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Prisonniers allemands

Nouveau messagePosté: 06 Jan 2019, 23:18
de tistou48
Bonsoir,

En ce dimanche soir un doute m’assaille... 8)
Existe-t-il des statistiques sur le nombre de soldats envoyés en prison sous l’occupation à paris et connaît on leur lieu de détention ?

Merci à tous ceux qui pourront me renseigner

Re: Prisonniers allemands

Nouveau messagePosté: 07 Jan 2019, 00:12
de Alfred
Ils ne restaient pas en prison bien longtemps : beaucoup de manquements à la discipline ou autres délits étaient sanctionnés par l'envoi sur le front de l'est ou le peloton d' exécution. Rapide et sans appel ..... Beaucoup de choses étaient effacées si le coupable pouvait prouver qu'il avait agi sous l'emprise de l'alcool ... Une vieille tradition.

Re: Prisonniers allemands

Nouveau messagePosté: 07 Jan 2019, 01:15
de tistou48
Merci Alfred, y a t il une étude, un texte, un bouquin pour pousser plus loin cela? Et En cas d exécution, où cela avait il lieu.

Re: Prisonniers allemands

Nouveau messagePosté: 07 Jan 2019, 18:01
de Loïc Charpentier
tistou48 a écrit:Merci Alfred, y a t il une étude, un texte, un bouquin pour pousser plus loin cela? Et En cas d exécution, où cela avait il lieu.


De manière générale, quelque soit la nationalité de l'Armée, il existait un règlement de discipline général très strict qui couvrait, aussi bien, les "incartades" militaires que civiles (effectuées sous l'uniforme). il pouvait aller du simple "refus" de saluer (même par erreur!) d'un supérieur ou de la tenue non réglementaire, jusqu'à la désobéissance au front ou à la désertion - même "motivée" pour raison de familiale ! Qui débouchait sur le potence ou le peloton d'exécution ! - , en passant par la grivellerie, le vol, le meurtre, etc.

En temps de paix, la graduation des peines infligées allait de la simple consigne aux "arrêts de forteresse" -en France, par le passé, après un séjour "indispensable" au "gnouf", les "fortes têtes"' étaient expédiées dans les unités disciplinaires, notamment, les célèbres "Bats d'Af". En général, quelque soit sa nationalité, la justice militaire avait la main lourde et était peu encline à la prise en compte de motifs "humains".

En temps de guerre, le simple fait d'être considéré comme "déserteur" (prouvé ou non) peut (pouvait) valoir la peine capitale.

Dans l'armée allemande, le respect du code de discipline militaire était très strict. Il y a eu certes, quelques rares aménagements, comme la tenue, après la catastrophe de Stalingrad, qui avait amené l'autorité militaire à autoriser quelques libertés vestimentaires, pour encourager l'esprit de corps ; sinon la discipline militaire allemande, fondée sur, au moins, deux siècles d’existence, était, particulièrement rigide, inflexible et n'éprouvait aucun état d'âme, lors de l'annoncé de la sentence. Quand on a 4 millions de pinpins "sous les drapeaux", on ne joue pas au sentimental! :D

Les peines infligées et leurs exécutions s'effectuaient, alors, comme dans toutes les armées, en général, au sein de l'entité militaire, qui disposait de ses prisons, forteresses et unités disciplinaires . A ma connaissance, seule, l'Armée française expédiait, avant 1940, au bagne (de Cayenne), stade ultime de la peine "de vie", certains déférés, dont le statut militaire, après avoir été cassé, n'était plus pris en considération - exemple connu, le capitaine Dreyfus, qui ne l'avait retrouvé , avec son grade, qu'après la révision de son procès, en 1906 -.

Les jugements et sentences militaires allemands, durant l'Occupation, quelques aient été leurs lourdeurs, étaient quasi-méconnues de la population civile française ; çà reste, encore, de nos jours, la règle pour les peines infligées par l'Armée à son personnel... sauf que, en France, depuis quelques décennies, les méfaits, considérés comme civils, sont, désormais, jugés par la justice civile.

