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Officier SS alsacien ...

Nouveau messagePosté: 25 Nov 2016, 15:51
de JARDIN DAVID
J'aimerais avoir des précisions sur un cas de jeune alsacien (né en juillet 1922) et qui est décédé en Hongrie en mars 1945 avec le grade d'Untersturmfuhrer SS. A priori il aurait été poussé à être volontaire par sa famille.
Était il possible de devenir facilement officier SS pour un jeune alsacien ? Si oui, avec quel parcours ? Il me semble tout de même qu'il fallait une certaine dose, disons, d'adhésion au NS non ?
JD

Re: Officier SS alsacien ...

Nouveau messagePosté: 25 Nov 2016, 17:10
de Dog Red
SS-Untersturmfhürer c'est quand même le tout premier échelon correspondant au Leutnant de la Heer (sous-lieutenant en français).

Est-ce si étonnant qu'à la fin de la guerre un Alsacien (ou un Volksdeutsche) soit sous-lieutenant ?
Dans la Waffen-SS, des non-allemands (je pense au Wallon Léon DEGRELLE et toute sa clique), ont eu des grades jusqu'à des niveaux supérieurs.

Pas les Alsaciens ?

Re: Officier SS alsacien ...

Nouveau messagePosté: 25 Nov 2016, 18:16
de JARDIN DAVID
Je ne sais pas te répondre. Si ce jeune est entré dans la SS, vu son âge, il a forcément commencé au bas de l'échelle (?). Je ne crois pas que le piston fonctionnait dès le départ. Jusqu'ici, j'avoue ne pas avoir de cas similaire en tête, mais je ne suis pas du tout spécialiste de la Waffen !
JD

Re: Officier SS alsacien ...

Nouveau messagePosté: 25 Nov 2016, 22:22
de Dog Red
Sais-tu quand il y est entré ?

Lente montée en grade d'avant 43 au premier grade d'officier en 44 ou engagé après 44 et gradé dans l'année pour "éponger" les pertes ?
La Waffen-SS avait ses écoles d'officiers (comme Bad Tolz). Y est-il passé comme le voulait la procédure ?

Re: Officier SS alsacien ...

Nouveau messagePosté: 26 Nov 2016, 02:43
de Loïc Charpentier
Ci-après, un article pas mal foutu (pour une fois) à propos du Junker (Aspirant), dans la Waffen-SS - une spécificité de ce corps militaire -.

https://en.wikipedia.org/wiki/Junker_(SS_rank)

Il y est évoqué, par exemple, le parcours"idéal" d'une engagé volontaire de base (Freiwillig), intégré dans la troupe, et la procédure à suivre, en passant par la "petite porte", pour parvenir au grade de sous-lieutenant (Untersturmführer). En sortie de Bad Tölz, il n'y avait pas moins de quatre grades d'aspirant à se cogner, de SS-Junker à SS-Standartenoberjunker !

A dater du 1er juillet 1940 (à +/- quelques dizaines d'heures près), l'Alsace (Bas-Rhin, Haut-Rhin) (et le département de la Moselle) a été réintégrée, ipso facto, dans le territoire du Reich, qu'elle avait quitté en novembre 1918 (retour dans le giron français, après 48 ans). "Officiellement", ses habitants redevenaient des citoyens allemands et étaient, donc, désormais, strictement, assujettis aux mêmes règles de conscription et d'engagement volontaire que ces derniers. L'appel des premiers conscrits alsaciens dans la Wehrmacht débutera fin 1941-début 1942, après les lourdes pertes enregistrées (plus de 800 000 hommes) sur le Front Est, durant les six mois premiers de campagne; çà n'avait pas été évident, car une partie conséquente de la population avait été évacuée vers l'Intérieur, dès septembre 1939, et il avait fallu faire usage de menaces pour les contraindre à revenir en Alsace, en plus, les allemands se méfiaient de la mauvaise volonté des Alsaciens, dont un bon paquet se débrouillera, au début, pour se faire porter pâle - comme feu mon ex-beau-père, qui arguait d'un genou en miettes suite à un match de foot! -, mais les mois passant, la machine militaire, dont les critères de recrutement seront revus à la baisse, & la pression du régime en auront raison. Début 1943, après Stalingrad, il ne fallait plus essayer de jouer au plus couillon avec les commissions de recrutement, çà pouvait, très vite, tourner vinaigre et, dans ce cas, il valait mieux accepter d'être troufion alsacien dans la Heer, même sur le front Est, que d'aller casser du caillou, comme "réfractaire", dans un régiment disciplinaire, sur ce même front (sans compter qu'on mettait, également, sa famille en péril). Dès 1943, l'âge de la conscription baissera régulièrement - par exemple, la classe 1926, sera incorporée dès début 1944, à 18 ans même pas révolus - et les conscrits alsaciens seront, indifféremment, versés dans les armes de la Wehrmacht (Heer, Kriegsmarine, Luftwaffe et, bien entendu , la Waffen-SS (unités historiques : SS-DR, LSSAH, SS-TK, etc., à l'exception des SS-Freiwillige-Div. , uniquement constituées de volontaires étrangers, ce que n'étaient pas les "Alsaciens-Lorrains", citoyens du Reich), rattachée opérationnellement à la Heer.

