Forces Aériennes Françaises Libres

Forces Aériennes Françaises Libres

En cette date anniversaire de l'appel de De Gaulle voici un petit sujet sur les Forces Aériennes Françaises Libres de 1940 à 1945 :


Si la plupart des unités de l'armée de l'air restent en juin 1940 sous l'autorité du gouvernement de Vichy, quelques aviateurs isolés rejoignent à bord de leurs appareils les bases britanniques de Méditerranée où ils sont regroupés et rééquipés partiellement de matériel britannique .

Ils combattent au Moyen-Orient , en Erythrée et en Afrique du Nord jusqu'à la fusion avec les forces aériennes d'Afrique le 12 août 1943 .

L'armée de l'air reconstituée mènera ensuite le combat jusqu'à la fin de la guerre .


Organisation :

Après des débuts difficiles, les Forces Aériennes Françaises Libres ( FAFL ) disposent en juillet 1941 de 2 groupes opérant en Afrique :


Le groupe de chasse Alsace

Le groupe de bombardement :" Lorraine"

Un troisième groupe :" Bretagne" formé au Tchad suit la progression de la colonne Leclerc à partir du printemps 1942 .

Il faut ajouter à cela deux groupes qui assurent des missions de surveillance au large des côtes d'Afrique équatoriale et de Méditerranée orientale .

Rééquipés d'appareils américains modernes 5 groupes de chasse nommés :" Corse" :" Provence" :" Nice" :" Dauphiné" et :" LaFayette" ainsi que 3 groupes de bombardement ( :" Gascogne " :" Bretagne" et :" Maroc" ) participent aux opérations d'Italie jusqu'au 25 juillet 1944 .


Uniformes :

Les personnels des Forces Aériennes Françaises Libres coupés de leur approvisionnement français font du mieux qu'ils peuvent , privilégiant au maximum leur tenue de fabrication nationale .

Jusqu'au mois de Janvier 1943 le personnel des FAFL perçoit des tenues de vol britanniques avec insignes et grades français .

A partir de ce mois de Janvier, des personnes selectionnées parmi les forces aériennes sont envoyées aux Etats Unis pour s'y entraîner tandis qu'à partir de ce mos les tenues de vol seront principalement américaines même si les tenues Françaises de l'armée de l'air peuvent être beaucoup observées sur les photos des FAFL .





Pilotes des FAFL entièrement équipés d'effets britanniques , notons toutefois les casquettes qui elles sont celles de l'armée Française .







Je vous propose maintenant une évocation de pilote FAFL


1940 : Notre pilote viens de rallier l’Angleterre, il tente de s'adapter au rythme local si l'on se réfère au livre qu'il tient dans les mains consacré à la Home Guard équivalent de la défense passive française .









Plus tard , notre pilote touche une battledress de la Royal Air Force et de l'équipement de l'armée anglaise :









1944 , l'allure de notre pilote change , il vient de percevoir du matériel américain ! :

Encore un super dossier, bravo Mahfoud!

Merci beaucoup post édité

[dynamo]

Mahfoud est une perpétuelle source d'étonnement...

[fbonnus]

Magnifique, Bravo mahfoud, on en redemande !

Merci beaucoup !

Je tiens également à apporter une précision et pas des moindres : L'Histoire du Normandie Niemen :



À l’appel de juin 1940 du général de Gaulle pour continuer la lutte, certains Français répondirent en restant sur place — formant par la suite la Résistance —, tandis que d'autres allèrent principalement en Afrique du Nord, en Grande-Bretagne, en Union soviétique afin de continuer la lutte aux côtés des Alliés. Néanmoins, la Grande-Bretagne constitua la plus importante base militaire et politique des forces aériennes, navales et terrestres « libres ». Des États-Unis vinrent en 1940 des volontaires pour constituer la « Eagle Squadron » de la RAF, comme il y eut des escadrilles polonaises, tchèques, etc.
En 1942, le général de Gaulle, considérant comme important que des soldats français servissent sur tous les fronts de la guerre, décida d'engager des forces sur le front de l'Est. Le général de Gaulle envisagea tout d'abord d'envoyer une division mécanisée (la future 1re division française libre du général de Larminat) sur le front de l'Est mais l'opposition anglaise à cette idée et l'avis du général Valin, commandant des Forces aériennes françaises libres, lui firent changer d'avis et dès lors il opta pour l'envoi d'une unité aérienne en lieu et place d'une division12. Début 1942, le diplomate de l'URSS auprès du Comité national français, Bogomolov, annonça que le gouvernement soviétique accueillait avec chaleur le projet d'envoyer des aviateurs français combattre sur le Front de l'Est. De Gaulle nomma le colonel Charles Luguet et le capitaine Marcel Mirlesse pour entamer les négociations pratiques avec l'URSS sous l'autorité du général Valin3. Les négociations pratiques prirent du temps, le colonel Pougatchev, chef de la mission militaire à Londres, n'acceptait pas la notion d'un groupe purement français, détaché auprès d'armées soviétiques. De plus, des négociations parallèles à celles du capitaine Mirlesse, par le général Petit en mission militaire pour la France libre à Moscou et par Roger Garreau, en mission diplomatique à Kouïbychev, ville de repli des ambassades après l'opération Barbarossa, provoquaient des cafouillages. Le premier commandant, Joseph Pouliquen, fut nommé par le général de Gaulle en personne pour compléter et commander le futur Groupe de Chasse no 3 (G.C.3) jusqu'à sa mise à disposition au front, celle-ci s'installerait au Liban en attendant le feu vert des Soviétiques. La création effective du Groupe de chasse « Normandie-Niémen », n'est datée que de la fin 1942 (la première date mentionnée dans le journal de marche de l'escadrille est le 15 septembre 19424.), sous le seul nom de « Normandie ». Joseph Pouliquen suggéra le nom Normandie pour le (G.C.3), il aurait préféré nommer ce groupe du nom de sa province, la Bretagne, mais celui-ci était déjà utilisé par un Groupe de bombardement. Il était constitué d'un groupe de pilotes de chasse et de mécaniciens français, tous volontaires. Le premier groupe fut constitué de quatorze pilotes de chasse et de cinquante-huit mécaniciens. Y étaient adjoints dix-sept mécaniciens soviétiques.
Les 14 premiers pilotes de chasse du G.C.3 provenaient d'une part d'unités de la RAF ou du Groupe de chasse Île-de-France installées en Angleterre (les Anglais) et d'autre part du Groupe de chasse Alsace alors installé en Afrique du Nord (les Libyens).
Les Anglais : Joseph Risso, Yves Mahé, Didier Béguin, Marcel Albert, Marcel Lefèvre, Albert Durand, Yves Bizien et Roland de la Poype.
Les Libyens : Noël Castelain, Raymond Derville, André Poznanski, Albert Preziosi, Albert Littolff et Jean Tulasne.
Après de longues négociations avec le colonel Levandovitch chargé des relations internationales à l'état-major du ministère de l'Air d'Union soviétique5, le groupe quitta la base aérienne de Rayak, au Liban, le 12 novembre 1942 pour arriver le 28 novembre 1942 à la base aérienne d’Ivanovo (située à 250 km au nord-est de Moscou), via l’Irak et l’Iran. Sur la base aérienne d’Ivanovo, une formation fut donnée aux personnels pour l'apprentissage des premiers avions du G.C.3, le Yak-1


