Page 2 sur 2

Re: Formation d'un réseau/ d'une résistance

Nouveau messagePosté: 26 Nov 2017, 01:49
de pierma
pierre-yves a écrit:Par contre j'aimerais bien savoir comment il a pu réussir ce coup de bons remboursable à la libération... je vais chercher par là aussi

Il avait tout simplement de bonnes relations. En l'ocurrence je pense que ça s'est fait par l'intermédiaire d'Aymé Leperc, qui a rejoint le réseau formellement en 43, et qui fut le premier ministre des finances du gouvernement de la libération, avant de se tuer deux mois plus tard dans un accident de voiture, laissant la place à René Pleven.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Aim%C3%A9_Lepercq
Ne soyez pas étonné que la banque de France ait joué ce rôle là. A son échelle, ça représentait peu, et les administrateurs qui ont validé ces bons l'ont fait clandestinement et ne risquaient absolument rien.

D'ailleurs dans les années 43 et 44, il est arrivé fréquemment que des maquis se financent ainsi auprès d'une succursale bancaire, quitte au besoin à simuler un hold-up pour dédouaner le responsable de l'agence. Dans la majorité des cas ces bons ont été honorés par le gouvernement de la Libération.

Re: Formation d'un réseau/ d'une résistance

Nouveau messagePosté: 26 Nov 2017, 12:28
de pierre-yves
Ok, très intéressant... ça solutionne une part du financement...

Mais là encore, prise de contact en interne dans la banque et du groupe de voleur.
9a donne déjà des pistes, merci à toi

Re: Formation d'un réseau/ d'une résistance

Nouveau messagePosté: 26 Nov 2017, 17:37
de pierma
La prise de contact avec une agence bancaire ce n'est pas difficile, il n'y a qu'une porte à pousser. A noter qu'il ne s'agit pas de voleurs à proprement parler.

Dans les "sources" des réseaux de résistance il y a parfois des choses amusantes. Dans "le secret du Jour J" Gilles Perrault raconte que les résistants normands dressent la carte des champs de mine en s'adressant... aux percepteurs !
Explication : lorsque les Allemands minent un champ, le paysan concerné commence par faire lever l'impôt foncier sur le champ concerné. Le percepteur qui lui fera payer pour un champ rendu inutilisable par les Boches n'est pas encore né ! On se met donc sur le cadastre, on localise la parcelle... et les résistants qui font plus tard le ramassage transmettent à leur centrale, puis à Londres, le plan cadastré des champs de mine de Normandie.
(Commentaire de Gilles Perrault : Cela conforte le choix de Passy - responsable du BCRA à Londres - de passer par les civils français pour monter ou intégrer des réseaux de renseignements. La résistance a des milliers d'yeux et d'oreilles, certains même ignorant qu'ils fournissent un renseignement. Jamais un réseau classique de l'Intelligence Service, envoyant des espions, n'aurait pu obtenir le même rendement.)