toutes les unités - pour la plupart de la Luftwaffe - impliquées dans le Flugmeldedienst (Service du compte-rendu de vol) . C'est lui qui déclenchait et levait les alertes aériennes.
Chacune de ses organisations avait ses uniformes et ses insignes spécifiques que nous allons détailler maintenant.