Riffman a écrit:Le treillis SMT est aussi un matériau issu du BTP. C'est un fer à béton à la base, construit par la British Reinforced Concrete company. J'ai les brevets des constructeurs.
Comme le furent les Irving Grids ou Bar and Rods US qui s'inspiraient des grilles françaises.
Je n'ai pas de références sur du matériel allemand... on voit des grilles en chevrons, manifestement de prise en France.
Les Anglo-saxons, de tous crins, Américains ou britanniques, sont, historiquement, les "rois du dépot brevet", quitte à breveter, si nécessaire, un truc à leur compte, alors qu'un constructeur européen continental l'a, lui-même, conçu et exploiter bien avant! La notion de dépot de brevet est arrivée relativement tard chez nous et, pour une bonne part, elle n'avait été le résultat direct et la conséquence de nombreuses déconfitures de nos inventeurs!
J'ai quelques exemples en tête, car l'accumulation de brevets US ou UK patterns est impressionnante! Au départ, on dépose un brevet pour un "truc" plus ou moins réussi, puis, au fil des semestres, on empile les demandes de brevets pour son amélioration et, ainsi, réclamer des pépètes au premier qui aurait eu le malheur de développer ne serait-ce qu'un détail vaguement ressemblant!
L'un des rois dans le domaine du "dépot (intensif) de brevet" avait été, en son temps, Richard Gatling, auquel avait succédé, avec un très grand succès, Hiram Maxim, dans un domaine très similaire. Au final, en 1914, seuls, l'industrie militaire nationale française et les constructeurs italiens, avec pour ces derniers, des matériels compliqués à souhait, avaient réussi éviter l’écueil "Maxim" pour produire leur propre génération de mitrailleuses automatiques. Même motif, même punition, côté allemand, avec la mise au point, avant 1914, par la firme Zeiß-Iéna, du télémètre stéréoscopique, en lieu et place du télémètre à coïncidence "Barr & Stroud" , lui, sous licence britannique! Etc.
Pour les grilles en chevrons de l'armée de l'air, il me semble avoir lu, mais je ne retrouve plus le doc parmi les milliers de références sur mon sujet, qu'il s'agissait d'un revêtement de piste, construit spécifiquement pour éviter les pistes boueuses.
Au départ, la disposition en chevrons était sensée faciliter l'écoulement éventuel des infiltrations d'eau, sauf que, sous une piste en béton correctement aménagée... ben , il n'y en a quasiment pas! En plus, la disposition en zigzags des "cadres" compliquait d'autant ladite évacuation.
La présence éventuelle de boue dépend de la configuration du terrain, dont la pente pourrait être trop accentuée, du nécessaire entretien de ses bordures et de l'existence d'un dispositif, sur chaque bord, de récupération de l'eau de pluie - le problème est strictement le même, de nos jours, sur les autoroutes-.
La boue, générée par le terrain environnant, ne pouvait surgir que suite à un mauvais calcul de l'évacuation générale de la flotte résultante essentiellement de la pluie. L'état d'une piste d'aviation en béton - je n'en connais pas de modèles goudronnés, mais je peux me tromper - est contrôlée, quotidiennement, au petit matin.
Le problème éventuel de présence de boue, après de fortes intempéries, concerne plus les pistes provisoires "alliées" mises en place, notamment, en 1944. Je peux, parfaitement, me tromper, mais c'est l'un des avantages qu'offraient les éléments métalliques PSP, grâce à leur conception "alvéolées", sensées faciliter l'évacuation "naturelle" de l'eau stagnante vers les sols plus profonds. Ce dispositif permettait, aussi, éventuellement, selon la qualité du sol, de pouvoir se dispenser de bulldozer et de niveleuse, pour aménager la base de travail; ce qui ne me parait pas possible avec la technique "SMT" des rouleaux de grillage, d'autant que les clichés tendent à démontrer que, au préalable, à leur installation, étaient disposées de larges bandes en tissus traité imperméable, l'évacuation de la flotte résiduelle étant, dès lors, sensée s'effectuer par écoulement latéral, sauf que la boue risquait fort, elle, d'être emprisonnée dans le treillis métalliques!
De par expérience personnelle, le dispositif "PSP", celui des plaques métalliques, filait très sérieusement la "branlette" au pilote et son équipage (pour ce dernier, c'était secondaire!
), lors des décollages et atterrissages, mais il s'agissait, à mon avis, du dispositif "provisoire" le plus fiable... la meilleure preuve étant sa longévité d'après-guerre et son emploi opérationnel bien après 1945.