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sections sanitaires de volontaires américains

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sections sanitaires de volontaires américains

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de Encyclo  Nouveau message 02 Nov 2016, 14:45



Faisant des recherches sur un citoyen américain, Allan Muhr, décédé en déportation, j'apprends qu'il aurait été arrêté en même temps que son fils, Philip, après le pillage de la section sanitaire de volontaires américains (SSVS) de Sayat (63), en novembre 1943. Qui en sais plus sur ces SSVS, celle de Sayat en particulier (date de création , fonction, etc.) et sur les conditions de son pillage et de l'arrestation d'Allan et Philip Muhr?


 

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Re: sections sanitaires de volontaires américains

Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de dominord  Nouveau message 02 Nov 2016, 15:51

Bonjour
j'ai trouvé quelques généralités , mais encore rien sur Sayat pour l'instant.

Si, à leur arrivée en France, les premiers volontaires américains n’ont pas trouvé le même soutien institutionnel que leurs homologues britanniques, leur détermination n’en est pas moindre. La plupart viennent à titre individuel. Les plus âgés d’entre eux, qui ont déjà servi dans l’American Field Service de 1914 à 1917, portent plusieurs décorations françaises. Quelques-uns ont tenté un engagement dans la Légion étrangère. « J’avais essayé de m’engager dans l’armée française, mais les Français, très inquiets de déplaire au gouvernement américain, nous avaient fermé la porte de la Légion étrangère », indique Peter Upton Muir 34. À la déclaration de guerre, en effet, le gouvernement américain avait interdit à ses ressortissants de s’engager dans une des armées belligérantes, laissant entendre que ceux qui viendraient à y contrevenir pourraient perdre la nationalité américaine. En décembre, la position américaine évolue et finalement toute ambigüité est levée un mois plus tard : « Le Président Roosevelt a dit le 26 janvier 1940 lors d’une conférence de presse, que les Américains pouvaient s’engager dans une armée étrangère et garderaient leur nationalité américaine, pourvu qu’ils ne prêtent pas serment à la nation étrangère. »


Dès lors, la constitution d’unités de volontaires américains se structure. « La première organisation américaine qui semblait vouloir entreprendre quelque chose, indique P. Muir, était l’Ambulance Iroquois, raison pour laquelle je m’y suis joint »36. Dirigée par John de la Chesney, « un homme charmant avec une expérience de 10 ans à la Légion étrangère » et logée au château de ville d’Avray par la mère de Steele Powers, l’un des premiers arrivés, l’unité voit affluer les volontaires américains, mais manque de trésorerie. Aussi est-elle dissoute et ses effectifs sont-ils rétrocédés à l’American Field Service et à l’American Volunteers Ambulance, qui disposent l’une et l’autre de finances solides mais manquent de conducteurs.

Cette demande d’engagement avec photo d’identité est archivée, comme celle de tous les volontaires (...)
38 SHD/GR, 34 N 972, courrier du 24 avril au capitaine Lambois : « En rentrant de la cérémonie aux In (...)
21L’ambulance de l’American Field Service n’aurait probablement pas vu le jour à temps sans la persévérance de son délégué général à Paris, Lovering Hill. Né en 1889 à Iowa City, Lovering Hill a lui aussi servi en France en 1914-1918. À l’automne 1939, il procède aux innombrables démarches pour faire accepter l’American Field Service dans le cadre des sections sanitaires auxiliaires du 19e train. Lorsqu’elles ont abouti, il signe la première demande d’engagement et se porte garant des autres volontaires américains. « Je soussigné, écrit-il le 9 avril 1940 à la direction du train, déclare me porter garant envers le Ministre de la Défense nationale et de la Guerre de l’honorabilité et du loyalisme à la cause de la France et de ses alliés, du personnel de l’American Field Service, dont la liste nominative se trouve ci-jointe. » 37 Il met ensuite en place la logistique de l’ambulance, dont la composition initiale est fixée à trois sections, puis l’installation de la première d’entre elles (5301/19) dont le commandement est confié à Peter Muir, à la Cité universitaire de Paris dans les locaux du pavillon des États-Unis. Une difficulté inattendue apparaît le 18 avril, à la réception de l’instruction sur la constitution de cette première section, qui fixe l’âge limite des conducteurs à 41 ans, âge qu’ont dépassé 13 des 40 premiers volontaires, dont Lovering Hill et Peter Muir. Plusieurs échanges de courriers entre la direction du train et Lovering Hill aboutissent à un compromis autorisant les premiers engagés, arrivés en France avant que cette limite d’âge ne soit portée, à rester dans la première section 38.

