Voui.... c'est à quel sujet ?... Ah, le
Acht-Acht en emploi antichar.
Comme l'a indiqué Daniel (Dog Red), le premier modèle de munition antichar avait été la
8.8 cm Panzergranate Rot -
rot comme rouge, car le projectile antichar était identifié par un repère rouge -, puis suivra la
8.8 cm Pzgr. 39, plus puissante, mise en service en 39/40, complétée en 1941, avec la
8.8 cm Pzgr.40, munition à noyau de carbure de tungstène.
Les
Pzgr. Rot et
Pzgr. 39 étaient des obus de rupture, car le corps en acier pénétrant était associé à une charge explosive additionnelle, munie d'une fusée à court délai, destinée à faire plus bobo, quand elle détonait dans l'habitable. La
Pzgr.40, elle, ne comportait pas de charge explosive additionnelle.
L'obus antichar de rupture est issu de son cousin l'obus de marine, mis au point à dater des années 1870, pour venir à bout des cuirasses en fer, puis en acier.
Paramètres essentiels:
Une vitesse initiale élevée (600-800-900 m/s) obtenue grâce à une puissante charge propulsive (qui use l'âme du tube!) et un canon à long tube - 45, 50, 56 calibres et plus, selon le calibre (diamètre de l'âme) - conçu pour le tir tendu (élévation faible de la pièce), les pièces de marine tiraient, par exemple, à 12 000-15 000 m avec une élévation de l'ordre de +6°.
Le poids du pélot, qui compliquait, certes, les performances de vitesse, mais assurait une meilleure stabilité du projectile en fonction de la distance.
Le diamètre du pélot, sensé être le plus proche possible de l'épaisseur du blindage à percer.
Un obus antichar de 8,8 cm, sans sa douille, pesait 9,52 kg (
rot), 10,20 kg (
39), un obus explosif
8,8 cm Sprg, entre 4,5 et 4,9 kg, selon la composition de sa charge explosive.
L'obus explosif était utilisé pour aveugler les trappes de vision du char adverse ou endommager, avec ses éclats, le train de roulement. Selon son calibre et son poids, il pouvait néanmoins faire très bobo à un char. A courte portée, en 1940, un pélot explosif de 10 cm, de par son diamètre, pouvait occasionner de sérieux dégâts à un blindage de 30 mm. Sur le Front Est, le projectile explosif de 152 mm russe (SU et ISU-152) pouvait fumer un
StuG (blindage frontal, 80 mm)!
En 1940 et ultérieurement, les obusiers légers de
10,5 cm le FH 18 percevaient une petite dotation d'obus antichars (dérivés du modèle
rot) et, dans certains cas, en 1941, des canons
s.10 cm K 18 avaient également été engagés, mais pour ces derniers, on retrouvait les mêmes problèmes de poids (4,5 tonnes) et de dimensions que le
8,8 cm Flak 18/36, une pièce antichar étant sensée être "furtive" et facilement dissimulable.
En dépit de la "légende", en 1940, des
8,8 cm Flak engagés en antichar - il y en a eu, mais en de rares occasions -, le gros des destructions est à attribuer aux pièces de
3,7 cm Pak ou
3,7 cm KwK (à bord du
Panzer III), de
4,7 cm Pak (t) automotrices et au
7,5 cm KwK L/24, qui armait le
Panzer IV et tirait, également, un obus antichar.