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Re: "André SEGOL, Maréchal des Logis au 185RALT"

Nouveau messagePosté: 11 Juil 2017, 20:53
de alain adam
thucydide a écrit:Les communications sont montantes, il faut envoyer une estafette pour savoir si qui ce passe sur les abords de sa position.
Si le responsable de la 9e batterie n'a informé personne, en fait ces voisins, il est normale qu'ils n'en sachent rien.
Ce qui surprend c'est que déjà la 9e batterie a fait sauter les canons et le contres ordres de se retirer puis de remonter et de tirer puis encore de tout faire sauter.


Je précise un point sur la transmission des ordres a l'époque .
La liaison filaire est privilégiée , car c'est supposé plus sécuritaire que la liaison TSF .
Tout ordre de nature a changer la disposition d'une unité ( faire mouvement par exemple ) doit être accompagné , selon le règlement militaire de l'époque d'un écrit qui est transmis par estafette .
Donc en toute logique , on reçoit un coup de fil ou une transmission radio annonçant de faire tel truc , et on attends de voir arriver l'estafette ( moto en général ) avec l'ordre écrit . Il est alors contresigné et l'estafette repart vers l'organe de commandement pour indiquer que l'ordre a été bien reçu . L'intervalle entre les deux événements permet de s'y préparer , mais il est interdit par le règlement militaire de 1940 d'y déroger : il faut un ordre écrit , qui sera visé par le commandant d'unité , avant d'appliquer la consigne donnée .
Et dans notre cas nous avons :
- toutes les liaisons filaires coupées par attaques de bombardiers
- pas d'ordre parvenant par radio
- une estafette qui apporte des ordres applicables tout de suite , mais qui ne sont pas precis

Du coup , et avec le stress occasionné , il est probable que l'ordre de démilitariser les équipements ait été transformé/mal interprété en sabordement des pièces , et ensuite "sauve qui peut" .

Ce n'est que ma théorie a la lecture des différentes pièces apportées a cette enquête .

Amicalement
Alain

Re: "André SEGOL, Maréchal des Logis au 185RALT"

Nouveau messagePosté: 11 Juil 2017, 22:41
de Beogles
Bonsoir,
Me voici de retour dans la maison familiale.
J'y ai trouvé quelques informations complémantaires.
Je joins cet ordre de mission, daté du 13 juin 1940, mission que mon père n'a probablement pas accomplie, puisque l'ordre de départ leur a été donné dans la nuit du 12 au 13 Juin 1940.
Cependant cet ordre de mission confirme que le commandant était bien Lioud, ce dont nous nous doutions.
Ce que je trouve bizarre est le "mode de transport" avec le numéro 451 294 et entre parenthèses "ambulance".
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J'ai aussi retrouvé une petite photo de "sa" pièce. Au recto, il y a deux écritures, l'originale et l'autre, postérieure, rédigée lorsqu'il a retrouvé ces souvenirs.
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D'autre part les documents confirment ce que vous aviez soupçonné qu'il est bien revenu à partir de Naples vers Marseille, le 8 juillet 1945, par le Duguay-Trouin.
b.

Re: "André SEGOL, Maréchal des Logis au 185RALT"

Nouveau messagePosté: 11 Juil 2017, 22:54
de Beogles
Nouvelle tentative avec les images
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Re: "André SEGOL, Maréchal des Logis au 185RALT"

Nouveau messagePosté: 11 Juil 2017, 23:41
de Loïc
bonsoir

bon trop petit...je n'y vois pas grand chose ::monoeil::

rien de bizarre pour 451 294 si c'est ce que je pense, à savoir simplement l'immatriculation de réquisition d'un véhicule de la 13e Région Militaire (Clermont-Ferrand) d'où est issu le 185e RALT
devrait être précédée de la lettre «R» pour compléter l'immatriculation

Salutations
Loïc Lilian

Re: "André SEGOL, Maréchal des Logis au 185RALT"

Nouveau messagePosté: 12 Juil 2017, 03:11
de Loïc
ah oui d'accord, c'est parce ce que ce véhicule militaire est désigné comme une ambulance que vous trouvez cela bizarre
leur parc automobile ayant peut être bien souffert à cette date suite aux vicissitudes du 185e RALT exposées tout au long de ce fil
c'était peut être encore un des derniers encore utilisables à pouvoir les automobiliser
la dotation théorique régimentaire étant au départ sur le papier de 56 voitures de liaison, 159 camions, 84 camionnettes, 72 tracteurs d'artillerie etc...qu'en reste t-il le 13 juin...

