Une recherche sur Émile Louvel parue il y a quelques temps dans un journal local (L'Éveil) de la région de Pont-audemer (France), que j'ai cru bon de mettre à votre connaissance. Si jamais par chance quelqu'un avait des informations à ce sujet, une adresse courriel est disponible : [email]ghislainAROBASEquetel.fr[/email]
Des recherches sur Emile Louvel, chef de maquis
Emile Louvel était Daniel, Jean ou encore Henri IV (ses noms de résistant) sous l'occupation. Ghislain Quétel, qui consacre un livre à ce chef de maquis, cherche des témoins.
Emile Louvel (à gauche) en compagnie de Roger Houlbrèque.
Cela fait trois ans que Ghislain Quétel fait des recherches sur le groupe résistant FTP d’Émile Louvel. Ce dernier, originaire de Touques, près de Trouville-Deauville s’appelait sous l’Occupation “Daniel” dans la Manche, “Jean” à Amiens ou encore “ Henri IV” à Saint-Pierre et Saint-Sylvestre-de-Cormeilles. Ghislain Quétel lance aujourd’hui un appel à témoins. Ceux qui auraient des renseignements sur Émile Louvel et Roger Houlbrèque peuvent contacter l’Eveil, qui transmettra. Voici, à propos d’Emile Louvel, quelques éléments transmis par l’auteur.
Traqué par la Gestapo
Le groupe résistant commandé par Emile Louvel était composé de trente-deux hommes qui n’étaient pas adhérents communistes mais seulement des patriotes de la “première heure”. Ils agissaient et communiquaient des renseignements sur les mouvements des troupes allemandes, la construction du “Mur de l’Atlantique”. Ils dérobaient des tickets alimentaires dans les mairies pour nourrir les STO en cavale et les aviateurs alliés abattus au-dessus du Pays d’Auge ; ils sabotaient des lignes téléphoniques et les voies ferrées, en relation avec le Front National (communiste) de l’époque.
Émile Louvel, ce grand résistant de Touques, aux activités méconnues, ayant été poursuivi par la Gestapo de Deauville, a été nommé responsable d’un groupe FTP dans le bas du département de la Manche. Il était souvent accompagné de Roger Houlbrèque dans ces déplacements à vélo depuis Touques.
Roger Houlbrèque, son adjoint et meilleur ami, âgé aujourd’hui de 88 ans, témoigne. « Le 10 mars 1943, les nouveaux chefs communistes de Caen décident d’envoyer Émile Louvel dans la Manche comme l’un des responsables FTP. Il se rend successivement à Saint-Lô, Saint-Sever et Hambye. Je l’ai accompagné principalement dans le Sud du département : Coutances, Saint-Lô, Granville, Villedieu-les-Poêles, Vire, Saint-Pois, Saint-Michel de Montjoie, Champs-du-Boult… Un marin pécheur de Vire nous aidait à transférer des gars… Le 20 mai 1943, il revient à Touques, chez ses parents. Il avait dû fuir rapidement car il était traqué par la Gestapo ; quelques arrestations avaient été opérées parmi ses camarades. »
Par la suite, pour échapper aux enquêtes de la Gestapo et de la milice française, Émile Louvel est nommé chef FTP dans la région d’Amiens. Arrêté par hasard à la gare d’Amiens, par la milice française, il s’évade de cette prison lors des bombardements de la RAF. Cette opération dite « Jéricho » est entrée dans l’histoire mais elle a provoqué de nombreux morts parmi les Résistants le 18 février 1944. Il s’est alors réfugié en Eure-et-Loir, dans la région de Chartres, où il est encore traqué.
Il doit creuser sa tombe
Nommé à Saint-Pierre-de-Cormeilles dans l’Eure, il anime un groupe de résistants en liaison avec le Maquis Surcouf de Robert Leblanc. Ce lieu devient ainsi une base de repli de son groupe de résistants de Touques et de mise en sécurité des STO en cavale et des aviateurs abattus dans la région de Trouville-Deauville. Il prend de ce fait le titre de chef de Maquis.
Malheureusement, Émile Louvel est victime d’un odieux piège de l’inspecteur de police française de Rouen, dénommé Louis Alie, à la solde de la Gestapo. Après d’abominables tortures à la Kommandantur de Deauville et après avoir gardé le silence, la Gestapo lui intime l’ordre de creuser sa tombe sur la plage de Deauville. Il est fusillé le 25 juillet 1944 (les dates de capture et de décès ne sont pas certifiées) avec cinq autres de ses camarades résistants, qui, comme lui, n’ont rien avoué sous la torture. Cette exécution a eu lieu un mois et demi après le Débarquement du 6 juin alors que les troupes alliées s’apprêtaient à libérer le Pays-d’Auge. Un mémorial et une cérémonie annuelle commémorent cette exécution au milieu des fameuses ’’Planches’’, promenades de Deauville.
Roger Houlbrèque et Ghislain Quétel, fils d’André Quétel, deuxième adjoint d’Émile et meilleur ami de Roger, souhaiteraient connaître et rencontrer des résistants, des enfants ou des parentés de résistants susceptibles d’avoir connu Émile Louvel dans la région. Ils peuvent contacter Ghislain Quétel au 06 27 55 04 18 ou par mail, [email protected]
Serge Velain L'Éveil de Pont-Audemer du 04/12/2013
http://www.leveildepontaudemer.fr/2013/12/05/des-recherches-sur-emile-louvel-chef-de-maquis/