Re: Prisonniers allemands

Nouveau messagePosté: 07 Jan 2019, 18:44
de tistou48
Merci Loïc. Je cherche les lieux d'internement et quelques chiffres sur ces condamnés de l'armée allemande dans les pays d'occupation.

Re: Prisonniers allemands

Nouveau messagePosté: 08 Jan 2019, 00:57
de Alfred
Pendant le "siège de Dunkerque"les actes considérés comme des désertions sont sanctionnés de pendaison par le tribunal militaire du vice-amiral Frisius, les corps restent exposés au bout d'une corde sur la façade de l'hôtel de ville.

Re: Prisonniers allemands

Nouveau messagePosté: 08 Jan 2019, 01:49
de alfa1965
Étaient-ils envoyés dans la brigade Dirlewanger (puis division) ? le livre d'Ingrao a ce sujet reste flou sur les bataillons disciplinaires.

Re: Prisonniers allemands

Nouveau messagePosté: 08 Jan 2019, 12:22
de Halhin Gol
Loïc Charpentier a écrit:
Les jugements et sentences militaires allemands, durant l'Occupation, quelques aient été leurs lourdeurs, étaient quasi-méconnues de la population civile française ; çà reste, encore, de nos jours, la règle pour les peines infligées par l'Armée à son personnel... sauf que, en France, depuis quelques décennies, les méfaits, considérés comme civils, sont, désormais, jugés par la justice civile.

Ce n'est pas tout à fait exact pour ce qui concerne la France. Disons pour simplifier qu'en situation normale ce sont les juridictions correctionnelles et les cours d'assises qui jugent les délits et crimes commis par les militaires français comme ceux commis par n'importe quelle personne mais, en temps de guerre, ce serait, pour les militaires, les juridictions militaires.

Re: Prisonniers allemands

Nouveau messagePosté: 08 Jan 2019, 13:03
de Loïc Charpentier
alfa1965 a écrit:Étaient-ils envoyés dans la brigade Dirlewanger (puis division) ? le livre d'Ingrao a ce sujet reste flou sur les bataillons disciplinaires.


La SS-SturmbrigadeDirlewanger, précédemment SS-Regiment Dirlewanger, constitué à partir d'un Sonderkommando SS (1941-1942), était, effectivement, un ramassis de salopards, de récidivistes et de gibiers de potence, chargés du sale boulot, mais n'était pas, pour autant, stricto sensu, une unité disciplinaire (de la Waffen-SS). Dirlewanger, lui-même, était considéré comme un pestiféré par la Waffen-SS, qui, avant juin 1940, avait, même, refusé de le réintégrer dans ses rangs.

En avril 1945, il avait été envisagé de convertir la Sturmbrigade, reconstituée en décembre 1944, en 36. SS-Division, mais il n'existe aucun code postal y afférant.

Re: Prisonniers allemands

Nouveau messagePosté: 08 Jan 2019, 13:11
de Loïc Charpentier
Halhin Gol a écrit:
Loïc Charpentier a écrit:
Les jugements et sentences militaires allemands, durant l'Occupation, quelques aient été leurs lourdeurs, étaient quasi-méconnues de la population civile française ; çà reste, encore, de nos jours, la règle pour les peines infligées par l'Armée à son personnel... sauf que, en France, depuis quelques décennies, les méfaits, considérés comme civils, sont, désormais, jugés par la justice civile.

Ce n'est pas tout à fait exact pour ce qui concerne la France. Disons pour simplifier qu'en situation normale ce sont les juridictions correctionnelles et les cours d'assises qui jugent les délits et crimes commis par les militaires français comme ceux commis par n'importe quelle personne mais, en temps de guerre, ce serait, pour les militaires, les juridictions militaires.


C'est effectivement une disposition de temps de paix, mais je n'ai pas cherché à développer, car la discussion porte sur l'armée allemande. ;)