Post Numéro: 5 de dominord 14 Mai 2018, 13:25
Durant l'Occupation, un avion de chasse allemand s'était écrasé dans le quartier Révolution à Nîmes. Un habitant recherche des témoignages ou des archives sur cet événement.
Le 31 mars 1943, l'horloge comtoise gravée Jalaguier et Roubin de Nîmes affiche 10 h 30 dans l'appartement du 2, rue Trajan, dans le quartier Révolution à Nîmes, où résident en colocation Pierre et France Roux et Aimé et Élisa Pujolas. Lorsqu'un avion de chasse de l'armée allemande s'écrase sur un immeuble voisin du quartier Révolution. Sous la violence du choc, le moteur est propulsé au premier étage, dans l'appartement qu'occupent les deux couples. Les pompiers interviennent dans le logement en feu où il n'y a pas eu de blessés.
Ce récit, Pierre Pujolas l'a entendu de nombreuses fois dans son enfance. Certaines phrases sont restées gravées dans la mémoire de ce fils unique qui réside aujourd'hui à Caissargues : "Mes parents disaient que depuis plusieurs jours, les avions survolaient la ville au ras de l'église Saint-Paul", se souvient-il.
"Avant le 27 mai 1944, c’est le néant pour les historiens"
L’historien Georges Mathon a rencontré Pierre Pujolas.
Quelles sont les réponses que vous avez pu apporter à Pierre Pujolas ?
Le 27 mai 1944 la caserne des pompiers de Nîmes a été bombardée. Tous les documents d’archives antérieurs à cette date ont été brûlés. Rien n’a pu être récupéré de cette période, c’est le néant pour les historiens. À part, peut-être, quelques documents dans la collection des archives d’Aimé Vielzeuf (NDLR : (1922-2007) professeur, résistant, historien et écrivain gardois). La collection privée est déposée aux archives départementales du Gard. Elle n’est pas classée et donc ne peut être consultée.
Midi Libre est paru pour la première fois le 27 août 1944, après la Libération. Comment les faits divers étaient-ils traités avant la fin de la guerre ?
Avant Midi Libre, c’était le journal L’Éclair. La presse, à cette époque, maquillait certains événements ou n’en parlait pas. Toutefois, Pierre Pujolas peut consulter les journaux de 1943 aux archives départementales.
Quels espoirs Pierre Pujolas peut-il avoir aujourd’hui de retrouver des témoignages ou des documents d’archives sur ce crash d’avion ?
Aux archives municipales, Pierre Pujolas peut consulter les démembrements de l’administration entre 1936 à 1946. Actuellement, on appelle cela le recensement. Il peut retrouver le nom des personnes qui habitaient dans l’immeuble du 2, rue Trajan, afin de retrouver la trace de leur descendance.
"J'avais besoin de raconter cette histoire à mon fils et mes petits-enfants"
Dans les années 1980, au décès de ses parents, Pierre Pujolas a classé les documents officiels et a hérité de l'horloge familiale, seul témoin de l'événement. Il y a trois ans, il a rouvert la malle du passé. "J'avais besoin de raconter à mon seul fils et mes petits enfants cette histoire", dit-il. Il a alors exhumé les documents : une demande d'allocation pour dommages mobiliers résultant d'actes de guerre, dans laquelle Élisa et Aimé avaient listé leurs biens. Sur la fine feuille dactylographiée, on lit : "Un service de table à 8 000 anciens francs, six chemises hommes à 1 200 anciens francs, deux paires de socquettes à 120 anciens francs..."
Recherches auprès des archives départementales
Pierre Pujolas reprend : "Le montant de l'allocation s'élevait à 44 980 anciens francs (NDLR : 449,80 francs, soit 67,92 euros). J'ai toujours entendu mes parents dire qu'ils n'avaient rien touché." Aujourd'hui, il manque des pièces au puzzle du septuagénaire. "À l'époque, cet accident n'a pas pu passer inaperçu, dit-il. J'aimerais retrouver des documents ou des témoignages." L'homme a entrepris des recherches sur internet, auprès des archives départementales afin d'obtenir des informations sur cette journée du 31 mars 1943. Il a aussi écrit à l'historien nîmois Georges Mathon. Mais pour l'heure, aucune trace de ce fait divers. Seule la comtoise porte encore les éclaboussures d'eau des lances des pompiers mais son tic-tac ne s'est jamais arrêté de fonctionner...
Pour apporter toute information au sujet de ce fait divers, contacter Pierre Pujolas au 06 80 12 53 92.
Domi
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