Excalibur a raison...et, là, c'est la vieille rampouille qui cause et s'est, au passage, intéressée aux traditions militaires.
A dater de la fin du 18ème siècle, dans l'armée française, n'étaient plus "présentées", lors d'un défilé ou d'une inspection d'une troupe à pied, que les armes d'épaules (mousquets, carabines, fusils) - parfois avec la baïonnette engagée, mais avec l'arme au pied -, et les armes blanches (épées et sabres). les armes de poing (pistolets, revolvers) n'en faisant pas partie.
En principe, dans l'armée française, dans ce genre de manifestations, on ne porte pas d'arme de poing, ni de l'étui de ceinture qui va avec. Le fusil ou le mousqueton, désormais, plus léger que le mousquet, se présente sur l'épaule - certaines armées le présentant à mi-corps -, sinon, en fonction du grade et de l'Armée (Marine, Armée de l'Air, Terre), on dégaine l'épée (ou le sabre), qui est, alors, aligné(e) le long du bras droit, puis, en signe de respect pour l'Autorité effectuant "l'inspection", présentée à droite, par les seuls chefs de corps, sinon, il y aurait bobo dans les rangs, faute de pratique de l'arme blanche!
Les cuirassiers et lanciers à cheval, du temps où on en avait, arboraient, eux, la lance.
De manière générale, dans l'armée française, et, ce, depuis la Révolution, lors de ce genre de manifestations, on ne porte aucune arme de poing, y compris à la ceinture ou dans les fontes de sa selle. Il y a une raison "toute bête" à cette situation, la "trouille" permanente de l'Exécutif, d'un possible attentat, voire d'un "coup d'état", supposé avoir été fomenté par l'Armée.
Certes, il existe des inspections qui se déroulent en temps de conflit - exemple 14-18, 39-40, etc. - mais il était du devoir du chef de section de vérifier que les culasses, les magasins et les cartouchières étaient vides de toute munition - çà fait, d'ailleurs, un très long bail qu'ils ne vérifient plus rien! Le "dépot" de l'armurier distribue des armes soigneusement vides; dans le temps, mousquets, fusils, mousquetons, puis pistolets-mitrailleurs, ces derniers, en fonction de la disponibilité existante, étant le plus souvent attribués à des sous-officiers "inférieurs". J'ai , moi-même, ainsi, défilé durant la décennie 1960-1970, en tant que second-maitre, avec un vieux mousqueton Mle 92 ou un fusil MAS 36, le port du sabre (personnel!) n'étant réservé qu'à partir du grade de maitre!
Dès lors, j'ai de très gros doutes sur l'exactitude de cette peinture de Maurice Toussaint, dans le cadre de l'Armée Française. Si, éventuellement, çà avait été le cas, cette mode n'avait surement pas perdurée très longtemps. Au sein des "gonfleurs d'hélice", dans les années 30, selon son grade, soit on se trimbalait un fusil, du type Lebel ou Berthier (dépourvu de toute munition!), soit , en fonction de son grade, on arborait un poignard, spécificité du corps des sous-officiers supérieurs, au sein de l'Armée de l'Air et, éventuellement, des officiers subalternes, sauf que, mes dires restant à vérifier, il est fort probable que ces derniers avaient, eux-aussi, droit au port de l'épée. Le poignard ou la dague, purement "symbolique", était priée de rester dans son étui, son porteur, le plus souvent étant, lui-même, amené, au passage du "cortège de grosses légumes", à effectuer, avec sa main droite, le salut militaire réglementaire. Dès lors, il aurait été bien peine de dégainer, de la même main, sa dague pour perpétrer un "attentat"!
"L'avantage" avec un porteur d'une arme blanche de parade, qui, 99 fois sur 100, n'est pas aiguisée, afin d'éviter les accidents (!), est que, dans le cadre d'une éventuelle tentative d'attentat, contre un représentant de l'Etat, il a largement le temps de se faire descendre avant de parvenir jusqu'à sa "cible"!
... vu qu'il y a, quasiment toujours, au sein de l'autorité "défilante" selon sa composition, des gusses, aussi bien civils que militaires, très discrètement armés, mais prêts à "défourailler" si nécessaire!
Je vous rappelle juste que l'attentat anarchiste avait presque été "chose courante", entre 1890 et 1939. Le gros de l'armée française, entre autres, était, alors, constituée d'une majorité d'appelés, elle-même, composée de recrues plus ou moins fiables et rétives, pour des raisons diverses, à cette forme de conscription militaire obligatoire. Raisonnablement, sauf en situation de combat, vous alliez, alors, éviter comme la peste qu'elle puisse se fournir en munitions, y compris son encadrement!
Perso, je n'ai jamais connu, dans la Marine, en dehors du stand de tir, dont le contexte, au demeurant, était très encadré, la moindre lame-chargeur ou chargeur, qui n'avait pas été, préalablement, emballé dans une toile jaune huilée très poisseuse à souhait et exigeait cinq bonnes minutes de "dépouillage" - je suis gentil! -, pour, en cas d'urgence, parvenir à l'insérer dans la moindre magasin... En plus, on se retrouvait avec les doigts tellement enduits de cette "cochonnerie" de graisse de stockage réglementaire, qu'on était, dès lors, incapable de l'engager correctement dans le magasin ou le chargeur, puis d'actionner la détente. Bref, nous avions, alors, largement le temps de nous faire aimablement dézinguer, avant même de pouvoir tirer le moindre coup feu!