Re: "André SEGOL, Maréchal des Logis au 185RALT"

Nouveau messagePosté: 15 Juil 2017, 19:24
de Beogles
Bonsoir,
Les notes de mon père dans ses agendas en 1944 et 194 mentionnent des "compagnies".
Je ne comprends pas ce que ça veut dire.
Je connais les camps, les Kommandos, mais les Compagnies, qu'est-ce que c'est ?
Un exemple (entre autres). Le mercredi 2 mai 1945, mon père note : "Apporté rapport Compagnie Fürstenfeld"
Autre exemple, tiré d'un rapport de l'homme de confiance :
"La compagnie de Leibnitz a été dissoute le 22 avril (1945), les 180 camarades restant avec Babin Euène, l'Homme de Confiance de la Compagnie, allèrent à Voitsberg former la nouvelle Comagnie, 1/891 qui était composée d'éléments de toutes les Compagnies évacuées du Bataillon de Graz".
b.

Re: "André SEGOL, Maréchal des Logis au 185RALT"

Nouveau messagePosté: 16 Juil 2017, 14:32
de Beogles
Bonjour,
Voici quelques informations qui peuvent éventuellement intéresser ceux qui ont eu la patience de me suivre et la gentillesse de m'aider ; elles portent sur des questions que je vous ai posées, auxquelles vous avez répondu, mais auxquelles je peux maintenant apporter un complément d'information.

D.U : Dienstunfähig
Diverses sources, mais la référence principale est le livre “la Captivité” de Yves Durand, page 194. La signification des initiales y est explicitement confirmée.

Longueur des permissions
Parti de Bulson pour Terrou, petit village du nord du département du Lot, le 20 janvier 1940, il repart de chez lui le 2 février. J'ai retrouvé cette information dans un petit carnet qui a servi de base à la rédaction des notes dont je vous ai parlé. Je ne suis pas certaine que, dans les conditions de l'époque, il pouvait faire le trajet en une journée. Il a dû arriver chez lui le 21 ou le 22 janvier 1940 et rester dix à onze jours en permission sur place.

EPEOR
J'ai retrouvé quelques photos de sa période à Issoire. Au verso mon père indique : Peloton pré-EOR. Je ne sais pas comment il a résumé cela avec les initiales EPEOR.

Stalag, Compagnie, Kommando
J'ai trouvé une explication sur la structuration administrative du stalag IA.
“ Le Stalag IA est subdivisé en 22 compagnies dont le camp lui même forme la première. Parmi les autres, les principales sont : Königsberg - Labiau - Heinrichwalde - Welhau - Instenburg - Heiligenberg - Gerdauen - Heilsberg - Tilsit - Heidekrug - Memel -Gumbinnen Ebenrode - Schlossberg - Angenrapp – etc. Chacune de ces compagnies compte 4 à 6 sections qui se subdivisent elles-mêmes en 5 à 10 kommandos et chaque commando comprend 5 à 15 lieux de travail !!! De sorte que le Stalag IA avec ses 22 compagnies compte quelque 120 sections, 600 à 1000 kommandos et environs 10.000 lieux de travail, disséminés dans une région plus grande que la Belgique toute entière. Telle est l'ossature de l'organisation administrative du IA, placé sous le commandement d'un colonel."
http://users.skynet.be/philippe.constant/stalag.html
0n peut légitimement penser que la structure était la même pour tous les stalags.
Le stalag IA comptait aux environs de 25 000 prisonniers, le XVIIIA entre 16 et 19 000 (source : Yves Durand, La Captivité.


Amitiés
b.

Re: "André SEGOL, Maréchal des Logis au 185RALT"

Nouveau messagePosté: 16 Juil 2017, 15:33
de Loïc Charpentier
Beogles a écrit:Longueur des permissions
Parti de Bulson pour Terrou, petit village du nord du département du Lot, le 20 janvier 1940, il repart de chez lui le 2 février. J'ai retrouvé cette information dans un petit carnet qui a servi de base à la rédaction des notes dont je vous ai parlé. Je ne suis pas certaine que, dans les conditions de l'époque, il pouvait faire le trajet en une journée. Il a dû arriver chez lui le 21 ou le 22 janvier 1940 et rester dix à onze jours en permission sur place.


De manière générale, les permissions, en temps de paix comme en temps de guerre, sont de deux types :
Courte : de 24 à 76 heures (en cas de présence de jours fériés durant la période concernée, en temps de paix)
Longue : Au-delà de 76 heures.

Dans le premier cas, permissions de 24 à 72 heures, entrent en jeu la capacité de retourner dans ses foyers et d'en revenir dans le délai imparti, dans la mesure où l'ordre de permission l'autorise (!), ainsi que les capacités financières du permissionnaire à se payer le billet "SNCF" aller-retour, car , même, les 25% à payer de sa poche, en temps de paix, n'étaient pas toujours du domaine du possible, avec la petitesse du pécule mensuel accordé à un appelé ou un engagé, durant sa durée légale, pour les moins favorisés. Je n'ai pas d'info sur les conditions (financières) d'acheminement ferroviaire de la troupe, en temps de guerre.

