à Jean-Yves, car si j'avais, déjà, récupéré le "règlement" de 1937, je n'avais pas eu le temps de le "lire".
J'y ai découvert un détail que je connaissais pas, la dotation des deux cravates, une bleu marine, une noire... Dans les années 60-70, seule, la noire était distribuée.
De même, en 1937, le port de la chemisette blanche - à manches courtes, col carré, ancre et galons (bleus) de poitrine - sous la vareuse blanche (tenue d'été complète Région 3 & "Colonies"), n'était pas prévu.
Les premiers jerseys sans bouton ont fait leur apparition au tournant des années 70.
Je me suis bien amusé à lire les infractions au port de l'uniforme, car, dès les années 60, elles étaient passées de mode et les magasins qui vendaient de la "fantaisie" se cantonnaient, désormais, dans le "réglementaire" de meilleur qualité; par exemple, les cols, j'en ai eu des superbes, achetés à Lorient - par ma grand-mère, une grande experte de l'uniformologie militaire, vu qu'elle y avait tenu une "repasserie" - j'en ai vu défiler, dans ma jeunesse, des cols blancs "séparés", pour officiers et officiers-mariniers, qui se boutonnaient sur des chemises sans col, amidonnés à profusion et repassés au fer (au charbon, à l'époque!) à semelle courbe! - qui passaient l'inspection de l'amiral, les doigts dans le nez, mais j'étais, déjà, un des très rares à en posséder, même si çà en faisait baver plus d'un.
La "tarte" informe, façon années 30, était obsolète, le bachi se portait avec un pincement vertical accentué à hauteur de l'ancre, avec la coiffe "partant sur l'arrière, la baleine restait en place, mais, en général, était, juste, "débranchée".
Il faut, aussi, reconnaitre, que la Royale avait fait de gros efforts pour que son personnel ne soit pas ridicule. Au CFM Hourtin, toutes nos tenues (N°1 & N°2) avaient droit à deux inspections successives du tailleur, - pour chaque tenue, la bleue et la blanche! - qui vérifiait, soigneusement, comment, au garde-à-vous, le pantalon cassait "légèrement" sur la chaussure, l'ajustage de la vareuse, etc. Quand çà ne le satisfaisait pas, les tenues partaient, aussi sec, direction son atelier! Il en était de même, si, plus tard, on achetait une tenue neuve, inspection impérative chez le tailleur! C'est sûr que, quand on voyait un mataf, sur un quai de gare bourré de permissionnaires de la Biffe, il n'y avait pas photo! ".
Mais, bon, c'était, avant tout, une Arme d'engagés et, à l'époque, nous étions "royalement" 100 000 (appelés compris), quand eux flirtaient avec le million-million et demi de pinpins.
Le seul truc qu'on espérait, quand on passait "boeuf", après le cours de chouffe, c'était de pouvoir porter, quelques semaines, la tenue du mataf de base, avec le pompon, les galons dorés du SM 2 (Cf. Nota 2, page 14, du réglement de 1937), juste pour emmerdaver la prévôté (dans les gares parisiennes) et les gusses des autres armes... C'est quoi, ce "déguisement" ???
Déjà qu'ils saluaient un fourrier breveté avec son galon doré de spé, restaient perplexes devant un maistrancier et ne savait plus à quel saint se vouer devant un QM du Cadre Spécial - ils étaient très rares (le plus souvent fusiliers-marins) , le "grade" n'existe plus, depuis un bail, et étaient décorés comme des "arbres de Noël" (Légion d'Honneur, etc.), sachant qu'à l'époque, l'armée française n'avait pas adoptée la mode de la distribution de médailles "commémoratives" à la façon US -. Mais la tenue "bâtarde" de SM fraichement promu était une rareté en métropole - nous étions, même, priés de ne pas nous pas pointer chez les "boeufs" et leurs locaux réservés, tant que nous n'avions pas réceptionné (près d'un mois de délai !) nos nouvelles tenues -, vu les stocks existants. Au mieux, elle était réglementairement tolérée (et rencontrée) sur certains petits bâtiments en mission, faute de "rechange" à bord.