En ce qui concerne les volontaires alsaciens ayant signé dans la Waffen-SS, à partir de juillet 1940, il n'y avait pas d'opposition particulière. Dans le cas qui t'intéresse, on peut envisager un engagement tout début 1942, à 19 ans, comme Sturmmann (pioupiou de base breveté), puis une candidature acceptée à Bald Tölz, après obtention indispensable du grade de Rottenführer (caporal), fin 1942, pour le cours de préparation au statut d'officier, d'où, en se démerdant correctement, il pouvait sortir , directement, suivant son classement, Oberjunker, au printemps 194 3 ; les deux grades suivants , Standartenjunker & Standartenoberjunker, faisaient, militairement, fonction d'officier (chef de peloton de chars - Panzerzugführer-, par exemple) avec, à terme , le grade de sous-lieutenant "plein' (Untersturmführer) - le passage par la "petite porte" n'était pas la voie la plus rapide pour collectionner les galons -, 18 mois, après son entrée à l'école, disons... en juillet- août 1944. Les 8 mois qui s'écouleront en août 1944 et, sa mort, en mars 1945, seront insuffisants pour qu'il puisse décrocher, à l'ancienneté, le grade d'Obersturmführer (lieutenant), ce qui ne l'empêchait pas pour autant d'en assumer toutes les fonctions, habitude très courante dans l'armée allemande, où des sous-officiers "supérieurs" faisaient, régulièrement, fonction d'officiers.
Sinon, l'aspect "politique" & l'adhésion au NSDAP constituent des paramètres très subjectifs, l'engagement direct, en lui-même, faisant office de "profession de foi". De l'aveu d'amis alsaciens, ayant servi dans la Waffen-SS, les cours d'instruction politiques étaient un peu comparables à l'heure de catéchisme hebdomadaire, en usage dans les collèges alsaciens, la priorité étant donnée à la formation militaire. A Bad Tölz, l'accent devait être, nécessairement, plus important, mais, vu son (probable) cursus et son engouement politique initial , ton bonhomme avait du l'assimiler sans difficulté.

Re: Officier SS alsacien ...

Nouveau messagePosté: 26 Nov 2016, 12:50
de Dog Red
Voici détaillée la procédure que j'avais à peine évoquée dans le post n°4.

Re: Officier SS alsacien ...

Nouveau messagePosté: 26 Nov 2016, 13:01
de JARDIN DAVID
Merci pour ces précisions très intéressantes ! Je pense que les choses se sont passées ainsi, j'ai retrouvé une photo avec le grade de Rottenführer (uniforme avec Kragenspiegeln runes à droite, et grade correspondant à gauche).
Puis une mention dactylographiée "SS-Ujunk o.A". Donc probablement un passage comme UnterJunker ?
Enfin SS-Untersturmführer comme grade ultime.
Tout colle !
JD

Re: Officier SS alsacien ...

Nouveau messagePosté: 26 Nov 2016, 13:09
de Dog Red
JARDIN DAVID a écrit:Puis une mention dactylographiée "SS-Ujunk o.A".


Unjunk pour Unterjunker ça colle.
Quelqu'un aurait une idée sur cette abréviation o.A ?

Re: Officier SS alsacien ...

Nouveau messagePosté: 26 Nov 2016, 13:14
de JARDIN DAVID
Je pense à quelque chose comme MIA (missing in action) en version teutonne bien entendu !
JD

Re: Officier SS alsacien ...

Nouveau messagePosté: 26 Nov 2016, 13:15
de RoCo
O.A.
Offizier-Anwärter = Aspirant officier