Post Numéro: 19 de Clauster 19 Mar 2021, 16:10
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https://www.revuedesdeuxmondes.fr/wp-co ... b946c1.pdfAinsi que
Le Lt Clavel, pour tenter de rétablir la situation, se précipite vers 3 heures du matin au P.C. du Régiment et demande au Lt-Colonel Watteau de lui donner les A.M.D. du Capitaine Weygand. Notre Colonel hésite, sentant la partie perdue et que Clavel, presque sûrement, court à une mort certaine. Mais, devant l'insistance de Clavel qui affirme qu'avec cet appoint de deux A.M.D. (tout ce qui reste de l'escadron Weygand), il pourra rétablir la situation, le Colonel cède.
De son côté, le Maréchal-des-Logis-Chef Auroux a eu le même réflexe et est allé à Crauville chercher les deux A.M.D. boiteuses qui restent au 2e Bataillon.
Tous les deux se retrouvent au P.C. du Sous-Lt Hueber. Ce dernier essaie de dissuader Clavel de retourner à son point d'appui où il risque de trouver la mort ; mais aucun raisonnement ne pourra le convaincre.
Le Chef Auroux monte alors dans la même voiture que son Lieutenant et après une dernière poignée de mains à Hueber, les deux A.M.D. s'ébranlent vers Portejoie !
Clavel, Auroux et l'équipage savaient qu'ils couraient le plus grand danger, mais ils voulaient tenter l'impossible pour dégager les quelques survivants de leur Escadron et sauver le matériel.
Prudemment, la première voiture s'avance et arrive à 100 mètres de Portejoie. Un coup de 25 mm... ce sont les canons d'Auroux servis par les Allemands qui viennent de tirer. Le premier coup immobilise la voiture. Coup sur coup, 5, 10, 20 coups de canon... Les Allemands s'acharnent sur cette voiture qui fume et dont pas un seul des occupants (ils étaient cinq) ne pourra s'échapper. Seul, le Lt Clavel, dans un dernier sursaut de son être, doué d'une effarante vitalité, parviendra, torche vivante, à se projeter hors de l'A.M., pour expirer à l'air et au soleil. Un le retrouvera carbonisé le long de la voiture.
Le Sous-Lt Quétan du 3e R.A.M. qui commande la deuxième A.M. essaie en vain de s'approcher, soit en voiture, soit â pied. Un coup de 25 lui passe sous le bras, écorchant la tourelle. Une balle qu'il nous montrera en rentrant au P.C. du Régiment traverse son casque, sans le blesser, mais en l'ébranlant fortement. Au bout d'un quart d'heure, voyant l'inutilité de ses efforts, il jettera un dernier regard plein de larmes vers la voiture de son camarade et rentrera au P.C. nous rendre compte de la mort héroïque d'un des meilleurs officiers du 2e R.D.P. et de son équipage.
https://www.chars-francais.net/2015/ind ... 0-mai-1940Claude Demeester
Tant que les lapins n’auront pas d’historiens, l’histoire sera racontée par les chasseurs.
Howard Zinn