Comment Hitler percevait De Gaulle?

J'aimerais bien savoir comment le Führer percevait De Gaulle? Je connais bien l'animosité entre Churchill et Hitler ou, encore mieux,la relation plutôt houleuses entre le Führer et Staline.

Mais qu'elles étaient les opinions de Hitler sur De Gaulle? En effet je sais que De Gaulle a été vu comme une épine dans le pied en 40...mais en 44?

Bien à vous.

Bonjour,

Le percevait-il vraiment?

En effet je sais que De Gaulle été vu comme une épine dans le pied en 40...

Une épine dans le pied? Dans quel rôle? Commandant d'une division cuirassée? Sous-secrétaire d'État au ministère de la Guerre? L'homme du 18 juin?

[Prosper Vandenbroucke]

Bonjour,
Question pertinente que celle-là.
Un livre qui pourrait être intéressant à ce sujet :
Hitler, les Allemands et le général de Gaulle, par jacques Binoche :
https://livre.fnac.com/a8977482/Jacques ... -de-Gaulle
M’est avis cependant qu’Hitler avait conscience de l’intellect de De Gaulle mais que pendant le conflit il ne se formalisa pas de trop au sujet du grand Charles. Pour lui ces ennemis furent Staline, Churchill et Roosevelt.

P.S. Je me suis permis de déplacer ton post car la rubrique ‘’ Grand personnages de l’Histoire’’ me semblait un peu mal choisie.

Comme disait Staline du Pape sans doute :"Combien a-t-il de Divisions ?"

Comme disait Staline du Pape sans doute :"Combien a-t-il de Divisions ?"

J'allais justement - en voyant le titre du topic - faire la même citation.

pour Hitler, De Gaulle ne pesait rien. Hitler avait les Russes, les Anglais et les Américains sur le dos, quelle importance, ce De Gaulle ? (D'autant que jusqu'en 43, De Gaulle n'a quasiment pas d'armée à diriger.)

Malgré tout il a pu y avoir des moments où Hitler a eu à se préoccuper, non pas vraiment de De Gaulle, mais de l'armée française : il a ainsi pu apprendre qu'elle avait tourné casaque en passant en AFN du côté allié - c'est dans la foulée qu'il doit se soucier rapidement de la Tunisie - qu'elle avait compté dans la prise de Rome (ça c'est une hypothèse) et surtout qu'elle avait débarqué en Provence, et ça il n'a pas pu le manquer parce que ça signifiait l'obligation d'un retrait total de toutes ses forces au sud de la Loire à brève échéance.

Le seul moment que je vois, où Hitler ait eu à répondre directement à De Gaulle, c'est au cours de l'échange radiophonique qui a suivi Bir Hakeim : Radio Berlin fait savoir que les prisonniers français, qui n'appartiennent pas à une armée régulière, seront exécutés. Réaction immédiate de De Gaulle à Radio Londres :"Si la Wehrmacht allait jusqu'à se déshonorer en fusillant des prisonniers de guerre.... [nous ferions la même chose avec les soldats allemands que nous détenons]."
La réponse de Berlin : "A ce sujet il ne peut y avoir de confusion, [ils seront traités comme des prisonniers de guerre.] " Il me semble évident que Radio Berlin n'annonce pas ça sans que Hitler ait eu à trancher.

(Amusant que dans leur unique affrontement de personne à personne - je n'en vois pas d'autre - ce soit Hitler qui ait dû baisser pavillon !)

Il est à remarquer toutefois que dans le Vercors,alors qu'il y a officiellement une proclamation d'appartenance à la république,les Français sont fusillés mais que les Polonais de la révolte de Varsovie sont conservés comme captifs mais c'est vrai pas de reddition officielle du territoire insurgé.....

Je crois que quand Giraud s'est évadé, Hitler l'avait confondu avec De Gaulle
et sauf erreur, Guderian lecteur des livres de DG avait parlé de lui à Hitler

J'aimerais bien savoir comment le Führer percevait De Gaulle? Je connais bien l'animosité entre Churchill et Hitler ou, encore mieux,la relation plutôt houleuses entre le Führer et Staline.

Mais qu'elles étaient les opinions de Hitler sur De Gaulle? En effet je sais que De Gaulle a été vu comme une épine dans le pied en 40...mais en 44?

Bien à vous.

Les écrits du colonel de Gaulle eurent une étonnante audience de l’autre côté du Rhin. J'ai lu quelque part que les généraux allemands appelaient cet obscur colonel leur « grand collègue », et que Hitler lisait, relisait, se faisait lire « Vers l’armée de métier » ; il aurait dit y avoir « beaucoup appris ».

En 1940, De Gaulle est battu à Montcornet; et après un succès initial, à Abeville ou les alliés perdent en 3 jours 260 blindés sous les coups de la flaks et de l'infanterie - les Allemands ne perdent aucun chars !!! On ne peut parler d'épine dans le pied... et ces blindés vont manquer par la suite. S'il est bon politicien, De Gaulle sous le casque n'arrive pas aux chevilles d'un Rommel ou d'un Patton...

Les Allemands se soucient des FFL à partir de Bir Hakeim. En conférant aux prisonniers FFL le statut de prisonniers de guerre suite à un échange radio avec De Gaulle en personne (les Allemands menacent de fusiller les prisonniers français comme franc tireurs; De Gaulle répond en menaçant de fusilier les prisonniers Allemands), les Allemands reconnaissent les forces FFL comme des forces françaises régulières - et suivi comme telle dans les comptes rendues d'opérations. Il est certain que cette reconnaissance vient d'Hitler en personne - un geste peut-être en souvenir de la lecture de des livres du "grand collègue" ?
Il est certain que le haut commandement, dont Hitler, va s'en préoccuper ensuite, car De Gaulle représente une force politique, ou plutôt une nuisance, capable de rallier à lui tout ou partie de l'AFN de même que la flotte française. Donc on garde un œil sur De Gaulle et les FFL, et cela va empoisonner les relations avec Vichy. A partir de l'annexion de la zone sud, les Allemands ne s'intéressent plus vraiment aux FFL et à De Gaulle; le sort de l'AFN et de la marine Française sont scellés... jusqu'en 44 ou l'action de la résistance les gênes.
Ceci dit, j'ai pu lire sur plusieurs sources que les Allemands considèrent De Gaulle comme un personnage secondaire, sans représentativité réelle, préoccupé de satisfaire ses ambitions plutôt que celle de la France.

Il y a un papier dont je conseille la lecture, De Gaulle, les FFL et la Résistance vus par les responsables de la Wehrmacht de Jean-Nicolas Pasquay, Revue historique des armées, consultable librement ici:
https://journals.openedition.org/rha/6809

Pour Abbevile,de Gaulle avait été prévenu de la nocivité de la Flak en antichar, par les Anglais dont les chars avaient fait les frais de la première attaque...Il n'en a pas tenu compte ainsi que l'expose Henri de Wailly dans "Weygand,de Gaulle et quelques autres..." toute fois des Hotchkiss avaient bien atteint la Somme,mais sans infanterie ni artillerie pour tenir le terrain.....

A Abbeville les Allemands ne pouvaient pas perdre les chars qui n'y étaient pas ...
JD