Forum Le Monde en Guerre

Comme j'ai fait pour la Lituanie, voici quelques éléments sur la Lettonie.
Je commence par un cavalier illustré par F. Glenn Thompson, un ami irlandais qui a aussi énormément publié sur l'Irlande (un jour, j'ouvrirai un fil là-dessus).
Hélas, il est décédé il y a trois ans.

L'illustration provient d'un ancien numéro de Military Modelling (mais l'original est dans ma collection ...).




Elle donne une idée assez fidèle de la silhouette d'un cavalier letton au début des années 30.
Glenn Thompson s'est inspiré d'un mannequin qui a longtemps été exposé dans les vitrines du musée de l'Armée à Bruxelles.
Je crois qu'il n'est plus visible actuellement et qu'il a été remisé dans les collections.
Je posterai plus de détails ultérieurement sur les insignes des Forces armées lettones.

Jean Yves, C'est très intéressant.

Je pourrais presque reprendre ce que j'ai dit sur la Lituanie ... Le livre de base sur l'Armée lettone de 1918 à 1940 est de J. Rutkiewicz. Hélas W. Kulikow venait de mourir au moment où il a été rédigé et on n'y trouve pas ses superbes planches ; elles sont remplacées par des photos de reconstitueurs. Il est en polonais, mais il y a un résumé en anglais, en français et en russe.
Il est tout à fait remarquable. Il a été publié en 2005 et on le voit passer encore assez souvent sur e-bay, à un prix qui n'est pas encore délirant.




Les Forces armées lettones se sont constituées au moment de la guerre d'indépendance, lorsque l'Empire russe s'est effondré après la Révolution d'octobre.
En 1940, elles comptaient environ 25 000 hommes pour l'Armée de terre. Il y avait quatre régions militaires, chacune était le siège d'une division à trois régiments d'infanterie + un régiment d'artillerie de campagne hippomobile + un escadron de cavalerie. Il y avait également des troupes non-endivisionnées : un régiment d'artillerie lourde, un régiment d'artillerie AA, un régiment d'artillerie de côte, une brigade motorisée, un régiment du génie, un bataillon de transmissions (Plus évidemment des services, des Ecoles, des troupes sanitaires, etc.).
L'Aviation avait un effectif d'environ 550 soldats et officiers. Ses 150 appareils, dont un tiers à peu près modernes était répartis en 4 escadrilles de chasse, 4 escadrilles de reconnaissance, 1 escadrille d'hydravions.
La Marine avait un effectif de 450 matelots et officiers. Elle alignait un mouilleur de mines, deux chalutiers et deux sous-marins (d'origine française).
Il y avait aussi une formation de réservistes, les Aizsargi, d'environ 50 000 hommes et 15 000 femmes. Elle était organisée en 19 régiments territoriaux.
Il y avait encore une brigade de gardes-frontières (1300 hommes) et environ 3000 fonctionnaires de Police armée.

Bien entendu, comme pour la Lituanie, ces éléments étaient incapables d'affronter efficacement une Armée moderne, comme celle de l'URSS, l'inquiéant voisin de la Lettonie.

Un premier coup d'oeil sur les insignes de grades.
Entre 1918 et 1940, il y a eu des changements, pas toujours de détail.
Je me sers ici d'une planche qui figure dans un livret d'instruction distribué aux recrues
et daté de 1931.

Armija, c'est évidemment, l'Armée de terre.
De haut en bas et de la gauche vers la droite on a :

- Général.
- Colonel.
- Lieutenant-Colonel.
-Capitaine.
- Lieutenant.
-Sous lieutenant.
- Sur-sergent (= adjudant !).
- Sergent-chef.
- Sergent.
- Caporal.
- Soldat de première classe.
- Simple soldat.

Comme dans l'Armée tsariste, il n'y a pas de commandants.
Les couleurs de la patte de col indiquent l'Arme ou le service (elles sont en fait combinées avec la couleur du bandeau du képi pour indiquer des subdivisions d'arme).

Bleu très pale : Etat-major.
Noir : unités techniques et justice militaire.
Rouge sombre : infanterie
Bleu Foncé : artillerie
Jaune : cavalerie
Rouge sombre : troupes techniques + Troupes motorisées + Aviation (Là, c'est la couleur du bandeau du képi, voire de l'uniforme qui fait la différence avec l'infanterie).

Je ne sais pas si la planche a laissé les pattes de col des généraux en blanc parce qu'elle peut être de n'importe quelle couleur, selon l'Arme de provenance.

Floté, c'est évidemment la Marine (Comme chez les Russes, on parle de Flotte ...).
Pas de problèmes particuliers pour les officiers et officiers mariniers.
"Dižmatrozis", mot à mot, ça veut dire : "grand marin" . Je pense que c'est un matelot breveté.
L'insigne de manche en blanc a l'air d'être pour les secrétaires et autres personnels administratifs.

Tirée d'un livre publié en 1983 (donc pas dans l'actuelle Lettonie ...) une planche montrant des silhouettes de soldats de l'Arme de terre lettone.
Je ne sais pas si elle a été faite à l'occasion de la rédaction de ce livre (publié à Toronto, en letton, par un groupe de Lettons en exil)
ou si elle date de la première indépendance de la Lettonie.
Le fait que soit représenté un casque à l'allemande indique que ce sont des soldats des années 30 qui ont été représentés.

Après la guerre civile, où toutes sortes d'uniformes étaient portés, un effort de normalisation a eu lieu avec l'introduction du képi 1923,
dont l'excellent site Uniforminsignia a proposé une synthèse :




http://www.uniforminsignia.org/?option= ... esult=3033

Un exemplaire réel conservé au Musée de l'Armée à Riga montre à quoi ça ressemblait dans la réalité ;
là, c'est pour un militaire du rang du Régiment de char (un uniforme noir était porté) :



Ce képi a été abandonné et remplacé en 1932 par un képi de forme très caractéristique, que j'illustrerai ultérieurement.

Une photo de studio datée du 21 septembre 1934 montre bien le nouveau képi (modèle 1932) qui a remplacé le modèle 1923.

Très intéressant, merci Jean Yves.

Le képi modèle 1932 porté avec ce qui semble être une tunique d'été.





https://www.warrelics.eu/forum/attachme ... tv0005.jpg

Juris Ciganovs, l'auteur d'un livre qui semble fort intéressant, mais qui n'est vendu qu'au Musée de l'Armée de Riga (ils ne l'envoient pas à l'étranger ...) a réalisé une présentation très synthétique des uniformes et symboles lettons entre 1918 et 1940.



https://www.biblioteka.lu.lv/fileadmin/ ... 8_1940.pdf