thucydide a écrit:Delsou a écrit:1-Est-ce que les Stammkompanie suivaient de près ou de loin géographiquement le régiment ou division auquel elle était rattachée?
1-En général oui, car il fournit le matériel humain à l'unité quand elle en a besoin.
C'est, généralement, le cas avec les
Ersartz-Ausbildungskompanien divisionnaires, quand leurs divisions-mères étaient affectées en France, territoire occupé globalement "calme" et longtemps considéré par la troupe et ses cadres, après avoir séjourné et combattu sur le Front Est, comme un grand "camp de vacances".
Ces compagnies d'instruction, regroupées au sein d'un bataillon distinct, étaient des réserves de personnels frais, constitués de jeunes recrues, en transit et en attente d'affectation, dans la division-mère, après leur instruction et cours de spécialités, et de blessés, réintégrés après une période de convalescence - sa durée ayant exigé leur remplacement au sein de leur unité d'origine -. De manière générale, ces compagnies "d'instruction " n'avaient n'avaient pas vocation à instruire leur personnels - tâches assurées par l'instruction générale de base, plus les cours de spécialités - mais à les préparer et conditionner dans le cadre de leurs futurs rôles au sein de la division-mère, sans oublier la "découverte" de l'esprit de corps, qui régnait au sein des régiments qui composaient la division.
Cà peut paraitre une notion surannée, pour ne pas dire "hors d'âge", mais cet esprit de corps régimentaire était vieux comme " mes robes" dans l'armée allemande, car hérité des anciennes traditions de l'armée impériale, qui avaient été soigneusement entretenues durant les années 1920-1930 et, intentionnellement, réactivées, quand la Heer s'était reconstituée à dater de 1931. Tous les régiments, alors, mis sur pieds avaient leur propre référence historique, et, même, quand l'armée allemande avait été contrainte de constituer des divisions de bric et de broc, il y avait, toujours, des spécialistes de la "généalogie" militaire, qui parvenaient à dénicher un vieux régiment oublié, qui servait, dès lors, de référence historique. L'air de rien, on retrouve une tradition similaire, encore de nos jours, dans d'autres armées occidentales ou autres. Celà dit, ces traditions régimentaires fusionnaient, également, avec l'aspect "frères d'armes" très prononcé, qui régnait au sein des unités qui étaient montées au casse-pipe; j'ai, ainsi, quelques témoignages de "Malgré-Nous" alsaciens, incorporés d'office dans la Heer et la Waffen-SS, qui en avait fait mention... on se foutait, royalement, de l'origine du nouvel arrivant, même quand il s'exprimait "difficilement" en allemand, mais baragouinait à partir de son dialecte alémanique local - de toute manière, même de nos jours, les "dialectes" régionaux sont monnaie courante en RFA et en Autriche!
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Mais, là, je dérape
... pour en revenir aux
E.u.A-Bataillonen, quand la division-mère montait au front, eux, restaient, le plus souvent, encasernés dans le
Wehrkreis (région militaire) de référence de cette même division, au sein du territoire du Reich, où ils disposait du casernement et du proche terrain d'entrainement, puis son "vivier", à l'annonce de ses nouvelles affectations, empruntait, seul ou en petits groupes, un train ou un convoi pour rejoindre l'unité.