Post Numéro: 2 de kfranc01 30 Déc 2021, 16:29
Né à Troyes, avec ma famille habitant majoritairement la région, les SS y ont laissés un souvenir amers.
Buchère, bien sur, mais aussi les vols et meurtres des derniers mois de la guerre qui ont terrorisé mes grands parents.
D'autant plus que du côté de mon grand père, il cachait deux cousines juives, l'un d'entre elle est ma grand mère. Ce sont un postier et puis des gendarmes qui ont prévenu de l’imminence d'une rafle en janvier 44.
Guderian occupe Troyes le 16 juin 1940. Les premiers assassinats on alors lieu. Dans les bois ou mon grand père avait des ruches, à Saint-Mards, les allemands y ont massacré des soldats des troupes coloniales; 16 corps sont retrouvé le jour de l'appel du général de Gaulle.
L'Aube fut rattaché à la Marne, dont le préfet fut jusqu'en 1942 un certain Bousquet... La Gestapo avait élu domicile au conservatoire de musique; qui repris ses fonctions après guerre. L'ayant fréquenté avec ma sœur dans les années 80, les sous-sols étaient resté en l'état et on pouvait lire des inscriptions des prisonniers sur les murs. Des résistants et otages furent exécuté sur la bute de Montgueux, au lieu dit "le Trou de Chirac", ainsi qu'à Mailly le camp.
Dans ces même bois de Saint-Mards (forêt d'Othe donc), un puissant maquis pris forme dès 41, alimenté à partir de 43 par les réfractaires du STO. Une zone de parachutage et une terrain d'aviation clandestin y est mis en place sur demande de Jean Moulin. 40 tonnes d'armes et de munitions (mais aussi de tabac, cigarettes, argent) furent réceptionnées! Il était interdit de redistribuer du matériel aux francs-tireurs et partisans pour des raisons d'appartenance politique, consigne qui ne fut pas toujours respecté. Les parachutes récupérés, mon père eut ses premiers vêtements taillés dans un de ceux-ci.
Le maquis fut attaqué en Juin 44 lors des opérations de ratissage des maquis de la région. 237 maquisards font face à 1000 soldats, des ukrainiens et des russes principalement. Ils laissent 27 des leurs, contre une cinquantaine d'ennemi. La répression est féroce, les blessés sont achevés, des otages pris; le maquis se dispersent mais certains sont pris et fusillés. Des atrocités sont commisses.
Le 22 août 1944, 49 détenus de la maison d'arrêt de Troyes sont exécutés à Creney près Troyes par la Gestapo et plusieurs miliciens français de Renne en route vers l'Allemagne.
On trouve dans l'Aude le régiment de la Herr n°199, dont un bataillon avait élu domicile dans le château de Vendeuvre sur barse, et qui s'est joint à la brigade SS Pz 51 lors de ses opérations dans l'Aube.
La brigade SS Pz 51 reçut l'ordre de se rendre en France le 4 août et 3 000 hommes de la Brigade arrivèrent par chemin de fer pour Troyes. Dans une tentative de tromperie, ils ont été désignés sous le nom de 27e SS Panzer Division. La brigade ne disposait que d'engins sur roues. Le 22 août, la Brigade SS Pz 51 a mené sa première action dans la région de Sens, lorsque le II/Bataillon de la Brigade accompagné du I/ Bataillon du Régiment 199, ont été attaqués en tenaille dans un mouvement soigneusement préparé. Les deux bataillons ont été contraints de se retirer alors qu'ils risquaient d'être débordés. Ils se sont retirés vers de nouvelles positions à l'ouest de la Seine près de Troyes.
La brigade était située des deux côtés de la seine, avec le I/Bataillon au nord et le II/Bataillon et le I/Bataillon du 199 au Sud. Il y avait aussi quelques unités d'infanterie de la Kriegsmarine qui furent réquisitionné pour assurer la défense de Troyes. Le quartier général de la Brigade avait été établi à Troyes.
En attendant d'établir le contact avec l'avancée des Alliés, la brigade a envoyé un groupe de reconnaissance vers le sud le 24 août, à l'approche de Buchères près de Chatillon, ils ont rencontré un barrage routier mis en place par les FFI, bloquant le groupe de reconnaissance et détruit un side car. Lorsqu'il a été informé de la situation, le commandant de la brigade a envoyé la 3e compagnie, le I/Bataillon et la 3e batterie d'artillerie en renfort. Il s'en est suivi une bataille avec les forces de résistance qui ont été forcées de se retirer. Les SS détruisent alors le village et massacrent 68 personnes, femmes et enfants compris.
Le lendemain 25 août, Troyes est attaquée via Montgueux par une importante force blindée américaine de la 4e division blindée américaine qui capture ou détruit la 8e compagnie, un détachement médical et l'unité de transport motorisé de la brigade. L'assaut a duré toute la journée et en fin d'après-midi, l'assaut des chars avait été repoussé, mais les FFI ont encerclé le quartier général de la brigade. Peu de temps après, les Américains sont revenus par le nord, via Mailly, et ont occupé Troyes et tout contact avec le quartier général de la brigade a été perdu à 16 h 30.
Le Sturmbannführer Walter Joecke a donné l'ordre que l'état-major de la brigade, la compagnie du quartier général et la compagnie Pionier de se tailler un chemin hors de la ville pour rejoindre le reste de la brigade. Combattant de maison en maison, ils se frayèrent un chemin pour se libérer de la ville, ce qui surprit les Américains qui s'attendaient à ce qu'ils se rendent. La SS Pionier a réussi son évasion en perdant tous ses officiers. Leur efficacité dans les combats de maison à maison fut remarqué par Patton et on retrouve cet épisode dans ses mémoires.
La majorité du I/Bataillon est détruite dans d'âpres combats à Sainte Savine et Fontvannes entre le 25 et le 26 août.
Au même moment, de l'autre côté de la tête de pont, le reste de la brigade se retire. Les Panzergrenadiers se retireraient à pied et envoyaient leurs véhicules en avant en deux convois sur la N19. L'un des convois fut partiellement détruit par des avions américains le matin du 26 août. Les bataillons de Panzergrenadier franchissent à pied le pont du chemin de fer au sud de Troyes puis se replient le long des voies ferrées vers Lusigny, accompagnés de 100 prisonniers de guerre américains.
L'état-major de la brigade et le commandant de la brigade Walter Joecke ont été capturés par une unité de reconnaissance américaine le 28 août.
Ce qui restait de la Brigade atteignit finalement la 3e Panzer Division à St Dizier et à l'ouest de Bar le Duc. Incapables de réformer la brigade détruite, elle est dissoute et les survivants sont été affectés à la 17e division SS Goetz von Berlichengen. Le II/Bataillon SS Pz Brigade 51, qui n'a subi que des pertes légère, fut rebaptisé II/Bataillon, SS Pz Regiment 37, remplaçant l'ancien bataillon qui avait été décimé lors des combats en Normandie et le reste de la Brigade servant de vivier pour des remplaçants individuels.
Le meilleur apéro n'est pas nécessairement le plus cher, c'est celui que l'on partage !