Le matériel de cette première section, 5301/19, est débarqué au Havre début mars, comprenant les châssis des 22 sanitaires Chevrolet, un camion de dépannage, un véhicule de liaison, les caisses des sanitaires, assemblées en France sont montées courant mars, avec des aménagements spécifiques souhaités par les conducteurs américains. Fin avril, la 5301/19 débute son entraînement à la conduite tout-terrain et au transport de blessés.



L’American Volunteers Ambulance with French Army est née, quant à elle, de l’initiative de l’American Legion, et devait initialement s’appeler American Legion Ambulance Corps. L’ambassadeur Bullitt en est également le président d’honneur, tandis que le docteur James V. Sparks « en est unanimement désigné président exécutif ». James V. Sparks, chirurgien dentiste, ancien pilote volontaire dans l’aviation française puis américaine en 1914-1918, officier de la Légion d’honneur, croix de guerre 1914-1918 avec palmes, a par deux fois déjà été à la tête de l’American Legion en France. Il est le principal artisan de l’organisation qui se met en place à l’automne 1939 39.

trois sections sanitaires sont programmées, la première d’entre elles, la 5001/19 étant opérationnelle dès janvier 1940 40. Là aussi, il a fallu à J. Sparks surmonter nombre de difficultés organisationnelles et administratives, comme le confirme le courrier que lui adresse le directeur du service de santé le 6 janvier : « Je suis très heureux de vous aviser que d’ici quelques jours le décret sera publié qui vous mobilisera ainsi que vos ambulanciers volontaires… Nous nous rendons compte des énormes difficultés que vous avez eues depuis le début de la guerre en mettant sur pied cette organisation et nous désirons vous tranquilliser ainsi que vos volontaires dans l’attente du décret qui paraîtra sous peu. » 41


Le matériel de l’ambulance, financé par des dons, est également américain, comportant des sanitaires lourdes Chevrolet. La section 5001 gagne la zone du front le 27 février. « Aucun incident n’est à signaler, indique dans son rapport du 18 avril le lieutenant Gillon, qui commande la section du point de vue militaire français, « Le matériel est bon, quoi que les véhicules soient un peu volumineux et gagneraient à avoir les roues arrière jumelées… Le chiffre de 26 conducteurs pour 20 ambulances + une de réserve paraît un peu court, surtout au cas où le front s’animerait… Au sujet du caractère des volontaires : ce sont incontestablement des gens de bonne volonté qui font bien leur travail parce qu’il les intéresse et comporte, à vrai dire, beaucoup de loisirs et peu d’efforts… »42 Mais c’est en fait avec le début des opérations que les ambulances américaines montrent leur dimension.


La première section de l’American Field Service (5301/19) quitte Paris le 18 mai pour rejoindre l’hôpital de Beauvais, débordant de blessés. « C’était notre premier contact avec ce genre de choses, cette souffrance terrifiante, cette odeur de sang frais. Mon Dieu, me disais-je, comment peut-on souffrir autant ? J’étais désemparé mais devais prendre sur moi pour montrer l’exemple. » 43 À peine arrivée, l’unité est envoyée à Amiens pour évacuer l’hôpital. « C’était maintenant notre premier convoi de nuit, moins de 48 heures après avoir quitté Paris, et chaque conducteur semblait déjà un vétéran. Je n’aurais jamais pensé pouvoir réunir un tel groupe. J’étais fier d’eux. » 44 La ville est en flammes et la colonne se faufile entre les pans de murs qui s’écroulent. « Le risque était immense. Je ne me souviens pas si j’ai prié en regardant les véhicules passer, mais c’est probable. » Au retour, le convoi est mitraillé par des avions allemands « The planes passed over us and let loose a few sprays of machine-gun bullets. » 45 Après une courte accalmie, Beauvais devient la cible de bombardements incessants, mais la section, dont les véhicules sont le plus souvent dispersés, continue le transport des blessés. « Des rotations de 200 km pouvaient avoir lieu, car les hôpitaux, saturés, ne pouvaient accueillir les nouveaux arrivés. La plupart des missions se faisaient de nuit, sur des routes encombrées de réfugiés et de troupes. » 46 Le jour, les attaques par les avions allemands surprennent tous les observateurs, à tel point, « qu’à la fin mai, les Français nous ont donné l’ordre de masquer les croix-rouges peintes sur nos sanitaires, parce que les Allemands en faisaient des cibles privilégiées » 47.

https://rha.revues.org/7343#tocto1n4
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Re: sections sanitaires de volontaires américains

Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de Encyclo  Nouveau message 02 Nov 2016, 17:52

Merci pour votre réponse rapide.
Le fait qu'Allan H. Muhr ait été décoré des insignes de commandeur de la LH à Clermont-Ferrand par le Général de Lattre de Tassigny, laisse supposer que certaines SSVS se sont repliées derrière la ligne de démarcation en 1940.
Amitiés.
Francis


 

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