alfa1965 a écrit:Ce qui permet de donner un éventail dans la datation est la vareuse m36 qui est remplacée à partir de mi 1940. Donc on peut déduire les dates annoncées par Loïc.
, c'est, effectivement, un élément important à prendre en compte!
J'ai, aussi, une longue habitude, dans le cadre de pontes de "petits Mickeys", pour mon éditeur préféré, de me "cogner", très régulièrement, des séances d'identification de vieux clichés allemands. On finit par assez vite déduire la période probable de prise du cliché.
Dans le cas de la photo postée, en dehors de l'uniforme, il y a, également, l'attitude (très) décontractée du planton, dont la présence devant le portail est plus symbolique qu'autre chose. Entre juin 1940 et, grosso modo, janvier-février 1941, le "pioupiou" de base, affecté dans l'armée d'occupation, en France, avait vécu une quasi-sinécure, par rapport au service de "caserne", en Allemagne. De surcroit, après la Campagne de Pologne, la Drôle de Guerre, puis le Westfeldzug, la hiérarchie, pour l'essentiel, avait légèrement relâché la bride de la discipline, qui était très stricte dans l'Armée allemande.
On constate un "phénomène" similaire, après la catastrophe de Stalingrad, début 1943, mais pour des raisons bien différentes, car la hiérarchie supérieure avait, alors, constaté, après, quasiment, deux ans de combat intensifs, marqués par des pertes monumentales, qu'il lui était nécessaire de faire preuve d'une certaine souplesse, vis-à-vis de la troupe, en dehors des engagements. Il ne faut pas rêver, cette indulgence apparente s'était, alors, surtout, limitée à "fermer les yeux" sur certaines "modes vestimentaires" et les coupes de cheveux
, dans un unique but, entretenir l'esprit de corps, essentiel au sein des formations allemandes.
NOTA: tous les "Malgré-Nous" alsaciens que j'ai eu connus et fréquentés, étaient unanimes sur l'importance de "l'esprit de corps" qui existait, alors, que ce soit dans la Heer, la Waffen-SS ou la Kriegsmarine. Que les nouvelles recrues fussent allemandes, autrichiennes, hongroises, tchèques, slovènes, alsaciennes, etc., "rien à secouer", sauf qu'il leur fallait, rapidement, assimiler les "règles de base"... qui constituaient, également, la nécessaire capacité de combat de l'unité.
De par ma propre expérience, je n'ai connu une certaine similitude que dans "La Royale", mais avec, détail crucial, un recrutement essentiellement effectué à base d'engagés volontaires et, accessoirement, de "spécialistes".
Après l'attentat de juillet 1944, envers le Führer, cet imbécile d'Himmler, incompétent notoire militairement, avait voulu rétablir une "discipline de fer", conjuguée à un dévouement (patriotique) "jusqu’au-boutiste", sauf que, très rapidement, à son grand dépit, çà n'avait pas marché. Au sein de la Heer, les états-majors d'ID, convertis en VGD, avaient fait semblant d'y adhérer, afin de ne pas pénaliser leurs unités en fourniture de matériels! ... tandis que la Waffen-SS, à l'instar des "copains", se référait, elle, aux seules compétences avérées de ses chefs, sur le terrain!
.
Dans l'épouvantable maelstrom des dernières semaines de guerre, on constate, ainsi, la mise en place de "tribunaux militaires", notamment à Berlin, bien souvent constitués de planqués de la dernière heure et de "membres du Parti", convertis en "justiciers", qui se permettaient d'ordonner l'exécution "sans formalité" de supposés déserteurs, alors que l'armée allemande était, elle, en pleine déroute.
Cela dit, à Berlin ou ailleurs, le biffin "allemand", quelque soit son Arme, avait, lui-aussi, vite pigé, que ses tentatives (légitimes) de repli ne pouvaient "réussir" que s'il était en force, ne serait-ce que pour pouvoir s'opposer aux "détachements de police" de ces "tribunaux". Quand on se retrouvait à une trentaine de "zélés planqués", face à 300 pinpins armés jusqu'aux dents et rompus au combat, on laissait vite tomber, à moins d'être totalement suicidaire!
Feu, mon ex-beau-père, avait, ainsi, pris soin de retraiter, en bon ordre, avec son régiment d'artillerie, depuis Vienne, avant que l'unité n'effectue sa reddition "en masse", le 8 mai 1945, à Berchtesgaden - alors, occupé par les Ricains - et, dès lors, "dégainer" ses papiers français d'identité! De manière générale, "retraiter" isolé était, alors, le "meilleur" moyen de se faire dézinguer au hasard des rencontres!