navigant écrit :
Merci pour le lien j'avais vu cette photo sur un historia si je ne fait pas erreur ils s'étaient trompés en disant que c'était un gmr sur la photo c'est bien un milicien avec l'insigne gamma sur le casque.
De rien. De mémoire, je n'ai vu que des photos de miliciens (= francs-gardes permanents de la Milice française) en béret, sans casque, mais je veux bien croire que, pour monter à l'assaut, ils aient adopté le casque des
GMR avec leur propre insigne...
Dans un reportage un résistant disait que les gmr étaient des arrivistes ils avaient le droit de réquisitionner beaucoup de choses.
Ils auraient constitués les premieres compagnies de crs après la guerre c'est une des explication au solgan de 1968 crs=ss.
C'est un peu injuste car les gendarmes mobiles pendant la guerres devaient participer à la garde de Drancy et à des rafles.
Sur l'une des pages de mon site consacrées à la bataille des Glières (
http://alain.cerri.free.fr/index14.html), j'écris cette petite note à propos des
GMR :
Alors que les miliciens étaient organisés en mains (cinq hommes), dizaines, trentaines, centaines et cohortes (trois centaines), les G.M.R. (Groupes mobiles de réserve de la police de Vichy) étaient divisés en quatre sections subdivisées en quatre brigades (deux cent vingt policiers au maximum par G.M.R.).
Il ne faut pas confondre G.M.R. et Garde mobile. Celle-ci, aujourd'hui dénommée Gendarmerie mobile, était une formation militaire incorporée dans l'armée d'armistice jusqu'à sa subordination au secrétariat général pour la Police en juin 1942. Ses effectifs ayant été réduits avec ceux de l'armée par la convention d'armistice, la loi du 23 avril 1941, pour faire face aux tâches du maintien de l'ordre, créa les G.M.R. qui, par un décret du 7 juillet 1941, furent rattachés au service régional de la Sécurité publique et dépendirent de l’intendant de police (institué par la loi du 19 avril 1941) sous l'autorité du préfet régional.
Ces unités de police, ancêtres des C.R.S., furent constituées en "zone libre" dès l'automne 1941 et déployées dans toute la France occupée fin 1942. La loi du 17 avril 1943 établit, à l’échelon central, une direction des Groupes mobiles de réserve, et, à l’échelon régional, des commandements régionaux des Groupes mobiles de réserve. Cette force civile paramilitaire fut engagée, à partir de l'automne 1943, dans les opérations de répression de la Résistance où elle se montra souvent beaucoup plus zélée que la Garde mobile.Aux Glières, en tout cas, Tom Morel avait rapidement trouvé un modus vivendi avec la Garde mobile. Avec les
GMR, qui ont relevé la Garde en première ligne le 7 mars 1944, il avait conclu un accord de neutralité temporaire, mais le commandant Lefèvre, chef du G.M.R.
Aquitaine, n'a pas respecté ses engagements. Non seulement a-t-il entravé le ravitaillement du plateau, mais il a aussi arrêté le médecin auxiliaire Michel Fournier. C'est pourquoi Tom Morel a mené contre lui la première opération d'envergure du maquis des Glières. Dans la nuit du 9 au 10 mars 1944, cent cinquante maquisards cernent le village d'Entremont et capturent soixante
GMR qu'ils désarment au terme d'un vif échange de tirs. A la tête de la section d'éclaireurs-skieurs, Tom réussit à s'emparer de l'hôtel de France, siège de l'état-major du G.M.R.. Une violente discussion s'engage entre Morel et le commandant Lefèvre. Sortant de sa poche un petit revolver, ce dernier tire à bout portant sur le lieutenant qui s'affaisse, tué sur le coup d'une balle en plein cœur...
Dans son carnet de route, mon père affirme que les
GMR, contrairement aux gardes, qui "travaillent en bons Français", "ne sont pas sympathiques du tout" !
En tout cas, lors du repli après l'attaque allemande du 26 mars 1944, ce sont certains des 70
GMR prisonniers, pourtant bien traités, qui ont dénoncé de nombreux maquisards aux Allemands ou aux miliciens...
Cela dit, je ne crois pas que le slogan
CRS, SS ! vienne précisément de la transformation des
GMR en
CRS après la SGM. Je pense qu'il traduit, plus globalement, le fait que les soixante-huitards s'identifiaient, complètement à tort (je peux le dire, j'étais jeune, mais j'en étais), avec les résistants... Comme Fabrice à Waterloo (dans la
Chartreuse de Parme), la grande inquiétude de beaucoup de soixante-huitards était, au fond, de savoir s'ils avaient pu, dans l'épopée pseudo-révolutionnaire, rejoindre l'image glorieuse du héros de la Résistance, du père... Ainsi fallait-il que les
CRS soient des
SS !
Le sentiment partagé par de nombreux jeunes c'est que la police et la gendarmerie étaient pour la collaboration en 1942 et pour la résistance en 1944.
En gros, ce n'est pas tout à fait faux, mais, dans le détail, les choses sont toujours un peu plus compliquées, car il y a eu, très tôt, des policiers et des gendarmes plus ou moins résistants qui, par exemple, rechignaient à appliquer les ordres répressifs, prévenaient les gens poursuivis, voire informaient les réseaux de renseignements ou travaillaient carrément pour la Résistance... C'est la raison pour laquelle le gouvernement de Vichy a créé les brigades spéciales (comme le Service de répression des menées antinationales), les G.M.R. et la Milice...