http://fr.wikipedia.org/wiki/Escadron_d ... C3.A9ation

viewtopic.php?f=65&t=1474&hilit=normandie+niemen

Cette unité me tiens à coeur étant donné qu'un de ses membres Roland de la poype sera à l'origine de la création de Marineland à quelques minutes de chez moi à Antibes :



Après la guerre, Roland de La Poype avait entamé une carrière d'industriel, créant en 1952 le berlingot de shampooing Dop. Quinze ans plus tard, il avait inventé la Méhari, avec sa carrosserie plastique aux couleurs inédites pour l'industrie automobile : rouge, vert, orange ou beige couleur désert. Enfin, en 1970, il avait ouvert le Marineland d'Antibes, sur la Côte d'Azur, pour faire "connaître la vie des grands animaux marins".


Roland de la Poype est décédé il y a peu .

Merci pour ce post, Mahfoud !!!

Quelques mots au sujet des uniformes du Normandie-Niemen ...

Pour les pilotes, la photo ci-dessous résume assez bien la réalité du terrain : vestes ou blousons "à la française", pantalons, chaussures ou bottes russes, qui furent distribuées quasiment à l'arrivée en URSS :

. . .

Pour les couvre-chefs des pilotes, casquettes françaises l'été, chapki russes l'hiver ...

En Russie, être pilote signifiat automatiquement être officier selon les procédures soviétiques. Les pilotes français qui arrivaient en Russie avec des grades de sous-officieres étaient donc automatiquement promus officiers "à titre provisoire". Celà leur permettait d'être nettement meiux traité au niveau de l'intendance, qu'il s'agisse de la solde, de la nourriture (si les pilotes se plaignaient de la monotonie des repas, les mécanciens de la 1ère campagne ont manqué de viande, au point de devoir manger un chat), du bois de chauffe, et de l'habillement.

Les mécaniciens, eux, étaient essentiellement vêtus à la soviétique. Voilà 2 photos que j'avais faites en 2008 de la grande vitrine du Mémorial :

Lors du déménagement de 2011, j'ai emballé ces mannequins pour leur transport au MAE, mais n'ai pris de photos que pour les 2 derniers ; voilà donc quelques détails de la tenue matelassée d'hiver des mécanciens (je ne sais pas pour les chaussures de cuir fin) :

Cette autre photo montre le bas du manteau d'hiver des mécaniciens, et aux pied les "Valenki", bottes de feutre épais protégeant bien du froid de la neige, mais se mouillant lors des redoux. Pour éviter celà, les "galochi", sabots en caoutchouc noir se mettent par-dessus :

Cette photo prise, cette fois, au Musée des Invalides à Paris montre la tenue de vol d'hiver des pilotes soviétiques, avec, à leurs pieds, des bottes en peau de chien. A droite, une veste française d'un pilote du Normandie-Niemen, et le 1er fanion du groupe, alors GC3 "Normandie" :

Merci beaucoup pour cet apport très intéressant et complet !

Il me semble que certains pilotes du Normandie Niemen ont touchés des battledress du commonwealth avant leur transfert en URSS . A confirmer je ne suis pas un expert .



L'uniforme "standard" du pilote du GC3 tel que fourni par l'intendance française.Défini comme un "drole" d'uniforme par les pilotes eux meme car regroupant trois nationalités différentes:
Russe pour le pantalon et les bottes de fantassin soviétique, Anglais pour le "battle- dress" et français pour la casquette de l'armée de l'air.





http://militariacollec.free.fr/ident/vi ... =20&t=9971

Un meilleur tirage de la photo des frères René et Maurice Challe devant le Yak-9T de René, en Juin 1944 (Mémorial Normandie-Niemen/SHD) :

Je te laisse commenter, n'étant pas du tout spécialiste en uniformes ... Je verrai Dimanche Mr Guy Leloup, vétéran des mécaniciens de la première campagne ; si la conversation vient à ce sujet, je synthétiserai ici ce qu'il me dira.

L'enregistrement d'une partie de l'entretien d'hier ... C'est à peu près au milieu qu'il parle de l'intendance sovétique :

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