Prosper Vandenbroucke a écrit:Je n'avais aucun doute au sujet du courage de ces femmes, le doute s'était surtout installé au niveau propagande car le fait aurait pu être enjolivé.
Il n'avait pas, alors, été spécialement enjolivé, les faits étant là. Par contre, à mon humble avis, certains clichés et relations de la presse locale, à propos de cet "événement", avaient volontairement été détournés de leur "intention première", dans l'immédiat après-guerre, par certaines publications, qui tentaient de stigmatiser une supposée "affection" de la population bretonne envers la Kriegsmarine, après le camouflet de Mers-el-Kébir, en juillet 1940. On en revient, toujours, à la haine congénitale, en dépit de l'Entente Cordiale et des combats associés de la Royal Navy et de la Marine Nationale, en Méditerranée, en 1914-1918... où, au passage, la dernière citée, "devant les Dardanelles", durant la Der des Ders, avait, elle-même, payé un lourd tribut.
Dans les faits, la Marine Nationale Française, entre août 1914 et novembre 1918, n'avait fait qu'une aimable figuration dans ses eaux septentrionales (Manche et Mer du Nord), pour finir par se retrouver "reléguée", après le Traité de Washington de 1922, au même rang que la marine italienne... situation très compliquée, car, pour diverses raisons, à commencer par la date de création du Royaume d'Italie (1861), plus vexant, tu meurs, sachant que durant largement plus de deux siècles, la marine française, aussi bien royale que républicaine avait été la seule rivale directe, y compris en nombre de bâtiments, en capacité de se mesurer à la Royal Navy.
Je n'évoque pas, non plus, le traitement de la Bretagne, sous la République, y compris durant la Troisième, à dater de 1871, dont la population, "rurale" étant désespérément considérée comme confite en dévotions religieuses et, dès lors, attardée, avait migré, par nécessité, dans les grandes métropoles françaises, à commencer par Paris, où elle avait servi généralement de domestiques.
La bande dessinée de
Bécassine, publiée à dater de 1905, n'a, certes, pas les connotations de "ségrégation sociale" que certains, de nos jours, voudraient lui reprocher, néanmoins, elle décrivait, alors, une réelle migration de la "basse couche" de la population bretonne pour tenter de se trouver du travail!
Encore que Bécassine avait, alors, elle-même, bénéficié des avantages de l'unique réseau ferroviaire, car, à l'époque, hormis la voie ferrée et le cabotage côtier, il n'existait, en Bretagne, aucune route "nationale" digne ce nom ne serait-ce que pour rallier la Bretagne aux autres provinces françaises!