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Comme déjà dit je l'ai côtoyé deux fois par semaine pendant trois ans et franchement son comportement était tout ce qu'il y a de normal pour un prof. Jamais la moindre allusion à quoi que ce soit ou encore des signes pro allemands !
J' imagine assez bien l'homme , qui a un job rémunéré surement correctement , être plus ou moins (plutôt plus) obligé de faire acte de présence lors des manifestations où Radio Paris se trouve. je pense qu'il était un acteur "passif" au sein de cette radio
Il n'empêche bien évidemment que radio paris était une radio allemande. Que recherches tu précisément Charles ?
Bernard
“Quand les types de 130 kilos disent certaines choses, les types de 60 kilos les écoutent.”
Renaud dans sa chanson HEXAGONE diffuse quelques messages : Ils s'embrassent au mois de janvier, car une nouvelle année commence, mais depuis des éternités l'a pas tell'ment changé la France. Passent les jours et les semaines, y'a qu'le décor qui évolue, la mentalité est la même, tous des tocards, tous des faux culs.
Ils sont pas lourds en février, à se souvenir de Charonne, des matraqueurs assermentés qui fignolèrent leur besogne. La France est un pays' de flics, à tous les coins d'rue y'en a cent, pour faire régner l'ordre public ils assassinent impunément.
Quand on exécute au mois d'mars, de l'autr'côté des Pyrénées, un anarchiste du Pays Basque, pour lui apprendre à s'révolter, ils crient, ils pleurent et ils s'indignent de cette immonde mise à mort, mais ils oublient qu'la guillotine chez nous aussi fonctionne encore.
Être né sous l'signe de l'hexagone, c'est pas c'qu'on fait de mieux en c'moment, et le roi des cons, sur son trône, j'parierais pas qu'il est allemand.
On leur a dit, au mois d'avril, à la télé, dans les journaux,
de pas se découvrir d'un fil, que l'printemps c'était pour bientôt, Les vieux principes du seizième siècle, et les vieilles traditions débiles, ils les appliquent tous à la lettre, y m'font pitié ces imbéciles.
Ils se souviennent, au mois de mai, d'un sang qui coula rouge et noir, d'une révolution manquée qui faillit renverser l'histoire. J'me souviens surtout d'ces moutons, effrayés par la liberté, s'en allant voter par millions pour l'ordre et la sécurité.
Ils commémorent au mois de juin, un débarquement d'Normandie,
ils pensent au brave soldat ricain qu'est v'nu se faire tuer loin d'chez lui. Ils oublient qu'à l'abri des bombes, les Français craient : vive Pétain, qu'ils étaient bien planqués à Londres, qu'y'avait pas beaucoup d'Jean Moulin.
Être né sous l'signe de l'hexagone, c'est pas la gloire en vérité et le roi des cons, sur son trône, me dites pas qu'il est portugais.
Ils font la fête au mois d'juillet, en souv'nir d'une révolution qui n'a jamais éliminé la misère et l'exploitation. Ils s'abreuvent de bals populaires, d'feux d'artifice et de flonflons, ils pensent oublier dans la bière qu'ils sont gouvernés comme des pions.
Au mois d'août c'est la libertén après une longue année d'usine, ils crient : vive les congés payés ; ils oublient un peu la machine. En Espagne, en Grèce ou en France, ils vont polluer toutes les plages, et, par leur unique présence, abîmer tous les paysages.
Lorsqu'en septembre on assassine un peuple et une liberté au coeur de l'Amérique latine, ils sont pas nombreux à gueuler. Un ambassadeur se ramène, bras ouverts il est accueilli ,le fascisme c'est la gangrène, à Santiago comme à Paris.
Être né sous l'signe de l'hexagone, c'est vraiment pas une sinécure, et le roi des cons, sur son trône, il est français, ça j'en suis sûr.
Finies les vendanges en octobre, le raisin fermente en tonneaux, ils sont très fiers de leurs vignobles, leurs côtes-du-rhône et leurs bordeaux. Ils exportent le sang de la terre un peu partout à l'étranger, leur pinard et leur camembert, c'est leur seule gloire, à ces tarés.
En novembre, au Salon d'l'auto, ils vont admirer par milliers l'dernier modèle de chez Peugeot, qu'il pourront jamais se payer. La bagnole, la télé, l'tiercé, c'est l'opium du peuple de France, lui supprimer c'est le tuer, c'est une drogue à accoutumance.
En décembre, c'est l'apothéose, la grande bouffe et les les p'tits cadeaux, ils sont toujours aussi moroses, mais y'a d'la joie dans les ghettos. La Terre peut s'arrêter d'tourner, ils rat'ront pas leur réveillon, moi j'voudrais tous les voir crever, étouffés de dinde aux marrons.
Etre né sous l'signe de l'Hexagone, on peut pas dire qu'ça soit bandant. Si l'roi des cons perdait son trône, y'aurait cinquante millions de prétendants.
La dictature c'est "ferme ta gueule", et la démocratie c'est "cause toujours".
Woody Allen.
J’avoue ne rien savoir de Radio-Paris à part que c’était la voix allemande. J’aimerai bien connaître les écrits de Oscar Meriaux dans Le cri du peuple.
Depuis Hexagone, qui remonte à 76, Renaud a largement baissé le ton de ses chansons contestatrices, et s'est plutôt dirigé vers des chansons plus amusantes ou plus tendres. Et même lorsqu'il parle des flics, le ton n'est plus à l'émeute : il nous parle de Willy Brouillard.
C'est dans l'album "A la belle de mai", déjà ancien, qui contient pas mal de chansons sympa ("T'en fais pas Papa, mon amoureux tu l'aimeras") ou carrément amusantes ("Adios Che Guevara, que viva marijuana"), bref ça reste un chanteur contestataire - il se définit comme "le chanteur énervant" - mais il est descendu de sa barricade.
Sans parler du fameux "J'ai embrassé un flic", à la suite des policiers tués ou blessés au cours de l'assaut islamiste et du massacre chez Charlie Hebdo.
Ce qui me frappe dans sa relation avec son paternel, c'est ce père jaloux de son fils, d'une jalousie maladive, qui écrit dans son journal intime "le succès de mon fils me tue" (ce qui est fou) tandis que Renaud culpabilise d'avoir occulté le succès littéraire possible de son père, l'empêchant de sortir un roman qui certainement, bien entendu, c'est garanti, aurait mérité le Goncourt, culpabilité encore plus folle, mais on sait - et on comprend - que Renaud souffre depuis très longtemps de problèmes psychologiques sérieux.
Un père qui lui lègue en prime un héritage d'ancien collabo, plus ou moins, en tous cas avec des amis comme ça... on n'a pas besoin d'ennemis.