Dans le second, la permission , dite "de longue durée", est calculée au prorata du temps de service annuel, à l'instar du calcul des jours de vacances dans le privé. En temps de guerre, elle est, évidemment, directement assujettie au contexte militaire. Si l'autorité sent que la situation risque de "péter", à court terme, les permissions seront, systématiquement, suspendues.

Les permissions de 24, 36, 48, 72 heures n'entrent pas dans le calcul des permissions de longue durée, elles sont, uniquement, liées à la non-réquisition du "permissionnaire" pour le service, au sein de l'unité (corvée, garde, permanence etc.), durant la période définie.
L'attribution du titre de permission autorise le permissionnaire à acheter, s'il envisage de se déplacer, le titre de transport. Charge à lui de calculer si la durée de la permission lui permet d'effectuer, dans le temps imparti, le trajet aller-retour et le séjour sur place -quitte à se limiter à embrasser Môman, Pôpa et la Copine sur le quai, avant de sauter dans le train du retour! -. Sachant, aussi, que, si un sous-off peut , éventuellement,s'accorder, au retour, une petite sieste réparatrice, avec la complicité bienveillante de ses camarades, le "pioupiou" de base, lui, n'en bénéficie pas! Et les heures de train fatiguent!

En temps de guerre, la durée des transports ferroviaires était, nécessairement, fortement rallongée, par rapport au temps de trajet de temps paix, en raison des consignes de sécurité, des lignes et des convois prioritaires. Là, où, avant-guerre, il fallait compter 6 heures, 18 heures ou plus n'avaient rien d'exceptionnelles. D'où son influence directe sur les permissions de courte durée.

Tout permissionnaire rentrant dans son unité, après l'heure mentionnée sur son titre, est passible de sanction et, dépassé un certain délai, considéré comme déserteur. Sauf pour quelques têtes brulées ou inconscients, çà calme!

Re: "André SEGOL, Maréchal des Logis au 185RALT"

Nouveau messagePosté: 17 Juil 2017, 20:41
de alain adam
Les permissions étaient rares durant la drôle de guerre et impossibles après le 10 mai .
il y a cependant des mises en repos d'unités , assimilés a temps permissionnaire .
Tous les 3/4 mois environ , et par rotation , les unités effectuaient un roque ( terme d’échecs ) les plaçant successivement au front , en réserve& entrainement , puis en situation de repos ( sur une décision de Gamelin ) . Pour les unités placées en repos , et pour peu que leur famille ne soit pas trop éloignée , il était accordé qu'ils les rejoignent .
Il faut bien comprendre par la que les unités en repos d'origine africaine n'avaient aucune possibilité de rejoindre leur famille .
Tout autant un soldat de première classe originaire de Toulouse et affecté dans la Meuse , n'avait pas l'option de passer du temps avec sa famille , car il ne pouvait effectuer le déplacement et revenir sauf permission spéciale , dans un temps imparti qui devait garantir que l'unité garde au moins 60 à 75 % de ses effectifs .
Par contre, les infos données par Loïc correspondent aux périodes que nous avons connu par la suite, a savoir que dans mon cas , j'avais systématiquement une 72h , mais j'en passais 24 dans le train , pour rejoindre ma compagne et revenir a ma base . Je n'ai jamais raté l'horaire sauf une fois ou le train est tombé en panne sur la ligne , j'avais donc un justificatif . Sinon , c'est effectivement la prison militaire , voir pire .
Plus belle expérience, je me suis fait "topé" par un sergent un peu trop acerbe et hostile aux appelés un matin en rentrant a la base après une permission , du fait d'une coupe de cheveux un peu longue a son gout . Il m'a mis au trou immédiatement en attendant qu'un officier vienne statuer .
L'officier en question est venu quelques dizaines de minutes après , c’était le commandant de la base, qui se demandait pourquoi il n'avait pas son courrier et son café , habituellement servi par moi même :) Je ne vous raconte pas l'engueulade du sergent ...
Libéré immédiatement sur ordre du colonel et moi de dire au sergent : je vous avais dit de contacter le poste de commandement de la base ... On ne raconte pas que des conneries nous les appelés ...
Ah l'armée ...
Amicalement ,
Alain

Re: "André SEGOL, Maréchal des Logis au 185RALT"

Nouveau messagePosté: 17 Juil 2017, 21:41
de Tarpan
Les appelés c'est rien que des tire aux c.. et pis sé toute !, graines d'anarchistes oui, tous des hippies !