La seule exhumation d'un truc de 62 tonnes, enterré depuis 70 ans, coûte une véritable fortune (entreprise de TP, location d'engins de levage classe 120 tonnes, qui se louent à un tarif horaire exorbitant, plus les frais de trajet pour leur acheminement (!), le convoi exceptionnel nécessaire pour le transport de la "bête", j'en passe "et des moins bonnes"!) et représente, en France, un véritable casse-tête administratif, pour rassembler les différentes autorisations et documents nécessaires. Pour la petite histoire, le Musée de Saumur n'a, même, pas le droit de "ballader" un de ses chars "retapé" sur la voie publique, sous prétexte qu'ils sont armés d'un canon et, pourtant, il dépend, pour moitié, du Ministère des Armées!
Le "riche" collectionneur anglais , de son côté, va vite faire ses comptes; la seule estimation de l'exhumation et du transport, via le "Channel", doit, déjà, être très conséquente et çà doit faire un bail qu'il ne se fait plus aucune illusion sur la participation financière (réelle) locale. En France, avec une étiquette de "pété de tunes", hormis un vin d'honneur, une poignée de main chaleureuse et des encouragements gratuits, il ne faut pas espérer grand-chose. Pour peu que, une fois déterrée, l'épave se révèle inexploitable, la facture de son exhumation risque de s'avérer salée, pour peanuts. Il sera ravi, le riche collectionneur, de "posséder" trois gros bouts de ferraille sans réel intérêt et devoir investir dans une pancarte...
Restes d'un probable Tiger II (Henschel)... pour le voir en démonstration active, n'hésitez pas à visiter le Musée de Saumur, chaque WE de la Pentecôte! Admettons qu'ils l'exhument et parviennent à le refiler à Saumur. Le "Pôvre" Musée n'est pas sorti de l'auberge ; si çà se trouve, la "ruine" est, tout juste, bonne pour finir à la poubelle - Mouais, c'est honteux, un témoignage historique essentiel!... Tu parles, Charles! ...Oui, mais, rendez-vous compte, un "Porsche"! ...Ben, voui, et alors , d'autant que ce n'est pas le cas ? Il n'augmenterait pas, pour autant, de manière notable, la fréquentation du Musée. En plus, en admettant que la caisse soit "récupérable", il faudra bien compter dix-quinze ans (et je suis optimiste!) pour la voir restaurée (et je ne parle pas du coût de la restauration) ! Après, les hangars d'exposition du Musée ne sont pas extensibles, ce qui pourrait amener à devoir en retirer du matos, pour exposer le "monstre"...Et, là, çà recommence de plus bel...Oui, c'est dégueulasse, ils ont "retiré" ce truc et ce machin du hall ! On n'est jamais déçu avec les passionnés!
Je connais un Jagdtiger, qui roupille, depuis aussi longtemps, sous terre (trop lourd à déplacer!), à dix bornes de chez moi et qui "intéresse", depuis plus de 10 ans, un collectionneur local, propriétaire d'un joli musée et, entre autres, des deux B1 & B1 bis de Carvin. Mais, lui, en bon "régional de l'étape" a très vite pigé que le jeu n'en valait pas la chandelle, sans un "hénaurme" coup de main des autorités... totalement exclu! Au départ, il croyait qu'il s'agissait d'un Tiger II, jusqu'à ce que, avec un ami, nous lui eussions expliqué qu'il n'y avait pas eu de TII dans le coin, juste des Ja-Ti - "l'enterré" faisant partie de la 653, qui avait opéré, en Alsace du Nord, entre janvier et mars 1945 -.
Que n'a-t-on pas dit quand le Musée avait, assez récemment, échangé, avec la Jordanie, un de ses Panther, en train de rouiller dans le "Golan", contre deux véhicules "britanniques".
Les Israéliens nous avaient fait cadeau d'un "magnifique" Merkava, sauf que, selon ce que m'avait raconté le Colonel Dubois, une fois déchargé, ils avaient du constater que la caisse avait été soigneusement déshabillée par ses anciens propriétaires (impossible de vérifier son état, avant expédition!); c'est juste une jolie potiche, point-barre!