Alfred a écrit:Effectivement,mon père était dans les 47 de la 2ème DCr,il était allé sur le terrain truffé de ces pièces allemandes du côté de Huppy, il en avait vues beaucoup détruites ,manifestement détruites par les chenilles des chars avec aux alentours les servants et les groupes de protections d'infanterie avec MG 34... Il était présent avec les antichars français lors de l'attaque des highlanders de la 51éme,il les avait vus se faire décimer par les Mg 34 sans pouvoir y faire quoi que ce soit,les 47 AC n'ayant pas de munitions anti personnel.....Il avait conservé un souvenir pathétique de ces écossais sacrifiés en pure perte et qui partaient vers la mort,le sachant parfaitement, sanglotant parfois en pensant à leur famille,leur petite amie,tout ce monde proche et aimant qu'ils ne verraient jamais plus......
Entre septembre 1939 et juin 1940, la Heer avait perdu au combat, un peu plus de 600 pièces de
3,7 cm Pak 36, chiffre ramené, sur la base de 13 174 pièces en parc ( pour ce seul modèle!), le 1er mai 1940, à 4,6 % de pertes!
Côté allemand, leur dotation en munitions explosives n'avait pas débuté avant le premier trimestre 1940; celà, uniquement, suite au constat général, après la Campagne de Pologne, que 11 000 pièces de 3,7 cm engagées, sans munitions explosives contre "cibles molles"... ben, sur le terrain, en conditions de combat, çà ne le faisait pas. En septembre 1939, elle n'était pas encore en service pour les Pak, alors que l'armée française, elle, en disposait, depuis 14-18, pour ses pièces d'infanterie de 37 mm (sans équivalence dans la Heer, pour un même calibre).
Le problème avait été qu'il n'avait pas été prévu de munitions explosives pour les pièces antichar françaises de 25 et 47 mm, uniquement des dotations en "boulets" perforants, sans charge explosive additionnelle (contrairement aux munitions antichars allemandes), ce qui en faisaient, juste de grosses "balles" sans effet létale notable à la dispersion, faute d'éclats. Sauf que l'armée française, elle, n'avait pas directement bénéficié du retour d'expérience "polonais".
"l'Expérience" polonaise + la durée de la "Drôle de Guerre" avaient été essentielles pour l'armée allemande, en mai 1940; deux "paramètres", qui, côté français, n'avaient pas été sérieusement exploités. En France, on avait tablé sur une réplique de 14-18, avec, après le premier choc, un "enlisement" rapide de l'adversaire, suivi d'une guerre provisoire de position, qui nous aurait permis de concentrer et constituer des masses de matos (surtout) et de personnels, afin de déclencher en 1941, l'offensive majeure, à la façon de ce qui s'était passé à la fin de l'été 1918.
On notera, au passage, que le "timing" prévisionnel était beaucoup plus court que celui de la guerre précédente, sauf qu'il avait sérieusement "pourri" - avec l'existence de la Ligne Maginot! - , toute notre "stratégie" militaire, depuis son plus haut niveau décisionnaire, la gouvernance en place, inclus le Haut-Etat-major, qui était prié de lui présenter, au préalable, toutes ses intentions d'initiative militaire et ses différentes suggestions!
On oublie, un peu trop vite, que la principale hantise de la "République", quelque soit sa numérotation, a toujours été le spectre d'un éventuel supposé coup d'état militaire, la dernière trouille ayant été créée par le Général Boulanger! -.
Dans les faits, l'armée française est (toujours) pieds et poings liés aux seules "décisions" politiques "civiles"! Clémenceau a eu beau affirmer que
la Guerre est une affaire trop sérieuse pour la confier à des militaires, en 1939-1940, entre les "atermoiements", frilosités politiques de la Gouvernance et la main-mise du Ministère des Finances sur les pépètes - encore une intervention civile lourde de conséquences -, le Généralissime Galemin faisait office de "pot de fleur" militaire. Alors, si en plus, l'adversaire fait preuve d'initiative inattendue , comme, par exemple, la "Percée des Ardennes", le faisant surgir sur les arrières de nos forces principales d'intervention, on était très-très mal et les "politiques", pourtant décisionnaires au premier chef, s'étaient empressés, à l'unisson ou presque, de refiler la patate très chaude aux seuls militaires.
En plus, le Généralissime Gamelin, en sus de ses nécessaires fayotages politiques, n'était pas, non plus, un "génie" militaire - çà avait été un autre problème -; mais il était très loin d'être le seul! Charles de Gaulle, envers qui j'ai, pourtant, un immense respect, n'avait guère mieux fait en mai 1940, où il s'était pris une tôle, comme les copains! Sa "vraie" carrière est, avant tout, politique et, là, il a excellé! -.
En France, mais ce n'est que mon avis, le seul militaire compétent sur le terrain, durant la WW2, avait été Leclerc de Hautcloque, sauf qu'il s'était fait barrer, hiérarchiquement et à l'ancienneté, par De Lattre de Tassigny - qui, lui, n'avait pas la moitié des compétences de Leclerc! -. Si vous regardez bien, une fois Leclerc décédé, en 1947, dans un bête accident d'avion... ben, nous avions plus personne de compétent pour gérer sur le terrain! Confère l'apothéose catastrophique qui avait été le "réduit" de Dien-Bien-Phu, au printemps 54, le symbole, hélas, "presque parfait" de l'incompétence militaire, agréé par le pouvoir politique!
Le coup du "réduit", historiquement, n'avait jamais fonctionné, mais, là, en plus, le fait d'être cerné de hauteurs "prenables" n'avait même pas été envisagé! ... C'avait été, hélas, une réplique de mai 40 à "l'indochinoise".
Cela dit, en Indo, il ne s'agissait que de militaires professionnels (engagés volontaires, etc.), la presse d'alors ne s'était "attardée" sur leurs cas que dans le cadre d'un minimum de bienséance médiatique, sauf que, très vite, à dater de l'automne 54, les conscrits appelés avaient été expédiés en Algérie, dans le cadre d'opérations de pacifications et de police dans des départements français; l'appellation, plus ou moins officielle, "Guerre d'Algérie", est très largement postérieure à la fin du "conflit" algérien... je me demande s'il ne date pas, plus ou moins et au mieux, sans être officialisé, du temps de Giscard - sauf erreur, il y a pas de Croix de Guerre TOE "Algérie".
Là, encore, je donne l'impression de sérieusement déraper du contexte "39-45", mais, au moins, jusqu'à la fin des années 60, l'armée française, depuis la décennie 30, n'a, en gros, connu qu'un seul vrai chef militaire compétent, Leclerc! Il a, bien sur, existé quelques subordonnés prometteurs, comme Massu ou Bigeard, mais il ne s'agissait, alors, que de "subalternes" sans réel pouvoir de décision!